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5 janvier 2011 - Québec

*Pour revenir au début du voyage, cliquer sur ce lien.

Je vais maintenant vous livrer dans ce qui suit, une série de réflexions et d’observations qui vont vous donner une bonne idée de ce que j’ai aimé en Inde mais aussi ce que j’ai détesté ou, plus diplomatiquement, ce que j’ai moins aimé!

CE DONT JE VAIS M’ENNUYER

Le sourire des Indiens

-          Le sourire des Indiens. Je ne sais pas si le fait d’être différents c’est à dire occidentaux, peut jouer un rôle dans ce qui suit, mais il n’en demeure pas moins que dès qu’on esquisse le moindre petit sourire, immédiatement leurs yeux brillent et leur visage s’ouvre en nous gratifiant toujours d’un grand sourire souvent accompagné d’un «Hello!» bien senti. Et cela marche autant avec les jeunes qu’avec les plus vieux. Essayez-cela au Québec dans un centre d’achat et vous passerez pour un débile.

-          La curiosité et la spontanéité des Indiens. Si un indien connaît quelques rudiments d’anglais, soyez certain qu’il va essayer d’engager la conversation avec vous pour savoir d’où vous venez, ce que vous faites, depuis combien de temps vous êtes en Inde et, surtout, si vous aimez leur pays. Et si cette personne est avec sa femme et ses enfants, il vous les présente à tour de rôle et chacun doit vous serrez la main. Pendant le voyage, je vous ai raconté plusieurs fois nos rencontres avec des groupes qui insistaient pour se faire photographier avec nous. Et que dire des deux ou trois fois où Raymonde les a fait chanter tous ensemble dans un immense éclat de rire! Au Québec, si elle avait fait cela, elle aurait passé pour folle! Pas ici!

-          La patience des Indiens. Il faut avoir voyagé en Inde pour avoir une bonne idée de ce que le trafic automobile peut être dans les cas les plus extrêmes. Ici, le klaxon est l’appareil le plus utilisé sur une automobile ou sur un tuk-tuk et sert à avertir les véhicules voisins de laisser le chemin libre et éviter les collisions. Chez-nous, le klaxon n’est utilisé que pour écœurer quelqu’un qui a fait une fausse manœuvre! Transposés ici, nos  fous du volant québécois ne «tofferaient» pas cinq minutes tellement ils seraient harassés de toutes part! Ils exploseraient de rage!

L’autre jour, en revenant du jardin botanique de Calcutta, on a vu des dizaines et des dizaines d’autobus remplis à ras-bord immobilisés dans un bouchon de circulation monstre pendant des heures. Et que faisaient les passagers? Ils patientaient! Personne ne rouspétait. Ils n’avaient pas le choix! Chaque autobus étant bondé avec la moitié des passagers debout, aucune des personnes assises ne voulait perdre sa place. Donc, au lieu de prendre 3 heures pour retourner à leur demeure, ce soir là, ils ont peut-être mis 6 heures. Chez nous, cet événement aurait fait la manchette de TVA pendant une semaine! Ici, c’est la normalité.

Un tuk-tuk Sikh!

-          Les tuk-tuks. Même si ce sont les véhicules les plus bruyants et  polluants de la planète, je les classerais parmi les meilleures inventions du siècle! Et je ne badine pas! Ces véhicules à trois roues sont extrêmement manœuvrables, tournent sur un 10 cents, se faufilent dans les bouchons de circulation et sont utilisés à toutes les sauces comme camions et taxis. Très pratiques mais durs pour le dos! Mais comme ils sont ouverts à tous les vents, ils seraient complètement inutilisables chez-nous.

CE QUE J’AI DÉTESTÉ

-          Crachats, reniflements et raclages de gorge. Les Indiens sont certainement les champions des crachats, loin devant les Chinois. Comme beaucoup d’entre eux mâche du bétel, ils sont constamment en train de cracher de longs jets de salive rouge. Hier, dans le taxi qui me ramenait à l’hôtel, j’étais assis derrière le conducteur qui en a lâché tout un par la vitre m’éclaboussant au passage. J’en reviens pas encore! Sur les trottoirs, c’est la même chose laissant peu de place propre où mettre les pieds.

Et quand ils ne crachent pas, ils reniflent comme si les Kleenex n’avaient pas encore été inventés. Une minute dans un ascenseur avec une couple d’Indiens qui ont le rhume est un supplice en lui-même!

Finalement, si vous êtes voisin de chambre d’un Indien, à chaque matin, à son réveil,  vous allez entendre un concert complet de raclage de gorge dans toutes les tonalités suivis d’une série de toussotements bruyants et saccadés. Dur, dur pour les oreilles occidentales habituées à plus de discrétion!

-          La cacophonie perpétuelle. Le seul endroit en Inde où nous pouvons échapper au bruit, c’est à l’intérieur des maisons et des hôtels et même là, ça dépend du moment de la journée.  Car du bruit, il y en a toujours et partout : sur la rue avec les klaxons des autos et tuk-tuks, les cris et les jacassements des vendeurs, près des temples où des haut-parleurs diffusent à tue-tête des chants religieux ou, comme l’autre jour, dans le marché aux fleurs de Calcutta, un rassemblement politique où l’orateur criait dans le micro à s’en arracher les poumons. Et personne ne se plaint. Tout le monde semble trouver cela normal. Maudit qu’ils sont patients!

Et lorsque la nuit vient, alors que nous cherchons le sommeil réparateur, les chiens se mettent de la partie et hurlent une partie de la nuit jusqu'à ce que les muezzins, du haut des minarets, n’invitent les fidèles musulmans à la prière dès 5 heures le matin. Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai presque toujours dormi avec des bouchons d’oreille ?

CE QUI M’A IRRITÉ

-          Les rouleaux de papier de toilette. Combien de temps dure un rouleau de papier de toilette indien ?  Trois numéros 2! On est toujours en train d’en redemander à la réception. Pourquoi? Ben, c’est simple! Ils tout petits et très peu denses, comme les «cheapettes» de chez-nous. Pour résoudre le problème, nous en traînions toujours 3 ou 4 rouleaux dans nos valises pour les urgences!

Piqures de moustiques

-          Les moustiques. J’en ai parlé plusieurs fois mais je tiens encore le souligner : nous avons été piqués par des moustiques invisibles! On voyait bien quelques maringoins nous tourner autour, mais jamais nous les avons vus nous piquer. Et le plus incroyable, nous avons été piqués partout sur le corps même lorsque protégés par nos vêtements. Plusieurs hypothèses ont été émises dont les puces de lit mais, après de minutieuses investigations, jamais nous n’en avons vu. On nous a même suggéré des fourmis mais, encore là, nous n’en avons jamais vu en train de nous piquer. Et le plus étrange là-dedans c’est que les rougeurs et démangeaisons affreuses survenaient généralement un ou deux jours après les piqures. C’est à n’y rien comprendre. Un mystère indien!

CE QUI M’A ÉTONNÉ

-          La fierté mal placée des Indiens. Ils sont fiers de nous montrer leurs temples et les édifices construits sous le régime britannique. Ils ne se gênent pas pour nous énumérer leurs réalisations techniques comme leur immense réseau téléphonique presque exclusivement en cellulaire. C’est vrai aussi que beaucoup des objets usuels que nous utilisons ou achetons en Inde sont généralement «Made in India».  Mais ce pays n'y échappe pas : on voit aussi beaucoup de «Made in China»! L'autre jour,  notre guide de Calcutta qui était toute fière de nous dire que les nouveaux tramways de cette ville ont été conçus par les Indiens soit la compagnie (Bombardier a fourni les wagons du métro de Delhi pas les tramways de Calcutta) Jessop India Ltd.

Route défoncée

-      Les routes défoncées. Les Indiens n’ont pas encore inventé la «gratte à chemin» pour entretenir les rues défoncées de leurs villes et village(*). Je vous ai parlé de ce Resort où nous avons logé à Madurai. Un complexe de plusieurs millions de dollars. Et ils n'ont jamais pensé acheter un tracteur de 20 000$ avec une gratte pour entretenir le 300 mètres de chemin qui y mène et qui ressemblait plus à une «trail de 4x4» dans le fin fond des bois qu'à une entrée de Resort super chic!

(*) J'ai eu un commentaire à cet effet par notre fille Vicky. Elle pense que l'absence totale d'entretien des chemins en Inde n'a qu'un seul et même but : ralentir la vitesse des véhicules! C'est très logique d'autant plus que nous n'avons jamais vu de policiers sur les routes! Elle demeure à Montréal et dit que c'est la même chose dans cette ville: les nids de poules y pullulent forçant les automobilistes à ralentir!

Recyclage

-            Les déchets. Les Indiens n'ont pas encore pensé à investir dans les camions de vidange pour ramasser les ordures qu’ils jettent par terre sans se soucier de l’environnement. Je me souviens, lors d’un arrêt technique au Rajasthan, d’avoir chercher une poubelle où mettre mon sac de chips vide. N’en trouvant pas, je remet l’emballage au commis pour qu’il en dispose convenablement. Il me regarde avec un point d’interrogation dans les yeux et… jette le sac par terre! C’est aussi ça l’Inde.

Les fous de Shiva

-          La foi intense des Indiens. Ils croient en une multitude de dieux qu’ils prient ardemment sans se poser de question. Mais ils prient d’une manière très intéressée, très égoïstement aussi pour une meilleure vie…  dans celle-ci mais aussi pour plus tard, dans une autre vie! Et la majorité d’entre eux n’en a que pour Shiva, le destructeur, celui qui va détruire leurs ennemis et faire le ménage autour d’eux. Alors que le Chrétien tente d’aimer son prochain comme lui-même, les Indiens, eux, semblent avoir tout mis dans les mains de Shiva pour les protéger de leur prochain!

Cellulaire dans le désert

-          Les cellulaires. Tous les Indiens ont un cellulaire. Sur l’avion ce matin, le père, la mère et la fille de 12 ans en avaient un. Ils sont passés directement au cellulaire sans jamais avoir utilisé un téléphone à fils. Économie de temps et de moyen. Il faut dire qu’ici, la concurrence est énorme et les services offerts sont en équivalence avec des prix extrêmement bas et une variété de services exceptionnels. Vous vous souvenez, lors de notre balade en bateau sur le Gange à Varanasi, alors que notre rameur avait appelé un copain pour qu’il nous apporte des allumettes en chaloupe? Nous en étions restés bouche bée!

CE DONT JE NE M'ENNUIERAI PAS

-          L'accent des Indiens! Des accents, en anglais, j'en ai entendu dans ma vie mais celui des Indiens demeurera pour moi le plus difficile nous forçant à souvent faire répéter pour bien comprendre. Le problème c'est que les Indiens parlent l'anglais avec le bout de la langue collé au palais ce qui donne des résultats parfois étonnants et incompréhensibles. Et comme l'anglais est enseignée comme langue seconde et parfois troisième, la très grande majorité des Indiens ne la parle pas,  exactement comme chez-nous au Québec. Et ceux qui la parlent l'ont perfectionnée dans la rue au contact des touristes ce qui est le cas de la majorité des guides que nous avons eu.

Mets indiens à volonté!

-           La nourriture indienne! Autant, avant notre départ, j'étais un inconditionnel des mets indiens, autant je ne peux plus les sentir! La raison principale a été le fait que dans le nord, nous n'avions pas tellement le choix et devions manger ce que le guide nous commandait. Et comme il trippait «indien» ben, on en a mangé beaucoup! Le problème majeur a été que peu importe où nous étions dans le pays, tout ce que nous mangions goûtait la même chose! Nous nous sommes donc tous écœurer des dahls et autres tikkas. Chaque fois que le guide nous donnait la permission de commander ce que nous voulions, nous nous rabattions sur ce qui est vite devenu notre met fétiche: soupe au tomate, «grill cheese» et frites. Jamais de ma vie je n'en ai mangé autant! Les seuls mets que je suis encore capable de manger sont le poulet tandori et le pain nam.

Un vrai café chez Coffee Day!

-            Les cafés. Et que dire des cafés! J'aime le café fait à partir de grains fraichement moulus. Mais en Inde, oubliez ça! Du nord au sud, on ne sert que du «Nescafé», fait à partir de café en poudre commercial et imbuvable. Vous auriez dû nous voir à chaque fois que nous trouvions un Coffee Day (équivalent indien de nos Starbucks) sur la rue ou dans les aéroports! Le «café latte grande» avait alors la cote la plus haute! Maudit que c'était bon!

CE QUI M’A MANQUÉ

-          Ma musique classique! Pour me détendre. Pour étouffer la cacophonie. Pour la musique. J’en dis pas plus mais la résolution est prise pour mon prochain voyage : «Je ne partirai plus jamais sans elle!».

Namaste !

 

Itinéraire du voyage : Carte détaillée

Pascal Bouchard
Pascal Bouchard

Publié par Pascal

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4 janvier 2011 – Québec

Le New-Calcutta

Calcutta

En route vers l'aéroport de Calcutta, nous avons repassé dans l'énorme développement domiciliaire et commercial qui sera, dans 5 ans, le New-Calcutta! Incroyable de voir toutes ces constructions! Il y en a sur presque 10 kilomètres des deux cotés de l'autoroute. Et dire que la ville actuelle de Calcutta est longue déjà de 45 kilomètres, du nord au sud! Ce sera une mégapole extraordinaire.

Rencontre de Marcel et Guylaine

Notre vol entre Calcutta et Delhi s’est déroulé selon l’horaire prévu. Nous avions plus de neuf heures d’attente à Delhi pour notre vol vers Toronto avec escale à Bruxelles.

Repos en attendant notre vol vers Bruxelles

Nous sommes installés dans la salle d’attente de la porte 3 de Continental d’où Marcel et Guylaine allaient prendre leur vol pour Newark. C’est la seule salle d’attente à avoir une paroi vitrée tout autour et un système de sécurité avec rayons-X. Suite aux attentats du 11 septembre, les Américains sont devenus paranoïaques et redouble la sécurité partout. À notre arrivée, il n’y avait que le préposé à l’entretien et son aspirateur. Nous nous sommes donc installés sur deux chaises longues pour faire un somme. Nous avons été réveillés par un appel demandant aux gens dans la salle d’attente de sortir et de passer par la sécurité, ce que nous avons fait pour retourner nous coucher.

Marcel a été le premier à nous rejoindre, Guylaine étant restée à l’arrière pour dépenser ses dernières roupies. Ils sont arrivés très tôt ce matin à Delhi et ont pu profiter immédiatement de leur chambre dans un petit hôtel à proximité de l’aéroport. Guylaine a dormi presque toute la journée. Comme la chambre est disponible jusqu’au lendemain matin, ils nous avaient proposé de l’utiliser après leur départ mais nous avons décliné leur offre, préférant utiliser les chaises longues disponibles dans les aires d’embarquement pour nous reposer avant les longues heures de vol qui nous attendaient.

Nous les avons quitté à leur embarquement et sommes sortis de la salle au grand étonnement des préposés à la sécurité qui ne comprenaient pas comment nous avions pu entrer dans cette aire restreinte. Nous leur avons simplement raconté notre histoire et nous sommes partis dépenser à notre tour les dernières roupies en notre possession.

Retour au Québec

Retour de l'Inde vers le Québec

Ce fut donc un très long périple de 36 heures et demi qui nous a ramené à Québec. Partis le 3 janvier à 15h30, heure de l'Inde, nous sommes arrivés à Québec le 5 janvier à 4h30 du matin, toujours heure de l'Inde. Mais, par la magie du décalage horaire, nous sommes en fait arrivés à Québec le 4 janvier vers 18h00, heure locale! Nous avons donc gagné une journée complète.

Guylaine et Marcel étaient censés venir nous chercher mais notre fille Vicky étant à notre résidence de Québec, elle s'est offerte à venir nous chercher à l’aéroport à leur place, ce que nous avons tous apprécié il faut le dire! Merci Vicky!

Notre périple de retour

3 janvier 2011

Note: les heures sont celles de l'Inde

  • 12h30 : départ de l’hôtel Lytton à Calcutta pour l’aéroport
  • 15h30 : départ de l’avion pour Delhi
  • 17h35 : arrivée à Delhi

Attente de 10 heures

4 janvier 2011

  • 3h30 : départ de Delhi pour Bruxelles un vol de 8 heures
  • 11h56 : arrivée à Bruxelles

Attente de 3 heures

  • 15h00 : départ de Bruxelles pour Toronto un vol de 8 heures
  • 22h40 : arrivée à Toronto

Attente de 4 heures

  • 3h00 : départ de Toronto
  • 4h30 : arrivée à Québec (18h00 locale le 4 janvier)

Voilà!

Itinéraire du voyage : Carte détaillée

Pascal Bouchard
Pascal Bouchard

Publié par Pascal

3 janvier 2011- Kolkata

Je me réveille au son des voix indiennes.  J’ai un peu le cœur à la flotte.  Je cherche ce que j’ai  bien put faire pour ressentir cet inconfort.  Je passe en revue ma journée et ma soirée.  J’ai rongé le bout de mon auriculaire car l’ongle accrochait mon nouveau foulard en soie.  Pourtant je me suis lavée les mains pour le thé de 18h00.  Il faut dire que depuis que je suis à Calcutta, mes ongles de main sont gris en fin de journée et qu’il faut bien frotter au savon et eau chaude, sinon les ongles gardent cette couleur et ces microbes.

De toutes les grandes villes, Calcutta est mon coup de cœur.  Elle est pleine de vie, de culture et de beautés.  Pondichéry est magnifique et je comprends Marcel d’y vivre.  J’y retrouvais un romantisme ancien qui touche les sens à tous les coins de rue.  Tandis que Calcutta est pragmatique.  Elle prend et donne.  Les gens nous poussent pour passer, autant hommes que femmes.  Par contre, les vendeurs sont directs et non négociables.  Ils décident des prix, pas nous, comme dans le reste de l’Inde.

Avec notre guide Rekha, avant-hier, Calcutta découvre ses différents visages :

  • La bonté et la compassion au sein de la maison de mère Theresa où j’ai ressenti une paix et un amour immense à l’intérieur et autour de moi.  Un homme s’est recueilli et en se levant, il s’est détourné pour nous souhaiter une bonne et heureuse année;  une dame pleurait à chaudes larmes dans les bras de Rekha, alors que je descendais les marches qui mènent à la chambre de Mère Theresa.  Une de ses filles s’est suicidée et la deuxième prend des médicaments pour dormir toute la journée.  Elle est désespérée.  Rekha la console et l’encourage à s’occuper d’elle-même.  J’ai laissé un sac de shampoing, de savons et d’autres articles collectionnés pour offrir en ce premier de l’an.
  • Le temple de Belur Math montre son importance en tant que siège social de la mission Ramakrishna.  Ce temple regroupe 137 centres au cœur de l’Inde.  Fondé en 1899, il ressemble à une église, une mosquée et un temple dépendamment de quel angle nous le regardons.
  • Le temple Kali, la noire.  Cette déesse est vénérée dans le Ashram d’Amma.  On ne peut entrer, mais c’est notre dernière tournée dans un bazar indien.  Une jeune femme, avec un bébé dans les bras, me demande de l’argent.  Je lui réponds de demander à son mari.  Il est responsable d’elle et de son bébé.  Demande-lui aussi de ne plus te battre et de vous nourrir.  Je ne lui donne rien.  Elle apprendra peut-être à pêcher avec le temps;
  • Le marché aux fleurs, sous le pont.  Toute une communauté y vit des fleurs.  Échoppes après échoppes montrent le savoir faire de chacun.  Un défait les pétales et remplit un sac en plastique.  Ce sont ces pétales que nous voyons à l’entrée des hôtels baignant dans un bac d’eau.  Un autre enfile des fleurs à la suite l’une de l’autre.  Ce sont ces fleurs que nous retrouvons dans nos colliers en guise d’accueil à notre arrivée.  Un autre forme des couronnes pour différentes occasions.  Ainsi de suite.  C’est une chaîne vivante.  Les odeurs des fleurs, de l’urine, de la sueur et de la  nourriture se mêlent dans une cacophonie où mes sens s’adaptent au fur et à mesure de ma marche.  Pour terminer, une jeune femme au visage tuméfié lave son bébé.  Qu’a-t-elle fait pour mériter ça?
  • Beautés naturelles au Jardin botanique qui traverse le temps depuis 1787 et demeure le 2e plus grand au monde; 27 lacs se lovent au sein de ce lieu grandiose.  Un immense banian continue sa vie âgée de 250 ans.  On dit qu’il est le plus grand banian de la planète.  Ses 1200 ramifications, à partir de son cœur, courent autour de lui et forme un parc en lui-même.  Nous étions samedi, et la circulation est tellement dense que le jeune chauffeur nous suggère de descendre et de marcher jusqu’au jardin.  Lorsque nous en ressortirons deux heures plus tard, il sera encore au même endroit dans la voie de circulation.  Rien n’a bougé depuis deux heures.  Des autobus pleins à craquer de gens qui nous regardent passer.  Ce qui veut dire que lorsque nous sommes arrivés dans cette ligne d’attente, plusieurs autobus y étaient déjà.  Ces gens auront-ils passés l’après-midi à regarder passer des gens?  C’est aussi ça l’Inde.  Ici et maintenant.  Sans doute ne veulent-ils pas perdre leur place.  Dans une ville de 12 millions d’habitants, ça pourrait avoir du sens.

En passant devant la gare, notre guide mentionne qu’elle comporte 27 plates-formes desservant  l’Inde dans les grands centres urbains et les villes secondaires.

Cathédrale Saint-Paul consacré le 8 octobre 1847

Construite dans le style Gothique, elle fut l’archevêché anglican de Calcutta.  Elle renferme des trésors tels que les panneaux qui décrivent la vie de Saint-Paul.  Ses vitraux filtrent la lumière dans une harmonie de couleur qui me laisse imaginer les heures de créativité que les artisans ont déployé pour nous offrir cette beauté.  Les statues de bronze qui se tiennent à cheval sur une planche horizontale dans un équilibre précaire me font croire au miracle.

Dernière tournée dans un marché indien

Guylaine et moi désirons acheter quelques pashminas de qualité pour offrir en cadeau.  Je veux de la soie pour Jeanne-Mance.  Vicky et Valérie pourront choisir dans une panoplie d’achat effectuée à travers l’Inde.  Je suis heureuse de vivre cette expérience unique qu’est l’Inde.

Ces gens avec leur sourire où des dents blanches ou brunies par le bétel démontrent une présence physique exceptionnelle.  Ces yeux brillants et profonds leur donnent un air de guru même aux petits enfants qui parfois, ont les yeux barbouillés de noir dont j’ignore la signification.  C’est certain qu’il y a une raison.

Cette dignité dans la pauvreté en portant des vêtements usés mais propres.  Rarement ai-je senti de mauvaises odeurs se dégageant des gens.  Malgré la promiscuité, la chaleur de leur corps dégage une odeur de propreté.

Je me sens déjà mieux comparé au réveil.  Après avoir mangé une rôti et bu un Nestcafé, je suis prête à rentrer chez-moi.

Namaste!

Calcutta

2 janvier 2011 – Kolkata (Calcuta)

Victoria Memorial & St-Paul’s Cathedral

Après un très bon déjeuner pris à l’hôtel, nous avons pris, pour 60 roupies, un taxi jaune emblématique de Kolkata pour aller au Victoria Memorial édifié au début du siècle en l’honneur de la reine Victoria. C’est un monument tout de marbre blanc revêtu et qui sert de musée à l’intérieur. C’était intéressant mais rien de spectaculaire.

Nos pas nous ont menés ensuite à la cathédrale St-Paul située tout près. Rien non plus de bien intéressant à cet endroit sauf la crèche de Noël grandeur nature érigée à l’extérieur.

Magasinage pour ces dames

Taxi ensuite pour revenir à l’hôtel où nous nous sommes divisés. Pour ma part, je suis retourné à la chambre pour taper mes derniers billets, Marcel est allé marché dans les rues tandis que Guylaine et Raymonde sont allées magasiner une dernière fois les articles et autres pacheminas qui manquaient à leur collection! Elles nous ont bien fait rire lorsqu’elles nous ont raconté qu’un guide s’est chargé de les conduire de boutique et boutique pour leurs achats. Vient un moment où elles ne trouvent plus ce qu’elles recherchent. «No problem!» leur dit le guide. Il connait une autre boutique qu’elles n’ont pas encore vue!

Il les conduit alors dans un dédale des ruelles et des fonds de cours pour aboutir finalement à cette «nouvelle» boutique. «Eh, je reconnais cet endroit! Regarde la boite de chocolat Ferrero et la chemise carottée sur la tablette!» dit Raymonde. Leur guide les avait ramenée à la même boutique mais, oh surprise!, les deux vendeurs n’étaient plus les mêmes ayant été remplacés par deux autres! En sortant de la boutique, elles ont reconnus les deux précédents vendeurs assis dans la ruelle! Brillant comme stratégie de vente!

Changement d’horaire

Revenues à l’hôtel, Guylaine demande à  Raymonde de l’accompagner pour vérifier sur Internet l’horaire des vols vers les Québec de demain. Pour  Raymonde et moi tout est conforme mais pour Marcel et Guylaine, leur vol a été ramené de 10h00 à 3h00 cette nuit! Après vérification et revérification, cette information s’est avérée exacte et les démarches ont été faites pour que le taxi viennent les chercher à minuit au lieu de 7h00. Ouf! Belle présence d’esprit de Guylaine!

Souper d’adieu

Nos derniers moments ensemble en Inde ont donc été passés au restaurant chinois de l’hôtel où nous avons pris une bonne bouffe en nous remémorant nos coups de cœurs du voyage :

Pour Pascal :

1-      Crémation des corps à Varanasi le soir – 16 novembre

2-      Dromadaires et nuit dans le désert – 2 décembre

3-      Semaine à l’ashram – 14 – 19

Pour Raymonde :

1-      Udaipur et le lac Pichola – 26-27 novembre

2-      Nuit dans le désert – 2 décembre

3-      Mamallapuram – 28-29 décembre

Pour Marcel :

1 – Varanasi soir et matin – 16 & 17 novembre

2 – Auroville – 26 décembre

3 – Taj Mahal – 20 novembre

Pour Guylaine :

1-      Taj Mahal – 20 novembre

2-      Nuit dans le désert – 2 décembre

3-      Montagne de Ganéraho – 29 novembre

Voilà pour le moment. Nous sommes le matin du départ pour le Québec et nous devons préparer les valises. Marcel et Guylaine sont partis cette nuit.

Mon prochain billet vous proviendra probablement du Québec.

À la revoyure!

Calcutta

1ier janvier 2011 – Kolkata (Calcuta)

Comme nous avions pensé, la nuit fut très bruyante mais j’ai pu dormir tout mon saoul grâce à ces indispensables bouchons d’oreille. Ils m’ont bien été utiles dans ce voyage. Mais le MSG dans nos mets chinois au souper hier soir, ont fait effet et Raymonde et moi avons eu mal à la tête cette nuit. Heureusement, ce matin, tout est partiLe déjeuner de l’hôtel est copieux et diversifié et nous en sommes pleinement satisfaits. Même le café plait à mes amis!

Visite de Kolkata

Notre voiture et la guide, une indienne parlant plusieurs langues dont le français, sont arrivés à 10h00 comme convenu. C’est une dame d’un certain âge qui connait très bien Marcel Poulin dont elle est une fan inconditionnelle.

Mère Térésa

Notre première visite, il va de soi, est pour la maison de mère Térésa où elle est décédée et où les sœurs de sa congrégation poursuivent son œuvre. Les portes sont grandes ouvertes et la visite de sa chambre et de sa tombe se font en toute simplicité. Une salle est consacrée à sa biographie et aux grandes étapes de sa vie. Nous en sommes tous sortis vraiment émus de voir ce qu’une personne dévouée peut faire de grand dans sa vie. Une belle leçon. Plus tard dans la journée, lors de la visite du temple de Kali, nous avons pu voir la première maison que mère Térésa avait occupée lors de son arrivée à Calcuta. Elle est en rénovation.

Les temples

On ne peut passer une journée sans faire la visite d’une couple de temples hindous même si le cœur n’y est pas. Le temple dédié à Rama Krishna est tout de même très intéressant du fait que c’est une construction récente datant d’à peine 50 ans, don d’un riche marchand du Rajastan. C’est un rare temple à ne pas être dédié à Shiva.

Nous sommes ensuite allés au temple de Kali mais la visite a été impossible à cause de la foule immense qui s’y pressait en cette journée fériée. Comme disait la guide, les indiens sont toujours en fête,  profitant de toutes les occasions pour fêter et c’est toujours étonnant de voir que le pays tourne quand même.

Resto Amber

Nous avons pris le dîner au réputé restaurant Amber, où, selon notre guide, des générations d’indiens de Calcutta ont mangé et aiment y revenir de temps en temps pour se rappeler des souvenirs d’enfance. Selon elle, rien ici n’a changé depuis longtemps, seul le personnel a vieilli et a été remplacé… mais pas les meubles ni la décoration, qui est, il faut bien le dire, très minimale!

Houghly ou Gange?

Après la visite du marché des fleurs près du ghât du même nom situé sur la rivière Houghly qui est, en fait, le Gange sous un autre nom, nous avons traversé le fleuve sur le pont Howrah qui ressemble au pont Jacques-Cartier mais en beaucoup plus large. Il a été construit pendant la guerre et il est encore interdit de le photographier, la loi l’interdisant n’ayant pas encore été abrogée. À l’ère des satellites-espion, il y a bien longtemps que ce pont a été recensé et étudié sous toutes ses facettes. C’est aussi cela l’Inde.

Le plus gros banyan du monde

Notre journée de visites s’est terminée au Jardin Botanique de Calcutta. Mais pour y arriver, il nous a fallu marcher pas moins de 15 minutes car notre auto était immobilisée dans le trafic causé par la très grande affluence de gens entrant et sortant du Jardin Botanique. Dans ce parc, nous avons pu admirer le plus gros arbre du monde, un banyan, qui fait, avec ses 2 880 racines-rejetons, 1,08 kilomètre de diamètre! Il est âgé de 250 ans et mesure 24.5 mètre de hauteur. C’est impressionnant de voir cet étalage des racines aériennes qui retombent au sol pour repartir en un nouvel arbre.

Vedette malgré moi

Pendant que ces dames étaient allées aux toilettes, je me suis assis avec Marcel sur un tronc d’arbre en bordure de l’allée principale menant au banyan. En cette journée fériée, le parc était envahi de milliers d’habitants de Calcutta venus y prendre l’air et admirer la nature. Et me voilà, encore une fois, pris en photo par les gens, surpris de voir un occidental en chemise à manches courtes et bermuda alors qu’eux portent des pantalons et des vestes chaudes et même des tuques pour se protéger du froid de l’hiver indien. Moi, des hivers indiens comme cela, j’en prendrais quatre par année au Québec!

Mais les indiens sont un peu spéciaux. Je n’ose pas utiliser le terme «gênés» car  ils ne le sont pas. Guylaine utilise le terme «réservés» pour les décrire et je crois que c’est exactement ce qu’ils sont. Par exemple, tout en jasant avec Marcel assis sur notre tronc d’arbre, je voyais bien, du coin de l’œil,  les jeunes hommes et les jeunes filles qui me regardaient avec un sourire et qui me prenaient en photo. Mais aucun d’eux n’osait venir engager la conversation.

Jusqu’à ce qu’une jeune maman avec son petit garçon s’approche de nous et nous demande de permettre à son enfant de nous embrasser sur la joue pendant que son mari nous prend en photo. Bien sur que nous avons accepté d’autant plus qu’elle était fort jolie en me disant qu’elle aura ainsi une photo de moi en souvenir! Ça fait toujours plaisir de fantasmer! «Gaga! Gaga!» disait-elle pendant que son petit garçon nous embrasse. «Elle est folle de moi!» me-dis-je. J’ai donc demandé à son mari ce que voulait dire «gaga». «Grand-papa!» répond-t-il avec un grand sourire! Bien sur qu’avec nos cheveux blancs nous avons plus l’air de personnes sages et inoffensives que de jeunots insouciants et pleins d’énergie! C’est mon ego qui en a pris un coup!

Dès ce moment, ce fut comme si la permission de nous approcher avait été donnée à toute la population de Calcutta! La foule s’est soudainement «dégênée» et nous avons été assaillis de demande de photos et de poignées de mains pour nous souhaiter la Bonne Année! Des extra-terrestres n’auraient pas été mieux accueillis, je vous le jure!

À la sortie du Jardin Botanique, coté embouteillage, rien n’avait bougé! Et pourtant nous avons été partis une bonne heure! Tout est encore congestionné et la foule qui s’empresse à la sortie pour aller rejoindre les véhicules ou les autobus empêche encore totalement toute circulation. Nous refaisons donc à pied le trajet inverse et retrouvons notre auto. Le chauffeur avait eu la brillante idée de laisser de l’espace devant lui de sorte qu’il lui a été facile de faire demi-tour et de revenir rapidement à notre hôtel.

Après discussion, nous avons donné un pourboire de 100 roupies par couple au chauffeur et 200 roupies par couple à la guide pour leurs services. Nous sommes ensuite allés prendre une bonne bière froide sur la terrasse de l’hôtel voisin du nôtre avant d’aller manger une bonne pizza au Blue Sky Cafe en face.

Bonne action de Guylaine

Comme nos appétits ont beaucoup diminué, il nous est resté plusieurs pointes de pizza à la fin du repas et Guylaine a eu la brillante idée de les mettre dans des serviettes de papier et de les donner à un vieux couple occupé à fouiller un tas de détritus sur la rue. À voir la réaction de la dame, c’était certainement la première fois de sa vie que quelqu’un lui donnait quelque chose sans qu’elle ait à le quêter.

Namaste!