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Jour 22 – BIKANER – Billet de Raymonde

Bikaner

Samedi, 4 décembre – Bikaner

À une trentaine de kilomètres de Bikaner, se trouve l’un des lieux saints les plus étonnants de l’Inde : le temple de Karni Mata.  Il accueille des centaines de rats évoluant librement dans les deux édifices.  Ces rats ne sont pas n’importe qui : ces rongeurs représentent des âmes humaines.

La mystique Karni Mata a vécu au XVe siècle.  Elle était une réincarnation de la déesse Durga, mère de Ganesh.  Rien de moins!  Cette sainte ermite, membre d’une caste de conteurs de la région, les Charans, aurait demandé à Yama, le dieu de la Mort, de rendre la vie au fils d’un conteur affligé.  Yama s’exécuta, mais ressuscita le jeune homme sous forme de rat.  En colère, Karni vola toues les âmes de sa caste du royaume de Yama.  Ils se réincarneraient désormais en rat, avant de renaître sous forme humaine.

Karni serait morte, là est le hic, à 151 ans.  Pour abriter les rongeurs, un temple fut construit autour de la grotte dans laquelle a vécu Karni Mata.  L’architecture extérieure actuelle du temple fut cependant rajoutée au XIXe siècle par le maharaja Ganga Singh.  À l’intérieure, devant une photo de Karni, se trouve un grand plat métallique, rempli de grains, qui attirent les rats.  Parfois ils se désistent et se promènent près de nos pieds et se faufilent entre les jambes.  Ils sont parfaitement inoffensifs.

Mais l’odeur est assez perfide à l’entrée de ce temple.  La fiente des pigeons plus celle des rats ne laissent pas nos narines au repos bien longtemps.  Ça pue!  Un point, c’est tout! En plus, j’ai marché dans un mélange de tout ça avec mes bas qui se sont devenus tout mouillés de… Bon!

City palace ou Palais de Janagarh

Mon favori de tous! Il fut construit par le Raja Rai Singh.  Les travaux de sa construction durèrent de 1589 à 1594.  Il était général de l’armée du grand empereur moghol Akbar.  Comme la majorité des forts du Rajasthan, il se compose de très grandes cours dans lesquelles avaient lieu les grandes fêtes hindoues, de multiple palais, et de couleurs cachés par des moucharabiés permettant aux femmes de voir ce qui se passait dans les cours sans être aperçues par les hommes.

Le sati

Quelle pratique barbare.  Pour résumer, c’est une pratique qui consistait à immoler l’épouse pour rejoindre son époux décédé.   Sur le mur à l’entrée, après avoir monté plusieurs marches et gravit une pente assez longue et abrupte, nous voilà devant une plaque où les mains des épouses du roi qui furent immolées suite au décès de leur époux.

Vu que l’opium était légalisé dans le temps, Claire et moi décidons qu’elles devaient être « gelées » avant de se faire le sacrifice de leur vie.  Nous ne pouvons imaginer qu’elles montaient ver le bucher en chantant des tounes de libération.  Ben voyons donc!

Des moyens machos ces barbares.  Le contraire n’aurait jamais été accepté par AUCUN homme de cette planète.  Quelle injustice!  Il peut bien y avoir qu’un pape et pas de papesse…

Voici le rituel décrit par l’audio guide :

  • À la mort de son époux, la veuve prend d’abord un bain afin de se purifier (quand même!!!)
  • Elle est ensuite parée d’un sari de mariage (bonne fête ma vieille, ça t’apprendra de  marier un macho)
  • Si elle est de sang royal, elle appose l’empreinte de sa main sur un mur (il y a 29 mains sur ce mur, 29 innocentes)
  • Elle se munit d’un miroir, d’un peigne ainsi que de kumkum (pâte qu’elle applique sur les portes des maisons sur son chemin vers le bûcher)
  • Arrivée au bûcher, elle se défait de ses bijoux qu’elle confie à la famille (gang de chanceuses, va!)
  • Puis, comme le jour de son mariage, puisqu’il s’agit d’une seconde union (incroyable! Nous on divorce et on ne veut pas de 2e union), elle fait plusieurs fois le tout du bûcher.  (C’est de la pure folie.  Elle doit le maudire ce mec qui a osé mourir avant elle.)
  • Elle se place ensuite sur le bûcher, tient dans sa main une noix de coco, symbolisant le crâne de Brahmâ et la tête de son mari sur ses genoux.  (Elle devait casser la noix à force de serrer cette noix  maudite sur ses genoux).
  • L’espace d’un instant, elle est une déesse.  (Son trône ne dure que le temps de se préparer à mourir.  Gardez-le votre trône)
  • C’est le fils aîné de la sati qui allume le bûcher.  Et elle devient le Bar BQ de la place.  Brûler vive! Pour aller rejoindre l’esprit de son mari.

Je suis surprise, encore aujourd’hui, qu’il n’y ait pas plus de meurtres que ça. Je le tuerais même si je devais être lapidée ensuite.  Mais l’écœurant, il n’en ferait pas souffrir d’autres.  Quel désastre et quelle souffrance!  Je suis totalement indignée.

Ferme de dromadaires

Nous passons du tragique à la ferme de dromadaires.  C’est le seul centre de recherche sur le dromadaire de toute l’Asie.  Nous avons eu quelques explications sur la vie des dromadaires.  Lorsque nous sommes arrivés, un dromadaire honorait une femelle.  Il peut le faire 3 fois par jour avec 3 partenaires différentes.  Parfois, ça aide la libido.  Le sexe du chameau est très long et très étroit.  Les femmes du groupe, on se posait bien des questions au sujet de cette copulation.  Après avoir terminé, car tout se fait assis, il sort une excroissance de sa bouche pour appeler une autre femelle.  Nous pensions que c’était sa langue!  Non, c’est bien une excroissance énorme qui pend sur un côté de sa gueule.  Nous avons conclu qu’il était toujours insatisfait.

Ils peuvent vivre 7 jours sans manger ni boire en plein été et 45 jours en hiver.  Le nom de Bikaner est aussi une caste de dromadaire.  Il y a plusieurs races de dromadaires selon les régions.

J’ai acheté un foulard en poils de chameau.  Très beau et très chaud.  Il s’avère le plus chaud des 14 achetés.  On  me taquine mais d’autres membres du groupe en ont 10 ou 11! Alors! Nous sommes des magasineuses de Pashminas.

Sur toutes ces montagnes russes d’émotions, je vous dis…

Namaste!

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