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FIN DU VOYAGE – RÉFLEXIONS SUR L’INDE

5 janvier 2011 - Québec

*Pour revenir au début du voyage, cliquer sur ce lien.

Je vais maintenant vous livrer dans ce qui suit, une série de réflexions et d’observations qui vont vous donner une bonne idée de ce que j’ai aimé en Inde mais aussi ce que j’ai détesté ou, plus diplomatiquement, ce que j’ai moins aimé!

CE DONT JE VAIS M’ENNUYER

Le sourire des Indiens

-          Le sourire des Indiens. Je ne sais pas si le fait d’être différents c’est à dire occidentaux, peut jouer un rôle dans ce qui suit, mais il n’en demeure pas moins que dès qu’on esquisse le moindre petit sourire, immédiatement leurs yeux brillent et leur visage s’ouvre en nous gratifiant toujours d’un grand sourire souvent accompagné d’un «Hello!» bien senti. Et cela marche autant avec les jeunes qu’avec les plus vieux. Essayez-cela au Québec dans un centre d’achat et vous passerez pour un débile.

-          La curiosité et la spontanéité des Indiens. Si un indien connaît quelques rudiments d’anglais, soyez certain qu’il va essayer d’engager la conversation avec vous pour savoir d’où vous venez, ce que vous faites, depuis combien de temps vous êtes en Inde et, surtout, si vous aimez leur pays. Et si cette personne est avec sa femme et ses enfants, il vous les présente à tour de rôle et chacun doit vous serrez la main. Pendant le voyage, je vous ai raconté plusieurs fois nos rencontres avec des groupes qui insistaient pour se faire photographier avec nous. Et que dire des deux ou trois fois où Raymonde les a fait chanter tous ensemble dans un immense éclat de rire! Au Québec, si elle avait fait cela, elle aurait passé pour folle! Pas ici!

-          La patience des Indiens. Il faut avoir voyagé en Inde pour avoir une bonne idée de ce que le trafic automobile peut être dans les cas les plus extrêmes. Ici, le klaxon est l’appareil le plus utilisé sur une automobile ou sur un tuk-tuk et sert à avertir les véhicules voisins de laisser le chemin libre et éviter les collisions. Chez-nous, le klaxon n’est utilisé que pour écœurer quelqu’un qui a fait une fausse manœuvre! Transposés ici, nos  fous du volant québécois ne «tofferaient» pas cinq minutes tellement ils seraient harassés de toutes part! Ils exploseraient de rage!

L’autre jour, en revenant du jardin botanique de Calcutta, on a vu des dizaines et des dizaines d’autobus remplis à ras-bord immobilisés dans un bouchon de circulation monstre pendant des heures. Et que faisaient les passagers? Ils patientaient! Personne ne rouspétait. Ils n’avaient pas le choix! Chaque autobus étant bondé avec la moitié des passagers debout, aucune des personnes assises ne voulait perdre sa place. Donc, au lieu de prendre 3 heures pour retourner à leur demeure, ce soir là, ils ont peut-être mis 6 heures. Chez nous, cet événement aurait fait la manchette de TVA pendant une semaine! Ici, c’est la normalité.

Un tuk-tuk Sikh!

-          Les tuk-tuks. Même si ce sont les véhicules les plus bruyants et  polluants de la planète, je les classerais parmi les meilleures inventions du siècle! Et je ne badine pas! Ces véhicules à trois roues sont extrêmement manœuvrables, tournent sur un 10 cents, se faufilent dans les bouchons de circulation et sont utilisés à toutes les sauces comme camions et taxis. Très pratiques mais durs pour le dos! Mais comme ils sont ouverts à tous les vents, ils seraient complètement inutilisables chez-nous.

CE QUE J’AI DÉTESTÉ

-          Crachats, reniflements et raclages de gorge. Les Indiens sont certainement les champions des crachats, loin devant les Chinois. Comme beaucoup d’entre eux mâche du bétel, ils sont constamment en train de cracher de longs jets de salive rouge. Hier, dans le taxi qui me ramenait à l’hôtel, j’étais assis derrière le conducteur qui en a lâché tout un par la vitre m’éclaboussant au passage. J’en reviens pas encore! Sur les trottoirs, c’est la même chose laissant peu de place propre où mettre les pieds.

Et quand ils ne crachent pas, ils reniflent comme si les Kleenex n’avaient pas encore été inventés. Une minute dans un ascenseur avec une couple d’Indiens qui ont le rhume est un supplice en lui-même!

Finalement, si vous êtes voisin de chambre d’un Indien, à chaque matin, à son réveil,  vous allez entendre un concert complet de raclage de gorge dans toutes les tonalités suivis d’une série de toussotements bruyants et saccadés. Dur, dur pour les oreilles occidentales habituées à plus de discrétion!

-          La cacophonie perpétuelle. Le seul endroit en Inde où nous pouvons échapper au bruit, c’est à l’intérieur des maisons et des hôtels et même là, ça dépend du moment de la journée.  Car du bruit, il y en a toujours et partout : sur la rue avec les klaxons des autos et tuk-tuks, les cris et les jacassements des vendeurs, près des temples où des haut-parleurs diffusent à tue-tête des chants religieux ou, comme l’autre jour, dans le marché aux fleurs de Calcutta, un rassemblement politique où l’orateur criait dans le micro à s’en arracher les poumons. Et personne ne se plaint. Tout le monde semble trouver cela normal. Maudit qu’ils sont patients!

Et lorsque la nuit vient, alors que nous cherchons le sommeil réparateur, les chiens se mettent de la partie et hurlent une partie de la nuit jusqu'à ce que les muezzins, du haut des minarets, n’invitent les fidèles musulmans à la prière dès 5 heures le matin. Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai presque toujours dormi avec des bouchons d’oreille ?

CE QUI M’A IRRITÉ

-          Les rouleaux de papier de toilette. Combien de temps dure un rouleau de papier de toilette indien ?  Trois numéros 2! On est toujours en train d’en redemander à la réception. Pourquoi? Ben, c’est simple! Ils tout petits et très peu denses, comme les «cheapettes» de chez-nous. Pour résoudre le problème, nous en traînions toujours 3 ou 4 rouleaux dans nos valises pour les urgences!

Piqures de moustiques

-          Les moustiques. J’en ai parlé plusieurs fois mais je tiens encore le souligner : nous avons été piqués par des moustiques invisibles! On voyait bien quelques maringoins nous tourner autour, mais jamais nous les avons vus nous piquer. Et le plus incroyable, nous avons été piqués partout sur le corps même lorsque protégés par nos vêtements. Plusieurs hypothèses ont été émises dont les puces de lit mais, après de minutieuses investigations, jamais nous n’en avons vu. On nous a même suggéré des fourmis mais, encore là, nous n’en avons jamais vu en train de nous piquer. Et le plus étrange là-dedans c’est que les rougeurs et démangeaisons affreuses survenaient généralement un ou deux jours après les piqures. C’est à n’y rien comprendre. Un mystère indien!

CE QUI M’A ÉTONNÉ

-          La fierté mal placée des Indiens. Ils sont fiers de nous montrer leurs temples et les édifices construits sous le régime britannique. Ils ne se gênent pas pour nous énumérer leurs réalisations techniques comme leur immense réseau téléphonique presque exclusivement en cellulaire. C’est vrai aussi que beaucoup des objets usuels que nous utilisons ou achetons en Inde sont généralement «Made in India».  Mais ce pays n'y échappe pas : on voit aussi beaucoup de «Made in China»! L'autre jour,  notre guide de Calcutta qui était toute fière de nous dire que les nouveaux tramways de cette ville ont été conçus par les Indiens soit la compagnie (Bombardier a fourni les wagons du métro de Delhi pas les tramways de Calcutta) Jessop India Ltd.

Route défoncée

-      Les routes défoncées. Les Indiens n’ont pas encore inventé la «gratte à chemin» pour entretenir les rues défoncées de leurs villes et village(*). Je vous ai parlé de ce Resort où nous avons logé à Madurai. Un complexe de plusieurs millions de dollars. Et ils n'ont jamais pensé acheter un tracteur de 20 000$ avec une gratte pour entretenir le 300 mètres de chemin qui y mène et qui ressemblait plus à une «trail de 4x4» dans le fin fond des bois qu'à une entrée de Resort super chic!

(*) J'ai eu un commentaire à cet effet par notre fille Vicky. Elle pense que l'absence totale d'entretien des chemins en Inde n'a qu'un seul et même but : ralentir la vitesse des véhicules! C'est très logique d'autant plus que nous n'avons jamais vu de policiers sur les routes! Elle demeure à Montréal et dit que c'est la même chose dans cette ville: les nids de poules y pullulent forçant les automobilistes à ralentir!

Recyclage

-            Les déchets. Les Indiens n'ont pas encore pensé à investir dans les camions de vidange pour ramasser les ordures qu’ils jettent par terre sans se soucier de l’environnement. Je me souviens, lors d’un arrêt technique au Rajasthan, d’avoir chercher une poubelle où mettre mon sac de chips vide. N’en trouvant pas, je remet l’emballage au commis pour qu’il en dispose convenablement. Il me regarde avec un point d’interrogation dans les yeux et… jette le sac par terre! C’est aussi ça l’Inde.

Les fous de Shiva

-          La foi intense des Indiens. Ils croient en une multitude de dieux qu’ils prient ardemment sans se poser de question. Mais ils prient d’une manière très intéressée, très égoïstement aussi pour une meilleure vie…  dans celle-ci mais aussi pour plus tard, dans une autre vie! Et la majorité d’entre eux n’en a que pour Shiva, le destructeur, celui qui va détruire leurs ennemis et faire le ménage autour d’eux. Alors que le Chrétien tente d’aimer son prochain comme lui-même, les Indiens, eux, semblent avoir tout mis dans les mains de Shiva pour les protéger de leur prochain!

Cellulaire dans le désert

-          Les cellulaires. Tous les Indiens ont un cellulaire. Sur l’avion ce matin, le père, la mère et la fille de 12 ans en avaient un. Ils sont passés directement au cellulaire sans jamais avoir utilisé un téléphone à fils. Économie de temps et de moyen. Il faut dire qu’ici, la concurrence est énorme et les services offerts sont en équivalence avec des prix extrêmement bas et une variété de services exceptionnels. Vous vous souvenez, lors de notre balade en bateau sur le Gange à Varanasi, alors que notre rameur avait appelé un copain pour qu’il nous apporte des allumettes en chaloupe? Nous en étions restés bouche bée!

CE DONT JE NE M'ENNUIERAI PAS

-          L'accent des Indiens! Des accents, en anglais, j'en ai entendu dans ma vie mais celui des Indiens demeurera pour moi le plus difficile nous forçant à souvent faire répéter pour bien comprendre. Le problème c'est que les Indiens parlent l'anglais avec le bout de la langue collé au palais ce qui donne des résultats parfois étonnants et incompréhensibles. Et comme l'anglais est enseignée comme langue seconde et parfois troisième, la très grande majorité des Indiens ne la parle pas,  exactement comme chez-nous au Québec. Et ceux qui la parlent l'ont perfectionnée dans la rue au contact des touristes ce qui est le cas de la majorité des guides que nous avons eu.

Mets indiens à volonté!

-           La nourriture indienne! Autant, avant notre départ, j'étais un inconditionnel des mets indiens, autant je ne peux plus les sentir! La raison principale a été le fait que dans le nord, nous n'avions pas tellement le choix et devions manger ce que le guide nous commandait. Et comme il trippait «indien» ben, on en a mangé beaucoup! Le problème majeur a été que peu importe où nous étions dans le pays, tout ce que nous mangions goûtait la même chose! Nous nous sommes donc tous écœurer des dahls et autres tikkas. Chaque fois que le guide nous donnait la permission de commander ce que nous voulions, nous nous rabattions sur ce qui est vite devenu notre met fétiche: soupe au tomate, «grill cheese» et frites. Jamais de ma vie je n'en ai mangé autant! Les seuls mets que je suis encore capable de manger sont le poulet tandori et le pain nam.

Un vrai café chez Coffee Day!

-            Les cafés. Et que dire des cafés! J'aime le café fait à partir de grains fraichement moulus. Mais en Inde, oubliez ça! Du nord au sud, on ne sert que du «Nescafé», fait à partir de café en poudre commercial et imbuvable. Vous auriez dû nous voir à chaque fois que nous trouvions un Coffee Day (équivalent indien de nos Starbucks) sur la rue ou dans les aéroports! Le «café latte grande» avait alors la cote la plus haute! Maudit que c'était bon!

CE QUI M’A MANQUÉ

-          Ma musique classique! Pour me détendre. Pour étouffer la cacophonie. Pour la musique. J’en dis pas plus mais la résolution est prise pour mon prochain voyage : «Je ne partirai plus jamais sans elle!».

Namaste !

 

Itinéraire du voyage : Carte détaillée

Pascal Bouchard
Pascal Bouchard

Publié par Pascal

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