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Kochi

10 décembre 2010

LE PANTALON DE GUYLAINE

Guylaine a rencontré le boss de l’hôtel ce matin, celui avec le turban sikh, qui lui a dit que son pantalon taché de peinture acheté quelques semaines plus tôt à 100 $ ne valait pas plus que 1000 roupies soit 23 $ en Inde. Toute une dépréciation! Pas le choix d’accepter car notre taxi est arrivé pour nous mener à l’aéroport.

VENTILLATION DE FRUSTRATION

Raymonde s’assied à l’avant et profite de sa position pour déballer notre frustration au chauffeur, le même que nous avions hier,  au sujet de tout ce que nous avons vécu de dérangeant le jour précédent et que nous avons exorcisé longuement au souper hier soir.  Elle lui fait bien comprendre que en avons contre le fait que ni lui ni le guide n’ont pris la peine de nous consulter, nous les clients qui avons payé pour leurs services, pour des décisions qui nous concernaient. Il fait son mea culpa en disant que le chauffeur est inférieur au guide et que même s’il travaille pour Trimurti, son boss c’est le guide. En tout cas, voilà un point d’éclairci.

LES SLUMS LORDS

Pendant le trajet vers l’aéroport, nous traversons une section de «slums», des bidonvilles, en particulier l’endroit où les jeunes acteurs du film Slumdog Millionaire vivaient avant leur vedettariat. Nous lui faisons confirmer ce que le guide nous a dit hier au sujet des slums car, pour ma part, j’en avais été très troublé au point d’en discuter longuement pendant notre souper hier soir.

En gros, il nous a dit que les slums sont gérés par la mafia locale, par les «slums lords», qui, protégés par des politiciens véreux à leur solde, squattent des terrains privés ou gouvernementaux, les lotissent et louent les parcelles à des gens pauvres qu’ils exploitent par la suite de différentes façons, la plus courante étant les fameuses mendiantes avec leur bébé au sein qui nous émeuvent tant. À chaque fois que nous donnons à ces femmes, a-t-il dit, une grande partie retourne à ces mafieux et il nous avait encouragés à ne pas leur donner d’argent, préférant en cela les femmes qui vendent des produits d’artisanat.

MUMBAI LA BELLE ET SES VACHES SACRÉES

Comme dit dans un autre billet, à Mumbai, nous sommes dans un autre pays tellement cette ville est propre et moderne! Pas de tuk-tuk ni de rickshaws bruyants et polluants qui ont été confinés aux banlieues et aux «slums» ni de vaches sacrées qu’un règlement municipal interdit sauf dans un cas bien précis dont nous avons été témoins. Notre guide nous a fait remarquer une belle vache en santé attachée à un lampadaire à un coin de rue et, près d’elle, une dame assise à coté d’un tas d’herbes vertes qu’elle vend aux gens  pour nourrir la vache. Ici, tout le monde gagne : le dévot honore une vache sacrée en la faisant manger, la dame vit des revenus de sa vente de foin et le propriétaire de la vache, une grosse laiterie, en retire le lait!  Ingénieux comme système! Voilà le genre de compromis qui devrait être implanté dans toutes les grandes villes de l’Inde.

VOL VERS KOCHI

Ce matin, je suis le chacha du groupe, le guide, et je suis très nerveux car je n’ai pas réussi hier soir par internet à confirmer nos billets pour le vol de ce matin, recevant toujours le même message de vérifier à l’aéroport l’état de nos réservations. Ceci m’inquiète beaucoup car les compagnies aériennes font souvent de la survente pouvant repousser notre vol plus tard dans la journée. Finalement tout s’est déroulé parfaitement et il y avait même des places libres sur l’avion dont celle à ma gauche ce qui m’a permis d’être à l’aise, mon siège étant sur l’allée.

QUI EST MARCEL?

L’architecture de l’aéroport de Kochi – aussi appelé Cochin -  se rapproche beaucoup du style des villas luxueuses que nous avons pu voir lors de l’atterrissage de notre Boeing 737-800 avec leurs toits de tuiles ocre et leurs murs recouverts de crépi jaune. Nous trouvons rapidement nos valises et notre taxi qui nous montre une feuille sur laquelle est écrit en grosses lettres : Mr Marcel.

Prenant pour acquis que le Marcel en question est notre Marcel Mérette, nous voilà partis en direction de l’hôtel. Notre chauffeur parle très peu anglais ou du moins, ne semble pas nous comprendre, occupé qu’il est à conduire son véhicule. À chacune de nos questions sur ce Mr Marcel il nous montre la fenêtre de son cellulaire où apparaît le même nom. Impossible donc de savoir si nous sommes vraiment dans le bon taxi. Concernant le nom de notre hôtel, je comprend: Hein’s Regency! Ça nous dit rien mais faisons confiance l’Univers, nous ne pouvons rien changer!

Après une heure de trajet, nous arrivons enfin au le Ann’s Residency! On nous attend et rapidement nous sommes dans nos chambres. Quel n’est pas notre surprise de voir apparaître soudain Claire et son conjoint Criss qui vont faire les prochains jours en notre compagnie! Nous sommes donc au bon endroit! Elle nous apprend que le fameux Mr. Marcel est pour Marcel Poulin, organisateur de notre voyage dans le sud! Enfin une explication logique!

ALLÉLUIA! ALLÉLUIA!

Je reste à la chambre pour taper mes billets des derniers jours pendant que mes amis vont visiter une synagogue qui doit fermer dans une heure. Comme nous avons deux taxis à notre disposition, le nôtre et celui de Claire, ils prennent un des deux pour faire leur déplacement. Parvenus à la synagogue, elle est malheureusement fermée! Raymonde monte quand même les marches pour aller vérifier la porte qui est bien barrée. En se retournant, elle voit une horde d’écoliers et de locaux dans la rue et qui la regardent juchée sur les marches. Ne faisant ni une ni deux, elle improvise comme Gregory Charles et entonne le Gospel Alléluia! Alléluia!. Dans la foule, c’est le délire! Les gens se mettent à chanter avec les bras dans les airs, à danser et à crier! Incroyable réaction spontanée! Absolument et totalement inattendue! Surprise, Raymonde veut descendre des marches mais la foule en réclame encore plus! Je n’étais pas là mais ce que mes amis m’ont raconté frôle presque l’hystérie collective! Nous en rions encore! Alléluia! Belle Raymonde!

BIÈRES ET SOUPER… ET TRANSFORMATION!

Criss est malade depuis hier : son et lumière comme on dit maintenant, résultat d’un repas pris sans précaution. Il ne peut donc être avec nous pour la bière Extra Strong Kingfisher que nous prenons sur la terrasse près de notre chambre. C’est merveilleux d’avoir Claire de nouveau avec nous pour notre apéro quotidien! Nous mettons notre mémérage à date et filons ensuite au resto Oceanos pour notre souper où le poisson sous toutes ses formes aura la vedette. Nous sommes unanimes à dire que la nourriture du sud est dix fois meilleure que celle du nord!

Nos discussions portent presqu’exclusivement sur la transformation que chacun de nous a «subie» pendant le dernier mois, confrontés comme nous l’avons été à des croyances, des comportements, des odeurs, des situations toutes plus dérangeantes les unes que les autres. À tour de rôle, nous avons partagé nos coups de cœur et nos déceptions qui ont fait de nous des êtres différents de ce que nous étions avant le départ.

Comme déjà dit dans un de mes premiers billets publié le 10 novembre et intitulé Pourquoi ce voyage en Inde :

«On ne revient pas indemne d'un voyage en Inde : on en revient transformé!»

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Jodhpur

30 novembre 2010

La journée fut consacrée au déplacement entre Ganéraho, la charmante petite ville qui nous a tant plu, et notre prochaine ville étape : Jodhpur où nous retrouverons la «multitude» des grandes villes de l’Inde.

Sanju disait qu’il nous faudrait au moins sept heures et Daniel en mettait plus pour couvrir la distance entre les deux villes. Mais tout se déroula si rondement qu’à 10h30 nous étions déjà parvenus au restaurant devant nous servir notre repas. Nous avons donc profité du temps de cette escale plus longue que prévue pour prendre le soleil dans le jardin… jusqu'à ce qu’un autocar rempli d’allemands arrogants –on ne les surnomme pas les «américains» de l’Europe pour rien - ne vint interrompre notre quiétude! Raymonde a même eu une prise de bec avec l’un d’eux!

Pour ce repas, Daniel nous a laissé libre de commander à la carte et le résultat fut de voir apparaître des soupes au tomate et à l’ail suivies de bonnes frites accompagnant des grill-cheese et autres club sandwiches ! Vive la bonne bouffe du pays!

ARRIVÉE À JODHPUR

Nous avons atteint Jodhpur à 14h30 soit après 6h30 de route incluant les pauses chai, le dîner et la visite d’une poterie et d’une manufacture de tapis. Les goussets de ces dames se sont à nouveau ouverts pour faire de nouvelles acquisitions.

Notre hôtel Haveli Guest House est situé dans la vieille partie de la ville, juste sous la citadelle, Sanju ne pouvait manœuvrer le mini-bus dans ces ruelles encombrées de gens et d’échoppes. Daniel nous avait donc fait préparer un sac de jour et nos valises sont demeurées dans le mini-bus. Nous sommes descendus à l’entrée du marché, l’avons traversé tant bien que mal et avons finalement atteint notre hôtel.

LA MARCHANDE D’ÉPICES

Daniel nous a ensuite fait faire une marche à travers le bazar extraordinairement achalandé et bruyant en cette fin de journée. Il tenait aussi à nous faire rencontrer une marchande d’épice – en fait elles sont deux sœurs – dont le père décédé était un homme que Daniel aimait beaucoup. Or, ses filles, en reprenant son commerce d’épices, se sont faits des compétiteurs féroces qui n’apprécient pas du tout d’avoir des femmes exercer le même métier qu’eux et cherchent par tous les moyens de les retirer du marché. C’est donc avec sérénité que nous sommes allés la rencontrer et assister à sa démonstration et l’encourager du mieux que nous pouvions.

NOS DANSEUSES

Le souper s’est pris sur la terrasse du toit de l’hôtel où, après une bonne bière, nous avons dégusté un Tali accompagné par des musiciens indiens et une danseuse et sa petite fille. Guylaine et Claire nous ont aussi fait une démonstration de leur talent évident pour la danse. Claire, déjà experte en musique indienne, nous a tous surpris par ses connaissances des gestes subtiles et envoutants de la danse indienne. Que de talents!

Train de nuit Varanasi-Agra

Jeudi, 18 novembre 2010

«First they pray Allah, after...»  (et il fait le geste de couper la gorge!)  - Opinion d'un jeune indien sur les Islamistes.

Leçons de magasinage!

Je reprends l’expérience de la négociation à la boutique de soieries : nous voici assises.  Le jeune homme né en Corée, a vécu à Vancouver pour apprendre l’anglais et le voici en Inde pour le négoce.

Claire lui demande d’aller directement au prix réel; ça éviterait bien du temps et des mots.  D’accord! Nous voilà parties.  Claire négocie quand même.  On rit, elle demande, on touche elle redemande dans un tango de couleurs s’approchant à nos goûts.  Nous choisissons donc ce que nous désirons vraiment.  J’opte pour un foulard bleu royal et un noir en Pashmina (1200 INR).

J’achète aussi un petit foulard de soie (75 INR).  Nous sommes heureuses de nos achats.  La différence après expérience est que le prix original du premier arrêt débutait à 1200 pour un foulard.  Il baissait et le prix s’arrêtait à 1000 INR.  Nous réalisons, grâce à Claire, une économie de 400 INR par morceau.

Los trucos de negociacion !

Maintenant, voici l’analyse de la négociation toute en séduction :

  • Sourire beaucoup
  • Se fixer sur le prix que nous désirons payer
  • Lorsqu’on s’adresse au vendeur, éviter de sourire
  • Questionner le vendeur sur la différence entre chaque foulard qui s’étale devant nous
  • On mentionne un autre prix; lui aussi
  • Sourire à nouveau
  • Le temps passe, on n’en veut pas, les prix sont trop élevés
  • On se lève
  • Oups! Le prix baisse un peu mais là il ne fera plus aucun profit; larmoiement…
  • Non, nous sortons
  • Revenez : il baisse de quelques roupies seulement
  • Nous sortons! Quel expérience de sourires, de mots, de chiffres, de sérieux et la danse recommence.
Victuailles à vendre aux passagers

Je rêvais de prendre le train avec le peuple indien avec des poules, des coqs dans de petites cages.  Aucunement! Et une chance!  Nous sommes en classe supérieure mais je peux vous dire que pour nous c’est une classe inconnue au Québec.  Nous voilà sur la gare à admirer la rapidité avec laquelle les porteurs s’enrubannent la tête.  Ensuite, un autre porteur place une valise sur le turban d’un autre, et une deuxième valise suit.  Chacun prend deux valises en équilibre et marche en tenant la masse d’une seule main.  Nous monterons donc dans l’avant dernier wagon, portant les nos. 57 – 62 pour les six et 10 à 14 pour les trois autres.

Naturellement, commence une nouvelle expérience. Une logistique s’installe basée sur une certaine peur de manque de confort.  Tout va bien, comme d’habitude.  Notre groupe est vraiment respectueux l’un de l’autre.  Je suis un peu en retrait et j’attends pour voir ce qui arrive.  Qui dort où!  Un cubicule de 6 places, donc 3 de chaque côté.  J’échange mon lit avec celui de Claire, et m’offre à dormir en haut, car je ne me lève pas la nuit pour aller à la toilette.

C’est ma première nuit de plus de 5 heures de sommeil.  Coucher à 21h00 – lever à 06h00.  Super!  Malgré les réveils réguliers, je me rendors facilement et rapidement.

Daniel a une mauvaise toux.  Nous espérons qu’il ira consulter un médecin cette après-midi.  Notre train s’étire en temps d’arrêt en arrêt.  Notre heure d’arrivée devait se faire entre 07h00 et 10h00.  Prochain arrêt : Etawaw, Dundla… en passant ! Il est 11h05 et nous sommes toujours dans le train.  Daniel est un peu au désespoir. Nous parcourons environ 616 km en 15 heures (il n’y a pas d’erreur dans aucun ces chiffres).

Raymonde écrit son prochain billet

Je révise dans ma tête ce qui m’a séduit le plus.  En premier, les vaches de Varanasi sont chargées du nettoyage des rues.  J’ignorais que les vaches ont toutes un propriétaire.  Tout a plusieurs vies ici.  La viande n’est pas consommée, mais on consomme le lait.  Les bouses séchées servent de combustibles pour faire la cuisine.

La température est tellement sèche, que de ma couchette, après m’être mouchée, mon papier mouchoir séchait tellement rapidement, que je pouvais lui donner une deuxième vie.  Sa dernière vie se passait dans les toilettes turques.

De Varanasi je garde une ville surpeuplée aux rues souvent défoncées et à la circulation anarchique.  Mais ce qui est le plus étrange, malgré l’absence totale de feu de circulation, nous n’avons pas été témoin d’un seul accrochage.  Drew! mon filleul, que dire maintenant de l’anarchie?

Varanasi vieillie hors du temps.  Rien ne me rappelle chez-moi.  Le dépaysement est total.  J’ai pu admiré un sadhu qui a renoncé à tout : famille, caste, possession matériel, pouvoir… Il mène une vie ascétique et solitaire en quête de faire parti du Grand Tout, de l’Essence Univers ou de la Déesse Mère.

Voilà pour aujourd'hui !

Itinéraire du voyage : Carte détaillée

Raymonde Girard

Publié par Raymonde

 

 

 

 

 

 

Delhi

DELHI - 14 novembre  2010 Le pire dans un voyage comme celui que nous entreprenons, ce ne sont pas les 2 mois du voyage mais bien les 2 jours de déplacement pour aller et aussi pour revenir qui sont les pire. C'est long et fatiguant assis inconfortablement pendant 7-8 heures avec des écouteurs qui ne fonctionnent pas... comme dans mon cas sur cet avion. On fait alors des Sudokus, on lit, on essaie de dormir ou de regarder les films sur l'écran du dossier. Sur cet avion de Jet Airways, nous pouvons jouer à des jeux  avec une manette insérée dans le bras du siège. Mais dès qu'on arrive à destination, tout est oublié! C'est comme un accouchement où toutes les femmes disent «Plus jamais !».

Terminal 3 - Aéroport Indira Gandhi

Notre arrivée à Delhi se fait au Terminal 3 de l’aéroport international Indira Gandhi. Il tout neuf et vient d'être inauguré pour les Jeux du Commonwealth à Delhi le 14 juillet dernier.  Il fait déjà l’orgueil de cette ville tant il est formidable d’espace et de fonctionnalités. Les formalités d’accueils sont très rapides et nous nous retrouvons rapidement à la section des bagages.

Monsieur Pipi

En attendant les valises au carrousel, je vais à la toilette à mon tour. Dès mon entrée, le préposé au nettoyage me «spotte» et ne me lâche pas du regard. Il est ben «cute» dans son uniforme gris et noir. Je me lave les mains et prend la direction du distributeur à papier. Maniant négligemment d’une main sa «moppe» sur la dalle immaculée, il pose rapidement l’autre main sur le papier qu’il tire rapidement pour me l’offrir. Mais, dans sa précipitation, une liasse de papier est tombée sur le couvercle de la poubelle. Mon sens écologique prenant le dessus, je m’empresse donc d’utiliser ces papiers pour m’assécher les mains et je quitte subito presto alors qu’il me foudroie de son regard noir qui semble dire en Hindi : «Toé mon tabarnak!» . Je lui répond donc aussitôt, dans ma tête, bien sur : «Écoutes, ti-pit, j’ai pas de monnaie! Va voir madame pipi chez les femmes et demande lui de séparer avec elle le très généreux pourboire en $US que Raymonde vient de lui laisser juste avant moi! ». C’était pas facile mais je viens de m’auto-inoculer ma première dose de vaccin «anti-me-sentir-mal». En Inde, c’est le pire fléau auquel les occidentaux sont confrontés.

Où est Daniel notre guide ?

Nos valise reçues, nous nous dirigeons avec notre chariot vers la sortie et nous voilà devant une centaine de personnes tenant des pancartes sur lesquelles des noms sont inscrits. Les nôtres y sont-ils ? Je fais par deux fois cette longue ligne sans y trouver ni nos noms ni le représentant du Club Aventure. Je pense alors à sortir nos sacs bleus aux couleurs du Club et dans lesquels nos valises étaient censées se trouver. Deux minutes plus tard, Daniel, notre guide, nous retrouve à son grand soulagement... et au nôtre aussi! Et puis c’est François de Montréal qui arrive en provenance d’Amsterdam. Lui, il avait mis sagement ses valises dans le sac du Club.

Brume ou smog ?

Daniel nous dit que cet aérogare est tout nouveau et qu'il a remplacé l'ancien qui ressemblait à un hangar de stationnement d'avions et qui sentait le fuel. Nous sortons à l'extérieur et nous installons sur le trottoir en attendant que Daniel aille chercher notre taxi. Nous avons notre premier contact avec l'air de Delhi : ça sent la fumée!  On est comme dans un brouillard que les lumières jaunes de l'aérogare rendent féérique et même beau. Je demande à Daniel si la brume qui entoure l’aéroport et lui donne un air si mystérieux est habituel. «C’est pas de la brume! C’est du smog! On ne voit jamais le soleil ici à Delhi!» qu'il me répond! Ouais!

Le chaos total

Tout autour de nous c'est la cacophonie de cris et de klaxons de taxis et d'autos venus cueillir les voyageurs. Assourdissant. Le chaos total. Les voitures sont stationnées un peu partout bloquant le passage vers les sorties. Il y en a une qui est stationnée en plein centre de la rue sur les «4 flashers» avec le gars sur le trottoir en train de parler au cellulaire avec quelqu'un pour lui donner les instruction pour le rejoindre.

François et les autres

Nous faisons plus ample connaissance avec François. Il est de la région de Montréal et retraité d'Hydro-Québec. Il voyage seul et va partager sa chambre avec Richard, un autre visiteur qu'il ne connaît pas encore. Un homme arrive avec une chaise de parterre en plastique et l'offre à Raymonde. Elle ne l'a prend pas de crainte de se faire demander des sous. Finalement, le taxi arrive et nous quittons. Nous sommes sur une autoroute toute neuve avec des lumières incrustées dans l'asphalte de chaque coté en bordures. Très design! Pendant le trajet vers l’hôtel, nous apprenons que Richard de Québec et Claire de Chine (eh oui, une québécoise de St-Pascal de Kamouraska qui vit et travaille en Chine) sont aussi arrivés tout comme nos amis Guylaine et Marcel. Ils ont eu une journée de plus pour s'acclimater et combattre le décalage horaire. Nous serons donc 7 clients accompagnés de Daniel notre guide et de Clôde, sa belle-sœur, qui suit un entrainement pour guider en Inde.

L'hôtel Pablas

En entrant dans Delhi, le taxi quitte l'autoroute pour emprunter des avenues, des rues et des ruelles de plus en plus étroites et sombres. Après une demie heure, le conducteur met fin à la course. Il ne veut pas aller plus loin pour ne pas endommager son auto qu'il nous dit! Nous regardons tout autour: on dirait que nous sommes dans un chantier de construction avec des remblais de terre et des tas de gravats qui bloquent le passage. Une minuscule lumière illumine lugubrement la scène. «Ça y-est!» me dis-je, «On s'est perdu!». Mais Daniel nous confirme que nous sommes à quelques mètres à peine de l' hôtel. Oh! Là là. C'est pas dans le quartier le plus chic de Delhi! Dans un bidonville peut-être! Enfin! Nous prenons nos valises et marchons vers l'hôtel en louvoyant entre les tas de gravats et de terre excavés d'un  fossé bordant la ruelle et dans lequel nous nous efforçons de ne pas tomber! Bordélique! L'extérieur de l’hôtel Pablas ne paye pas de mine non plus avec néons à demi fonctionnels et ses chiens errants dont un spécimen est couché devant le porche d’entrée. Tel un sphinx, il reste imperturbable même lorsque je lui passe sur la queue avec une roulette de ma valise (23 kilos divisés par 2). Remarquable chien stoïque! Par contre, l'intérieur est correct et rassurant avec un salon meublé de confortables fauteuils de cuir noir. C'est propre. Nous remettons nos passeports pour qu'on en prenne des copies. On a accès à internet par Wi-Fi gratuitement sur tous les étages. Daniel nous donne nos clefs et les consignes pour le lendemain. Nous demandons à la direction qu'on nous réveille et nous montons à notre chambre. Nous avons la 308, Daniel la 303. François est un peu inquiet car il va devoir déranger son nouveau compagnon de chambre qui doit dormir depuis un moment.

La chambre

Deux ventilateurs sont accrochés au plafond de la chambre. Ils sont turbo-propulsés par des moteurs de CL-215 dont ils ont la puissance et le bruit assourdissant. Nous n'en aurons pas besoin car la température est normale. Un grand lit double va accueillir nos corps fatigués et une salle de bain convenable va nous permettre de bien nous doucher. J'ouvre les portes d'une grande commode et j'y découvre trois tablettes tapissées de journaux dont les dates récentes de parution me rassurent quant à propreté des lieux. Je prends quelques minutes pour parcourir la tablette du haut nappée d'une copie de l'Industan Times du 9 août 2010 : on y parle du 900ième de Jevotpur mais pas du 400ème de Québec. Désolé, maire Labeaume! Il est 1h00 du matin, heure locale, et nous sommes toujours le 14 novembre, décalage horaire de 10½ heures oblige! Ah! Le bon sommeil qui suit... troublé, vers 4h00 du matin les aboiements énergiques d’un chien sous notre fenêtre. Probablement le cabot à la queue écrasée qui se venge de moi! Namaste! Itinéraire du voyage : Carte détaillée

Pascal Bouchard
Pascal Bouchard

Publié par Pascal

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Faisons maintenant plus ample connaissance avec ce quatuor d'amis qui vont nous entretenir de leurs pérégrinations en Inde pendant 2 mois !

Vous allez maintenant faire connaissance avec les participants de ce voyage en Inde. Tous les quatre, nous sommes amis depuis de nombreuses années étant originaires du Lac-St-Jean donc des purs bleuets ! Nous avons déjà voyagé ensemble (détails ici) et nos nombreuses affinités rendront ce voyage encore plus agréable.

Pascal Bouchard

PASCAL BOUCHARD

Retraité en 2001, je demeure à Québec depuis 2003. Les voyages sont une de mes passions que j'ai découverte grâce à mon travail qui m'a emmené aux 4 coins de la planète. C'est moi qui rédigerai les billets de ce carnet de voyage avec, je l'espère, quelques contributions de mes compagnons et compagnes de voyage. Cliquez ici pour en savoir plus.

Raymonde Girard

RAYMONDE GIRARD

Raymonde est aussi retraitée de la même année. La ville de Québec est devenue son passe-temps préféré. Elle la parcourt en long et en large et la connaît sur le bout de ses doigts. Parents et amis peuvent compter sur elle pour les guider vers les endroits les plus insolites... ou les restos les plus sympathiques de la ville dont elle est devenue une experte! À quand un blogue, chère Raymonde, pour nous renseigner sur la qualité des restaurants de Québec ? Cliquez ici pour en savoir plus.

Guylaine Niquet

GUYLAINE NIQUET

Partageant son temps entre Québec et le Lac-St-Jean, Guylaine est la femme la plus énergique que je connaisse (Oups! Après Raymonde bien entendu!) et qui ne cesse de nous surprendre par ses nombreuses activités. Infirmière de profession et enseignante dans ce domaine, Guylaine sera notre ange-gardien pour les deux prochains mois. Très consciente de la protection de l'environnement, je ne me cacherai pas pour dire que j'ai bien hâte de voir ses réactions et entendre ses commentaire devant certaines situations pénibles auxquelles nous ne manquerons pas d'être confrontés pendant ce voyage.

Marcel Mérette

MARCEL MÉRETTE

Après avoir conçu et construit une très belle maison écologique à St-Henri-de-Taillon, près d'Alma, Marcel a pris sa retraite il y a quelques mois. Mais c'était mal le connaître que de penser qu'il n'aurait plus rien à faire ! En effet, il lui restait un autre projet à réaliser et sur lequel il planchait depuis des années: la conception et le développement d'un tricycle haut de gamme révolutionnaire disponible maintenant via son entreprise Swego.

Voilà ! Vous en savez un peu plus sur nous !

NOS NOUVEAUX AMIS

À notre arrivée à Delhi, nous avons fait la connaissance de cinq nouvelles personnes avec lesquelles nous allons parcourir l'Inde du nord pendant le premier mois de notre voyage.

 

DANIEL GAUVIN

Daniel est guide pour le Club Aventure pour le nord de l’Inde. Énergique, il adore partager ses connaissances au plus grand  plaisir de ses clients. Épicurien de nature, il va nous faire découvrir les beautés de l'Inde... et en goûter les saveurs culinaires. Comme il parle hindi, les contacts avec les gens en seront donc d'autant facilités.

 

CLÔDE DE GUISE

Elle est la belle-soeur de Danie et guide aussi pour le Club Aventure au Népal et en Tanzanie. Elle s’est jointe à notre groupe pour parfaire ses connaissance du circuit du nord de l’Inde afin de le guider elle-même prochainement.

 

 

RICHARD LABRECQUE

Retraité, il habite la ville de Québec où il a été professeur de physique. Il était sur le même vol que Guylaine et Marcel en partance de Québec le 12 novembre dernier et, à la surprise générale, Guylaine et Claire, l’épouse de Richard, se connaissaient ayant toutes deux enseigné au Cégep Garneau.

 

 

FRANÇOIS THÉRIAULT

Retraité d’Hydro-Québec, il demeure à Montréal. Très intéressé par les voyages, il a trouvé dans notre groupe plusieurs personnes ressources pour le guider dans le choix de ses prochaines destinations, chacun y allant de ses coups de coeur!

 

 

CLAIRE BOUCHER

Native de Saint-Pascal de Kamouraska, elle demeure dans le sud de la Chine depuis 7 ans où elle s’occupe avec son conjoint d’un commerce de cuir provenant surtout de l’Amérique du Sud et destiné à l’industrie de la chaussure qui est très florissante dans ce pays.

Vous pouvez laissez vos commentaires ci-bas.

Itinéraire du voyage : Carte détaillée

Pascal Bouchard
Pascal Bouchard

Publié par Pascal