Jour 17 – RANAKPUR – Billet de Raymonde

Ranakpur

29 novembre 2010

Nous dégustons des pommes et des goyaves au petit déjeuner, sans compter un tas d’autres bonnes choses, comme une omelette au fromage (je me demande bien où il est ce fromage).

Nous partons visiter ce petit village de 10 000 ha.  Je n’arrive pas à le croire.  Il doit inclure les environs!  Le guide local est le gérant de notre Palais délabré mais rempli de romantisme.  Les photos se prennent à tous les détours.  Les enfants sont les joyaux de cet endroit.

Nous dégustons notre chai chez un artiste.  Il veut nous présenter sa femme, son fils et sa fille enceinte qui est venue accouchée auprès de sa mère pour repartir, ensuite, à Jaipur, où elle habite.

Un chien mourant, couché sur le côté, gémit de douleurs.  Ça vient tous nous chercher.  De retour à l’hôtel, nous partons pour Ranakpur.

Ranakpur – 28 km – ¾ hre

Nous prenons le dîner buffet dans un endroit propre et charmant.  Et nous repartons visiter un superbe complexe de temples jain d’Adinath, imposant comme une cathédrale et ciselé comme un bijou dans le marbre.  Il occupe le 5e rang en importance des temples jain en Inde.

Une fois franchi le seuil, les chefs d’œuvres de la sculpture jain, quatre sanctuaires de marbre blanc baignés dans une atmosphère d’éternité, de pureté et de sérénité nous accueillent dans un émerveillement de splendeurs sculpturales.

Ranakpur est un des sites jains les plus étonnants, tant par la qualité de ses décors sculptés, la complexité de l’architecture de ses temples, que par le charme du lieu qu’anime une grande ferveur religieuse.

C’est un lieu de pèlerinage comme notre Cathédrale de Sainte-Anne-de-Beaupré.  Aujourd’hui, les touristes sont plus nombreux que les pèlerins.

En résumé, cette œuvre majeure représente la cristallisation du monde dans des corps de divinité, des formes géométriques et des fleurs.  A l’entrée, déjà, le temple apparaît un édifice extrêmement complexe tissé à travers 29 mandapa (chapelles) disposés à plusieurs niveaux, suivant les points cardinaux autour du Mukha Mandapa central qui abrite une statue très vénérée de Tirthankara Adinath.  Nous ne pouvons nous y approcher.  La permission n’est accorde qu’aux jains et aux hindous.

Cette forêt de dômes et de colonnades est un véritable labyrinthe de halls, de cours et de piliers.  L’histoire ou la légende (en Inde, qui sait?) dit que les artisans étaient payés au poids de la poussière de marbre obtenue de leur labour.  Pouvez-vous imaginer la précision des motifs finement ciselés afin d’extraire le plus de poussière possible?

Il est 17h00 et le muezzin invite à la prière alors que je partage avec vous mes impressions et déjà mes souvenirs les plus récents.

On peut observer que l’un des piliers a été volontairement construit légèrement de biais pour signaler que la perfection n’appartient qu’à Dieu, pas aux hommes.

Narlai

Pascal et moi restons à notre Palais.  Pascal se repose un peu alors qu’il me prête son ordi.  Généreux mon chum!  Le reste du groupe est parti faire l’ascension d’une colline qui représente une enceinte sacrée abritant plusieurs temples.

Magasinage

Il me faut parler de magasinage! Écouter! Nous, les femmes voulions acheter des souvenirs pour l’une, des « en cas » pour l’autre, des cadeaux d’anniversaire pour une autre… enfin! Toutes les raisons sont bonnes pour magasiner.

Nous adorons visiter des temples, prier pour soi et ceux que nous aimons, faire des « salamalecs » aux mosquées, mais nous aimons aussi magasiner.

Une fois la faute avouée, voici la confession!  Nous sommes alors à Udaipur (2 jours déjà).  Nous, les 4 femmes du groupe, partons joyeuses, magasiner.

Première station

Acheter des caches ou plutôt des porte-bouteille pour notre eau quotidienne.  Nous en buvons entre 1 ½ à 2 litres par jour, chacun!  On achète et on porte ces bouteilles d’eau.  La seule à avoir son porteur d’eau et de sac officiel, est Guylaine.  Les autres, on s’organise, car il n’y a qu’un seul Marcel et il est avec son amoureuse! Alors, je continue!

Au magasin du coin, c’est bien vite dit, plutôt à l’échoppe du coin, nous arrêtons pour regarder, tâter et choisir nos sacs.  Guylaine décide de partir acheter ses rideaux.  L’homme que nous avons déranger en toute évidence, descend les marches de sa chambre ou maison ou coin, je ne saurais dire, porte une camisole et un pagne.  Sa toilette est loin d’être faite et nous ne sommes pas certaines qu’il ait déjeuné.  Son corps corpulent ballotte lors de la descente des escaliers.  Il crie à son épouse : un sac pour les dames.  Une autre fois : du change pour les dames.  Et la voià qui fournit ce que son marchand de mari a besoin.  Les deux s’étirent à l’extrême afin de ne rien échapper.  Nous finissons par fixer notre choix sur ce que nous voulons : chacun 2.  Nous voilà reparti!

Deuxième station

Les bijoux!  Nous voici en train de toucher, regarder et choisir à nouveau les objets de nos désirs.  Une demi-heure, une heure, qu’importe nous achetons.  Deux de nous se trouvent preneuses!  Cadeau à soi, cadeaux d’anniversaire, on verra bien une fois chez-nous!

Troisième station

Des cahiers personnels ou de notes.  On regarde, on tâte, on choisit.  Deux de nous sommes attirées par de beaux livres de feuilles.  Ce sont des bijoux en eux-mêmes.  Nous avons marchandé trop vite.  Le vendeur accepte la première offre; comme quoi, elle faisait son affaire, pas la nôtre.

Quatrième station

Guylaine est là devant nous.  Il lui faut aller au guichet automatique.  Elle nous attend pour nous montrer où entrer pour magasiner.  Quel ange!

Nous voilà reparti!  Nous serons à cet endroit, de 10h00 à midi, midi et demi.  Quel plaisir!  Tout y passe.  Pourtant, Guylaine ne voulait acheter qu’un couvre-lit ajouré et moi, une nappe ajourée.  Clôde joue le rôle du mari qui attend.  Les trois autres, nous sommes déchaînées!  Ils ont de tout, de tout, de tout.  Que de choix!

Des cousins : une en achète un.  Des rideaux : elle en achète 14.  Non, ce n’est pas une faute de frappe.  Une nappe blanche : je l’achète.  L’autre achète un couvre-lit ou une nappe, j’ai oublié. Mais, elle achète! Une fois ces achats effectués, les vendeurs nous emmènent dans le dédale de corridors, afin de s’arrêter aux tuniques longues, fendues sur le côté.  Quel délice!  Elles sont magnifiques, brodées, de couleurs variées, la couture parfaite.  Il nous faut en acheter.

Moi : 3, une autre 3 à 4 et la dernière 4 à 6.  Nous voilà à trois dans la salle de bain qui sert de salle d’essayage.  Pas grave.  Un petit pipi avec ça! Pas de problème, on magasine!  Nous sommes entre nous après tout!

On n’en finit pas de trouver ces merveilles de toute  beauté.  On nous offre une petite bouteille d’eau.  Non, nous désirons un petit thé chaî.  Pas de problème.  À notre goût en plus : nous ajouterons notre sucre nous-mêmes!  Je vous assure que nous sommes au paradis!

On se demande bien comment les hommes vont réagir à cette orgie d’achat. Une d’entre nous a tellement d’achat, que le vendeur lui offre un sac pour les transporter.  Je l’aide à le porter jusqu’à notre hôtel.

Eh! Bien, voilà! Je joue un tour à Pascal.  Je prétends avoir acheté ces marchandises et dépose le gros sac sur le lit.  Il se lève, me regarde, éberlué et découragé.  Ce regard assassin et découragé lorsque je me sens en faute grave, comme magasiner!  Il dit, d’un ton stoïque : « C’est elle qui va porter ses bagages ».  Voilà qui est bon pour moi!  Je serais donc punie d’avoir magasiné…  Je me mets à rire!  Quel soulagement pour ce petit vieux trop faible pour porter le magasinage de sa douce!

L’autre homme qui aura vraiment à porter tous ces achats, se tient debout, incrédule face à sa compagne!  Il est estomaqué!  Comme mon homme de retour au Québec, il dira sans doute : « Nous avons acheté ça en Inde.  C’est beau, hein! ».  Généralité sans doute, mais j’ai tendance à dire qu’ils sont tous pareils dans ces moments-là!!!!

Namaste!

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