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5 janvier 2011 - Québec

*Pour revenir au début du voyage, cliquer sur ce lien.

Je vais maintenant vous livrer dans ce qui suit, une série de réflexions et d’observations qui vont vous donner une bonne idée de ce que j’ai aimé en Inde mais aussi ce que j’ai détesté ou, plus diplomatiquement, ce que j’ai moins aimé!

CE DONT JE VAIS M’ENNUYER

Le sourire des Indiens

-          Le sourire des Indiens. Je ne sais pas si le fait d’être différents c’est à dire occidentaux, peut jouer un rôle dans ce qui suit, mais il n’en demeure pas moins que dès qu’on esquisse le moindre petit sourire, immédiatement leurs yeux brillent et leur visage s’ouvre en nous gratifiant toujours d’un grand sourire souvent accompagné d’un «Hello!» bien senti. Et cela marche autant avec les jeunes qu’avec les plus vieux. Essayez-cela au Québec dans un centre d’achat et vous passerez pour un débile.

-          La curiosité et la spontanéité des Indiens. Si un indien connaît quelques rudiments d’anglais, soyez certain qu’il va essayer d’engager la conversation avec vous pour savoir d’où vous venez, ce que vous faites, depuis combien de temps vous êtes en Inde et, surtout, si vous aimez leur pays. Et si cette personne est avec sa femme et ses enfants, il vous les présente à tour de rôle et chacun doit vous serrez la main. Pendant le voyage, je vous ai raconté plusieurs fois nos rencontres avec des groupes qui insistaient pour se faire photographier avec nous. Et que dire des deux ou trois fois où Raymonde les a fait chanter tous ensemble dans un immense éclat de rire! Au Québec, si elle avait fait cela, elle aurait passé pour folle! Pas ici!

-          La patience des Indiens. Il faut avoir voyagé en Inde pour avoir une bonne idée de ce que le trafic automobile peut être dans les cas les plus extrêmes. Ici, le klaxon est l’appareil le plus utilisé sur une automobile ou sur un tuk-tuk et sert à avertir les véhicules voisins de laisser le chemin libre et éviter les collisions. Chez-nous, le klaxon n’est utilisé que pour écœurer quelqu’un qui a fait une fausse manœuvre! Transposés ici, nos  fous du volant québécois ne «tofferaient» pas cinq minutes tellement ils seraient harassés de toutes part! Ils exploseraient de rage!

L’autre jour, en revenant du jardin botanique de Calcutta, on a vu des dizaines et des dizaines d’autobus remplis à ras-bord immobilisés dans un bouchon de circulation monstre pendant des heures. Et que faisaient les passagers? Ils patientaient! Personne ne rouspétait. Ils n’avaient pas le choix! Chaque autobus étant bondé avec la moitié des passagers debout, aucune des personnes assises ne voulait perdre sa place. Donc, au lieu de prendre 3 heures pour retourner à leur demeure, ce soir là, ils ont peut-être mis 6 heures. Chez nous, cet événement aurait fait la manchette de TVA pendant une semaine! Ici, c’est la normalité.

Un tuk-tuk Sikh!

-          Les tuk-tuks. Même si ce sont les véhicules les plus bruyants et  polluants de la planète, je les classerais parmi les meilleures inventions du siècle! Et je ne badine pas! Ces véhicules à trois roues sont extrêmement manœuvrables, tournent sur un 10 cents, se faufilent dans les bouchons de circulation et sont utilisés à toutes les sauces comme camions et taxis. Très pratiques mais durs pour le dos! Mais comme ils sont ouverts à tous les vents, ils seraient complètement inutilisables chez-nous.

CE QUE J’AI DÉTESTÉ

-          Crachats, reniflements et raclages de gorge. Les Indiens sont certainement les champions des crachats, loin devant les Chinois. Comme beaucoup d’entre eux mâche du bétel, ils sont constamment en train de cracher de longs jets de salive rouge. Hier, dans le taxi qui me ramenait à l’hôtel, j’étais assis derrière le conducteur qui en a lâché tout un par la vitre m’éclaboussant au passage. J’en reviens pas encore! Sur les trottoirs, c’est la même chose laissant peu de place propre où mettre les pieds.

Et quand ils ne crachent pas, ils reniflent comme si les Kleenex n’avaient pas encore été inventés. Une minute dans un ascenseur avec une couple d’Indiens qui ont le rhume est un supplice en lui-même!

Finalement, si vous êtes voisin de chambre d’un Indien, à chaque matin, à son réveil,  vous allez entendre un concert complet de raclage de gorge dans toutes les tonalités suivis d’une série de toussotements bruyants et saccadés. Dur, dur pour les oreilles occidentales habituées à plus de discrétion!

-          La cacophonie perpétuelle. Le seul endroit en Inde où nous pouvons échapper au bruit, c’est à l’intérieur des maisons et des hôtels et même là, ça dépend du moment de la journée.  Car du bruit, il y en a toujours et partout : sur la rue avec les klaxons des autos et tuk-tuks, les cris et les jacassements des vendeurs, près des temples où des haut-parleurs diffusent à tue-tête des chants religieux ou, comme l’autre jour, dans le marché aux fleurs de Calcutta, un rassemblement politique où l’orateur criait dans le micro à s’en arracher les poumons. Et personne ne se plaint. Tout le monde semble trouver cela normal. Maudit qu’ils sont patients!

Et lorsque la nuit vient, alors que nous cherchons le sommeil réparateur, les chiens se mettent de la partie et hurlent une partie de la nuit jusqu'à ce que les muezzins, du haut des minarets, n’invitent les fidèles musulmans à la prière dès 5 heures le matin. Vous comprenez maintenant pourquoi j’ai presque toujours dormi avec des bouchons d’oreille ?

CE QUI M’A IRRITÉ

-          Les rouleaux de papier de toilette. Combien de temps dure un rouleau de papier de toilette indien ?  Trois numéros 2! On est toujours en train d’en redemander à la réception. Pourquoi? Ben, c’est simple! Ils tout petits et très peu denses, comme les «cheapettes» de chez-nous. Pour résoudre le problème, nous en traînions toujours 3 ou 4 rouleaux dans nos valises pour les urgences!

Piqures de moustiques

-          Les moustiques. J’en ai parlé plusieurs fois mais je tiens encore le souligner : nous avons été piqués par des moustiques invisibles! On voyait bien quelques maringoins nous tourner autour, mais jamais nous les avons vus nous piquer. Et le plus incroyable, nous avons été piqués partout sur le corps même lorsque protégés par nos vêtements. Plusieurs hypothèses ont été émises dont les puces de lit mais, après de minutieuses investigations, jamais nous n’en avons vu. On nous a même suggéré des fourmis mais, encore là, nous n’en avons jamais vu en train de nous piquer. Et le plus étrange là-dedans c’est que les rougeurs et démangeaisons affreuses survenaient généralement un ou deux jours après les piqures. C’est à n’y rien comprendre. Un mystère indien!

CE QUI M’A ÉTONNÉ

-          La fierté mal placée des Indiens. Ils sont fiers de nous montrer leurs temples et les édifices construits sous le régime britannique. Ils ne se gênent pas pour nous énumérer leurs réalisations techniques comme leur immense réseau téléphonique presque exclusivement en cellulaire. C’est vrai aussi que beaucoup des objets usuels que nous utilisons ou achetons en Inde sont généralement «Made in India».  Mais ce pays n'y échappe pas : on voit aussi beaucoup de «Made in China»! L'autre jour,  notre guide de Calcutta qui était toute fière de nous dire que les nouveaux tramways de cette ville ont été conçus par les Indiens soit la compagnie (Bombardier a fourni les wagons du métro de Delhi pas les tramways de Calcutta) Jessop India Ltd.

Route défoncée

-      Les routes défoncées. Les Indiens n’ont pas encore inventé la «gratte à chemin» pour entretenir les rues défoncées de leurs villes et village(*). Je vous ai parlé de ce Resort où nous avons logé à Madurai. Un complexe de plusieurs millions de dollars. Et ils n'ont jamais pensé acheter un tracteur de 20 000$ avec une gratte pour entretenir le 300 mètres de chemin qui y mène et qui ressemblait plus à une «trail de 4x4» dans le fin fond des bois qu'à une entrée de Resort super chic!

(*) J'ai eu un commentaire à cet effet par notre fille Vicky. Elle pense que l'absence totale d'entretien des chemins en Inde n'a qu'un seul et même but : ralentir la vitesse des véhicules! C'est très logique d'autant plus que nous n'avons jamais vu de policiers sur les routes! Elle demeure à Montréal et dit que c'est la même chose dans cette ville: les nids de poules y pullulent forçant les automobilistes à ralentir!

Recyclage

-            Les déchets. Les Indiens n'ont pas encore pensé à investir dans les camions de vidange pour ramasser les ordures qu’ils jettent par terre sans se soucier de l’environnement. Je me souviens, lors d’un arrêt technique au Rajasthan, d’avoir chercher une poubelle où mettre mon sac de chips vide. N’en trouvant pas, je remet l’emballage au commis pour qu’il en dispose convenablement. Il me regarde avec un point d’interrogation dans les yeux et… jette le sac par terre! C’est aussi ça l’Inde.

Les fous de Shiva

-          La foi intense des Indiens. Ils croient en une multitude de dieux qu’ils prient ardemment sans se poser de question. Mais ils prient d’une manière très intéressée, très égoïstement aussi pour une meilleure vie…  dans celle-ci mais aussi pour plus tard, dans une autre vie! Et la majorité d’entre eux n’en a que pour Shiva, le destructeur, celui qui va détruire leurs ennemis et faire le ménage autour d’eux. Alors que le Chrétien tente d’aimer son prochain comme lui-même, les Indiens, eux, semblent avoir tout mis dans les mains de Shiva pour les protéger de leur prochain!

Cellulaire dans le désert

-          Les cellulaires. Tous les Indiens ont un cellulaire. Sur l’avion ce matin, le père, la mère et la fille de 12 ans en avaient un. Ils sont passés directement au cellulaire sans jamais avoir utilisé un téléphone à fils. Économie de temps et de moyen. Il faut dire qu’ici, la concurrence est énorme et les services offerts sont en équivalence avec des prix extrêmement bas et une variété de services exceptionnels. Vous vous souvenez, lors de notre balade en bateau sur le Gange à Varanasi, alors que notre rameur avait appelé un copain pour qu’il nous apporte des allumettes en chaloupe? Nous en étions restés bouche bée!

CE DONT JE NE M'ENNUIERAI PAS

-          L'accent des Indiens! Des accents, en anglais, j'en ai entendu dans ma vie mais celui des Indiens demeurera pour moi le plus difficile nous forçant à souvent faire répéter pour bien comprendre. Le problème c'est que les Indiens parlent l'anglais avec le bout de la langue collé au palais ce qui donne des résultats parfois étonnants et incompréhensibles. Et comme l'anglais est enseignée comme langue seconde et parfois troisième, la très grande majorité des Indiens ne la parle pas,  exactement comme chez-nous au Québec. Et ceux qui la parlent l'ont perfectionnée dans la rue au contact des touristes ce qui est le cas de la majorité des guides que nous avons eu.

Mets indiens à volonté!

-           La nourriture indienne! Autant, avant notre départ, j'étais un inconditionnel des mets indiens, autant je ne peux plus les sentir! La raison principale a été le fait que dans le nord, nous n'avions pas tellement le choix et devions manger ce que le guide nous commandait. Et comme il trippait «indien» ben, on en a mangé beaucoup! Le problème majeur a été que peu importe où nous étions dans le pays, tout ce que nous mangions goûtait la même chose! Nous nous sommes donc tous écœurer des dahls et autres tikkas. Chaque fois que le guide nous donnait la permission de commander ce que nous voulions, nous nous rabattions sur ce qui est vite devenu notre met fétiche: soupe au tomate, «grill cheese» et frites. Jamais de ma vie je n'en ai mangé autant! Les seuls mets que je suis encore capable de manger sont le poulet tandori et le pain nam.

Un vrai café chez Coffee Day!

-            Les cafés. Et que dire des cafés! J'aime le café fait à partir de grains fraichement moulus. Mais en Inde, oubliez ça! Du nord au sud, on ne sert que du «Nescafé», fait à partir de café en poudre commercial et imbuvable. Vous auriez dû nous voir à chaque fois que nous trouvions un Coffee Day (équivalent indien de nos Starbucks) sur la rue ou dans les aéroports! Le «café latte grande» avait alors la cote la plus haute! Maudit que c'était bon!

CE QUI M’A MANQUÉ

-          Ma musique classique! Pour me détendre. Pour étouffer la cacophonie. Pour la musique. J’en dis pas plus mais la résolution est prise pour mon prochain voyage : «Je ne partirai plus jamais sans elle!».

Namaste !

 

Itinéraire du voyage : Carte détaillée

Pascal Bouchard
Pascal Bouchard

Publié par Pascal

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4 janvier 2011 – Québec

Le New-Calcutta

Calcutta

En route vers l'aéroport de Calcutta, nous avons repassé dans l'énorme développement domiciliaire et commercial qui sera, dans 5 ans, le New-Calcutta! Incroyable de voir toutes ces constructions! Il y en a sur presque 10 kilomètres des deux cotés de l'autoroute. Et dire que la ville actuelle de Calcutta est longue déjà de 45 kilomètres, du nord au sud! Ce sera une mégapole extraordinaire.

Rencontre de Marcel et Guylaine

Notre vol entre Calcutta et Delhi s’est déroulé selon l’horaire prévu. Nous avions plus de neuf heures d’attente à Delhi pour notre vol vers Toronto avec escale à Bruxelles.

Repos en attendant notre vol vers Bruxelles

Nous sommes installés dans la salle d’attente de la porte 3 de Continental d’où Marcel et Guylaine allaient prendre leur vol pour Newark. C’est la seule salle d’attente à avoir une paroi vitrée tout autour et un système de sécurité avec rayons-X. Suite aux attentats du 11 septembre, les Américains sont devenus paranoïaques et redouble la sécurité partout. À notre arrivée, il n’y avait que le préposé à l’entretien et son aspirateur. Nous nous sommes donc installés sur deux chaises longues pour faire un somme. Nous avons été réveillés par un appel demandant aux gens dans la salle d’attente de sortir et de passer par la sécurité, ce que nous avons fait pour retourner nous coucher.

Marcel a été le premier à nous rejoindre, Guylaine étant restée à l’arrière pour dépenser ses dernières roupies. Ils sont arrivés très tôt ce matin à Delhi et ont pu profiter immédiatement de leur chambre dans un petit hôtel à proximité de l’aéroport. Guylaine a dormi presque toute la journée. Comme la chambre est disponible jusqu’au lendemain matin, ils nous avaient proposé de l’utiliser après leur départ mais nous avons décliné leur offre, préférant utiliser les chaises longues disponibles dans les aires d’embarquement pour nous reposer avant les longues heures de vol qui nous attendaient.

Nous les avons quitté à leur embarquement et sommes sortis de la salle au grand étonnement des préposés à la sécurité qui ne comprenaient pas comment nous avions pu entrer dans cette aire restreinte. Nous leur avons simplement raconté notre histoire et nous sommes partis dépenser à notre tour les dernières roupies en notre possession.

Retour au Québec

Retour de l'Inde vers le Québec

Ce fut donc un très long périple de 36 heures et demi qui nous a ramené à Québec. Partis le 3 janvier à 15h30, heure de l'Inde, nous sommes arrivés à Québec le 5 janvier à 4h30 du matin, toujours heure de l'Inde. Mais, par la magie du décalage horaire, nous sommes en fait arrivés à Québec le 4 janvier vers 18h00, heure locale! Nous avons donc gagné une journée complète.

Guylaine et Marcel étaient censés venir nous chercher mais notre fille Vicky étant à notre résidence de Québec, elle s'est offerte à venir nous chercher à l’aéroport à leur place, ce que nous avons tous apprécié il faut le dire! Merci Vicky!

Notre périple de retour

3 janvier 2011

Note: les heures sont celles de l'Inde

  • 12h30 : départ de l’hôtel Lytton à Calcutta pour l’aéroport
  • 15h30 : départ de l’avion pour Delhi
  • 17h35 : arrivée à Delhi

Attente de 10 heures

4 janvier 2011

  • 3h30 : départ de Delhi pour Bruxelles un vol de 8 heures
  • 11h56 : arrivée à Bruxelles

Attente de 3 heures

  • 15h00 : départ de Bruxelles pour Toronto un vol de 8 heures
  • 22h40 : arrivée à Toronto

Attente de 4 heures

  • 3h00 : départ de Toronto
  • 4h30 : arrivée à Québec (18h00 locale le 4 janvier)

Voilà!

Itinéraire du voyage : Carte détaillée

Pascal Bouchard
Pascal Bouchard

Publié par Pascal

Calcutta

2 janvier 2011 – Kolkata (Calcuta)

Victoria Memorial & St-Paul’s Cathedral

Après un très bon déjeuner pris à l’hôtel, nous avons pris, pour 60 roupies, un taxi jaune emblématique de Kolkata pour aller au Victoria Memorial édifié au début du siècle en l’honneur de la reine Victoria. C’est un monument tout de marbre blanc revêtu et qui sert de musée à l’intérieur. C’était intéressant mais rien de spectaculaire.

Nos pas nous ont menés ensuite à la cathédrale St-Paul située tout près. Rien non plus de bien intéressant à cet endroit sauf la crèche de Noël grandeur nature érigée à l’extérieur.

Magasinage pour ces dames

Taxi ensuite pour revenir à l’hôtel où nous nous sommes divisés. Pour ma part, je suis retourné à la chambre pour taper mes derniers billets, Marcel est allé marché dans les rues tandis que Guylaine et Raymonde sont allées magasiner une dernière fois les articles et autres pacheminas qui manquaient à leur collection! Elles nous ont bien fait rire lorsqu’elles nous ont raconté qu’un guide s’est chargé de les conduire de boutique et boutique pour leurs achats. Vient un moment où elles ne trouvent plus ce qu’elles recherchent. «No problem!» leur dit le guide. Il connait une autre boutique qu’elles n’ont pas encore vue!

Il les conduit alors dans un dédale des ruelles et des fonds de cours pour aboutir finalement à cette «nouvelle» boutique. «Eh, je reconnais cet endroit! Regarde la boite de chocolat Ferrero et la chemise carottée sur la tablette!» dit Raymonde. Leur guide les avait ramenée à la même boutique mais, oh surprise!, les deux vendeurs n’étaient plus les mêmes ayant été remplacés par deux autres! En sortant de la boutique, elles ont reconnus les deux précédents vendeurs assis dans la ruelle! Brillant comme stratégie de vente!

Changement d’horaire

Revenues à l’hôtel, Guylaine demande à  Raymonde de l’accompagner pour vérifier sur Internet l’horaire des vols vers les Québec de demain. Pour  Raymonde et moi tout est conforme mais pour Marcel et Guylaine, leur vol a été ramené de 10h00 à 3h00 cette nuit! Après vérification et revérification, cette information s’est avérée exacte et les démarches ont été faites pour que le taxi viennent les chercher à minuit au lieu de 7h00. Ouf! Belle présence d’esprit de Guylaine!

Souper d’adieu

Nos derniers moments ensemble en Inde ont donc été passés au restaurant chinois de l’hôtel où nous avons pris une bonne bouffe en nous remémorant nos coups de cœurs du voyage :

Pour Pascal :

1-      Crémation des corps à Varanasi le soir – 16 novembre

2-      Dromadaires et nuit dans le désert – 2 décembre

3-      Semaine à l’ashram – 14 – 19

Pour Raymonde :

1-      Udaipur et le lac Pichola – 26-27 novembre

2-      Nuit dans le désert – 2 décembre

3-      Mamallapuram – 28-29 décembre

Pour Marcel :

1 – Varanasi soir et matin – 16 & 17 novembre

2 – Auroville – 26 décembre

3 – Taj Mahal – 20 novembre

Pour Guylaine :

1-      Taj Mahal – 20 novembre

2-      Nuit dans le désert – 2 décembre

3-      Montagne de Ganéraho – 29 novembre

Voilà pour le moment. Nous sommes le matin du départ pour le Québec et nous devons préparer les valises. Marcel et Guylaine sont partis cette nuit.

Mon prochain billet vous proviendra probablement du Québec.

À la revoyure!

Calcutta

1ier janvier 2011 – Kolkata (Calcuta)

Comme nous avions pensé, la nuit fut très bruyante mais j’ai pu dormir tout mon saoul grâce à ces indispensables bouchons d’oreille. Ils m’ont bien été utiles dans ce voyage. Mais le MSG dans nos mets chinois au souper hier soir, ont fait effet et Raymonde et moi avons eu mal à la tête cette nuit. Heureusement, ce matin, tout est partiLe déjeuner de l’hôtel est copieux et diversifié et nous en sommes pleinement satisfaits. Même le café plait à mes amis!

Visite de Kolkata

Notre voiture et la guide, une indienne parlant plusieurs langues dont le français, sont arrivés à 10h00 comme convenu. C’est une dame d’un certain âge qui connait très bien Marcel Poulin dont elle est une fan inconditionnelle.

Mère Térésa

Notre première visite, il va de soi, est pour la maison de mère Térésa où elle est décédée et où les sœurs de sa congrégation poursuivent son œuvre. Les portes sont grandes ouvertes et la visite de sa chambre et de sa tombe se font en toute simplicité. Une salle est consacrée à sa biographie et aux grandes étapes de sa vie. Nous en sommes tous sortis vraiment émus de voir ce qu’une personne dévouée peut faire de grand dans sa vie. Une belle leçon. Plus tard dans la journée, lors de la visite du temple de Kali, nous avons pu voir la première maison que mère Térésa avait occupée lors de son arrivée à Calcuta. Elle est en rénovation.

Les temples

On ne peut passer une journée sans faire la visite d’une couple de temples hindous même si le cœur n’y est pas. Le temple dédié à Rama Krishna est tout de même très intéressant du fait que c’est une construction récente datant d’à peine 50 ans, don d’un riche marchand du Rajastan. C’est un rare temple à ne pas être dédié à Shiva.

Nous sommes ensuite allés au temple de Kali mais la visite a été impossible à cause de la foule immense qui s’y pressait en cette journée fériée. Comme disait la guide, les indiens sont toujours en fête,  profitant de toutes les occasions pour fêter et c’est toujours étonnant de voir que le pays tourne quand même.

Resto Amber

Nous avons pris le dîner au réputé restaurant Amber, où, selon notre guide, des générations d’indiens de Calcutta ont mangé et aiment y revenir de temps en temps pour se rappeler des souvenirs d’enfance. Selon elle, rien ici n’a changé depuis longtemps, seul le personnel a vieilli et a été remplacé… mais pas les meubles ni la décoration, qui est, il faut bien le dire, très minimale!

Houghly ou Gange?

Après la visite du marché des fleurs près du ghât du même nom situé sur la rivière Houghly qui est, en fait, le Gange sous un autre nom, nous avons traversé le fleuve sur le pont Howrah qui ressemble au pont Jacques-Cartier mais en beaucoup plus large. Il a été construit pendant la guerre et il est encore interdit de le photographier, la loi l’interdisant n’ayant pas encore été abrogée. À l’ère des satellites-espion, il y a bien longtemps que ce pont a été recensé et étudié sous toutes ses facettes. C’est aussi cela l’Inde.

Le plus gros banyan du monde

Notre journée de visites s’est terminée au Jardin Botanique de Calcutta. Mais pour y arriver, il nous a fallu marcher pas moins de 15 minutes car notre auto était immobilisée dans le trafic causé par la très grande affluence de gens entrant et sortant du Jardin Botanique. Dans ce parc, nous avons pu admirer le plus gros arbre du monde, un banyan, qui fait, avec ses 2 880 racines-rejetons, 1,08 kilomètre de diamètre! Il est âgé de 250 ans et mesure 24.5 mètre de hauteur. C’est impressionnant de voir cet étalage des racines aériennes qui retombent au sol pour repartir en un nouvel arbre.

Vedette malgré moi

Pendant que ces dames étaient allées aux toilettes, je me suis assis avec Marcel sur un tronc d’arbre en bordure de l’allée principale menant au banyan. En cette journée fériée, le parc était envahi de milliers d’habitants de Calcutta venus y prendre l’air et admirer la nature. Et me voilà, encore une fois, pris en photo par les gens, surpris de voir un occidental en chemise à manches courtes et bermuda alors qu’eux portent des pantalons et des vestes chaudes et même des tuques pour se protéger du froid de l’hiver indien. Moi, des hivers indiens comme cela, j’en prendrais quatre par année au Québec!

Mais les indiens sont un peu spéciaux. Je n’ose pas utiliser le terme «gênés» car  ils ne le sont pas. Guylaine utilise le terme «réservés» pour les décrire et je crois que c’est exactement ce qu’ils sont. Par exemple, tout en jasant avec Marcel assis sur notre tronc d’arbre, je voyais bien, du coin de l’œil,  les jeunes hommes et les jeunes filles qui me regardaient avec un sourire et qui me prenaient en photo. Mais aucun d’eux n’osait venir engager la conversation.

Jusqu’à ce qu’une jeune maman avec son petit garçon s’approche de nous et nous demande de permettre à son enfant de nous embrasser sur la joue pendant que son mari nous prend en photo. Bien sur que nous avons accepté d’autant plus qu’elle était fort jolie en me disant qu’elle aura ainsi une photo de moi en souvenir! Ça fait toujours plaisir de fantasmer! «Gaga! Gaga!» disait-elle pendant que son petit garçon nous embrasse. «Elle est folle de moi!» me-dis-je. J’ai donc demandé à son mari ce que voulait dire «gaga». «Grand-papa!» répond-t-il avec un grand sourire! Bien sur qu’avec nos cheveux blancs nous avons plus l’air de personnes sages et inoffensives que de jeunots insouciants et pleins d’énergie! C’est mon ego qui en a pris un coup!

Dès ce moment, ce fut comme si la permission de nous approcher avait été donnée à toute la population de Calcutta! La foule s’est soudainement «dégênée» et nous avons été assaillis de demande de photos et de poignées de mains pour nous souhaiter la Bonne Année! Des extra-terrestres n’auraient pas été mieux accueillis, je vous le jure!

À la sortie du Jardin Botanique, coté embouteillage, rien n’avait bougé! Et pourtant nous avons été partis une bonne heure! Tout est encore congestionné et la foule qui s’empresse à la sortie pour aller rejoindre les véhicules ou les autobus empêche encore totalement toute circulation. Nous refaisons donc à pied le trajet inverse et retrouvons notre auto. Le chauffeur avait eu la brillante idée de laisser de l’espace devant lui de sorte qu’il lui a été facile de faire demi-tour et de revenir rapidement à notre hôtel.

Après discussion, nous avons donné un pourboire de 100 roupies par couple au chauffeur et 200 roupies par couple à la guide pour leurs services. Nous sommes ensuite allés prendre une bonne bière froide sur la terrasse de l’hôtel voisin du nôtre avant d’aller manger une bonne pizza au Blue Sky Cafe en face.

Bonne action de Guylaine

Comme nos appétits ont beaucoup diminué, il nous est resté plusieurs pointes de pizza à la fin du repas et Guylaine a eu la brillante idée de les mettre dans des serviettes de papier et de les donner à un vieux couple occupé à fouiller un tas de détritus sur la rue. À voir la réaction de la dame, c’était certainement la première fois de sa vie que quelqu’un lui donnait quelque chose sans qu’elle ait à le quêter.

Namaste!

Calcutta

31 décembre 2010 – Kolkata (Calcuta)

Pesée des valises

Nous prenons l’avion ce midi pour Kolkata, anciennement Calcuta, et nous devons nous conformer à la règle du 23 kilos par valise. Contrairement à nous qui avons perdu du poids, nos valises ont pris beaucoup d’embonpoint pendant ce voyage et la balance de l’hôtel nous indique un excédent de 19 kilos que nous avons mis dans un sac bleu du Club Aventure. Seule Raymonde et ses vendeurs savent d’où proviennent ces kilos «supplémentaires»!

Kolkata

Le vol est sans histoire et nous atteignons Kolkata en fin de journée. Nous sommes, encore une fois, étonnés de voir autant de «smog» et de respirer cette fumée qui irrite tant la gorge. Dans le ciel gris, le soleil n’est qu’un disque orangé qui peine à percer cette couche infecte. Nick, le gars de l’agence venu nous accueillir à notre sortie de l’aéroport, nous fait la description de ce que nous voyons en route et en particulier le «New Kolkata» en train de se construire des deux cotés de l’autoroute : c’est incroyable de voir autant de construction de gros immeubles! Il nous dit que ce sont surtout des édifices à bureaux mais aussi beaucoup d’immeubles à condos pour les gens aisés. C’est la façon indienne de résoudre la pauvreté dans les villes!

Hôtel Lytton

Notre hôtel est situé au centre-ville près de la Park Street, la Sainte-Catherine de Kolkata et des marchés publics. La rue Sudder sur laquelle il se trouve ne paye pas de mine et nous craingnons de nous retrouver à nouveau avec un autre «Pablas» comme à Delhi. Mais ce n’est pas le cas! C’est un très bel hôtel. Notre chambre est spacieuse et deux bons restaurants, dont un Chinois et Thaïlandais, vont nous permettre de nous régaler. Il possède une cour intérieure pour le stationnement des autos. C’est là que nous voyons la superbe Audi sport qui est construite en série limitée. Au moins 250 000 $ chacune! Je me demande pourquoi il s’est acheté ce bijou! Juste la sortir de l’hôtel et emprunter la Sudder Street sera un exploit pour ne rien heurter tellement c’est étroit. Et avec toute la circulation dans Kolkata, jamais  il va pouvoir en profiter pleinement. Bon! Chacun trouve ses satisfactions où il peut!

Puja du Nouvel-An

Après notre souper chinois-thaïlandais pris à l’hôtel, nous allons dans notre chambre pour fêter le Nouvel-An à la façon indienne soit en faisant un «puja» qui est une offrande ou un sacrifice fait à une divinité pour s’en attirer les faveurs. Comme notre stock d’image ou de statuettes religieuses hindous est très limité, je propose donc d’utiliser la petite sculpture achetée la veille a Chennai et représentant le «lingam» (phallus pas mal stylisé) de Shiva encastré dans «yuni» (vulve très stylisée elle-aussi) de son épouse Pavarti.

Je l’ai décoré de rubans jaune et posé sur des pétales de roses récupérées de la fleur qui ornait notre table au souper. Dessous, j’ai installé un cendrier dans lequel nous avons fait un petit feu en utilisant du papier et des cure-dents aussi récupérés du resto. Nous avons alors profités de ces moments pour faire nos vœux pour la prochaine année afin qu’elle nous apporte santé et bonheur à nous et à nos proches.

Marcel et Guylaine sont ensuite allés marché sur la Park Street mais la foule immense qui y déambulait les a fait rebrousser chemin après quelques minutes. Quant à Raymonde et moi, nous avons préféré la quiétude de notre chambre pour y passer les dernières minutes de 2010 et accueillir les premières secondes de 2011.

BONNE ANNÉE!

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Chennai

30 décembre 2010 – Chennai

Depuis qu’il est à Mamallapuram, Vidji demeure chez un ami ce qui doit certainement être pas mal mieux que de coucher dans l’auto. Ce matin il est heureux car on s’en va dans sa ville et, ce soir, il sera dans sa famille.

Visite de Chennai

Partis à 8h45 de Mamallapuram, nous atteignons Chennai une heure plus tard pour une première visite au temple de Shiva qui fut très courte, Vidji ne venant pas avec nous pour la visite et parce qu’on demandait de l’argent pour les caméras. Comme j’ai constaté depuis trois jours que nos caméras avaient de plus en plus de difficulté à reprendre encore et encore les photos de Shiva et de Pavarti, Marcel et moi leur avons donc donné un «break» et après 10 minutes, nous étions de retour à l’auto pour la poursuite de la visite de la ville.

St-Thomas

Le prochain arrêt s’est fait à la cathédrale Saint-Tome où l’apôtre St-Thomas a été martyrisé et est mort. J’ai appris ici que trois autres apôtres seulement ont des cathédrales dédiées à leur nom. Je vous en donne un autre : St-Jean de Compostelle. À vous de trouver la troisième cathédrale. Non, non, non, ce n’est pas l’Oratoire St-Joseph de Montréal. J’ai dit «apôtre» !

Nous avons bien tentés d’aller visiter la Société Théosophique de Madame Blavasky mais, en cette fin d’année, elle était fermée aux visiteurs, n’ouvrant que le 2 janvier prochain. Trop tard pour nous!

La plage

Comme nous ne voulions plus voir de musées ni plus rien d’autre, notre bon Vidji nous a conduit le long de l’immense plage en bordure de la mer, la plus longue plage après celle de Miami. Il nous a dit que pour la fin d’année, ce sera noir de monde pour les célébrations. Il pense bien y venir avec sa femme et ses enfants.

Nous sommes installés à l’hôtel Marina Tower. C’est un Comfort Inn. Comme la chambre qui nous avait été attribuée voisine de celle de Marcel et Guylaine sentait trop la cigarette, nous nous sommes fait changer et celle que nous avons est à notre entière satisfaction, spacieuse et  avec un grand lit double.

Vidji à dîner

Nous avons invité Vidji à dîner avec nous ce midi car il était triste que ce soit sa dernière journée avec nous et c’est réciproque car nous avons appris à aimer son caractère doux et son professionnalisme. C’est vraiment une très bonne personne. Nous avons eu droit à un superbe buffet où nous nous sommes régalés avec, à la fin, une série de petits desserts pas piqués des vers! Nous nous sommes faits plaisir! Lorsqu’il nous a quittés pour rejoindre sa famille, Vidji nous a dit une nouvelle fois qu’il était triste que ce soit sa dernière journée avec nous. Je crois que nos tempéraments rieurs et farceurs vont lui manquer!

Les piqures de Guylaine

Guylaine s’est encore faite piquer plusieurs fois sur les chevilles par les moustiques et souffre le martyre depuis notre départ de Mamallapuram à cause des affreuses démangeaisons qu’elle ne peut faire disparaître autrement qu’en trempant ses pieds dans de l’eau froide. Elle a donc patienté jusqu'à notre arrivée à l’hôtel pour enfin apaiser ces douleurs. Vraiment spéciale cette forme d’allergie dont elle souffre!

Nos états physiques et mentaux

Coté santé physique, sauf pour les démangeaisons de Guylaine, les petites diarrhées de Pascal et Guylaine, tout est OK.

Coté santé mentale, tous mes amis sont encore A-1 mais, moi, je commence à avoir hâte de quitter l’Inde pour retrouver ma petite routine de Québec! J’ai assez de bagage culturel et émotionnel d’accumulé pour être  un bon moment sans avoir à quitter mon coin de pays avant un bon moment. Quant à savoir si je répéterais encore une fois l’expérience du 2 mois comme en Tunisie, Australie et ici en Inde, je ne crois pas. C’est de plus en plus éprouvant physiquement et mentalement surtout quand les différences culturelles sont aussi grandes. Maintenant, un 5-6 semaines sera suffisant. Mais qui sait?

Mise à jour du blogue

Bon, ce sera tout pour ce billet en provenance de Chennai. Nous avons Internet Wi-fi dans nos chambre à 100 roupies l’heure et je vais donc profiter du reste de la journée pour mettre le blogue à jour en billets et en photos.

Comme demain nous serons en avion entre Chennai et Kolkata, ce sera donc passablement tranquille comme nouvelles. Nous verrons bien en arrivant à notre hôtel Lytton comment les choses se présentent et je vous ferai un rapport dès que possible.

Mamallapuram

29 décembre 2010 – Mamallapuram

Vieille tradition de sculpture

Suite à un désir exprimé là veille, nous avons fait la grâce matinée ce matin ne débutant nos visites qu’à 10h00. Notre guide nous attendait à la sortie de l’hôtel. Il nous a expliqué qu’à Mamallapuram subsiste une très vieille tradition de sculpteurs de granit dont nous avons pu voir les œuvres et les ateliers le long de la route menant à notre hôtel et qui remonte à plus de 1400 ans dans le passé. Nous allons par conséquent visiter trois types de construction bien différentes les unes des autres : d’immenses rochers sculptés et évidés en temples, un bas-relief sculpté dans une grotte, un autre sur le flanc d’un immense rocher et un temple construit selon la méthode usuelle de blocs sur blocs.

Nos visites

Notre premier arrêt se fait au site des «Cinq rathas» ou chariots. Comme c’est un site reconnu par l’Unesco, les temples ont été désacralisés pour permettre à tous d’y pénétrer. La particularité de ces petits temples c’est d’avoir été sculptés et évidés à même d’immenses rochers qui sortaient du sol. Trois d’entre eux n’ont pas été terminés complètement à cause d’une guerre qui a mis fin aux travaux. Nous avons tous été impressionnés par le travail qu’ont nécessité ces sculptures dans le granit.

Notre deuxième arrêt fut pour voir les plus gros bas-reliefs de l’Inde, un premier sculpté dans une grotte et le second sur le flanc d’un immense rocher de granit et racontant l’histoire des dieux hindous. Nous avons pu ensuite nous amuser à essayer de déplacer une immense boule de pierre en équilibre sur le flanc d’une autre rocher. Très spectaculaire!

Finalement nous sommes allés visiter le «Temple on the sea», un très vieux temple en forme de pagode de plus de 1 400 ans situé sur la plage face à la mer de Bengale. Ce temple faisait parti d’un ensemble de cinq dont quatre ont été emportés par la mer avant que le gouvernement indien n’intervienne et ne fasse construire un mur de protection tout autour.

Vidji notre chauffeur

Notre chauffeur Vidji

Comme il nous reste très peu de temps avec notre chauffeur Vidji, nous avons donc décidé de l’inviter à dîner avec nous dans un bon resto offrant des fruits de mer. À notre grande joie, il a accepté… après les interventions de Guylaine et Raymonde car il très stricte pour ne pas mélanger les affaires et le social!

Nous avons pu alors le questionner afin de mieux le connaître car les renseignements que nous avions glané à date étaient superficiels et touchaient surtout à son implication dans la religion. Vidji est âgé de 33 ans et est chauffeur depuis 13 ans. Il demeure à Chennai, où nous allons demain, dans une maison qu’il loue 10 000 roupies par mois. Elle n’a qu’une chambre à coucher, une cuisine, une salle de bain et une salle à manger. Son père et sa mère, tous deux âgés de 65 ans et ne travaillant plus, demeurent avec lui ainsi qu’un frère handicapé. Il est marié à une très belle femme dont nous avons vu la photo sur son cellulaire. Ils ont deux enfants, une fille de 5 ans et un garçon de 2 ans. Il a aussi une sœur qui est mariée et qui ne demeure pas avec eux. Son beau-frère est chauffeur tout comme lui.

Son travail

Vidji travaille pour une agence offrant les services de chauffeurs. Ils sont dix chauffeurs à se partager le travail qui consiste en 6 mois de tours touristiques dans le Sud de l’Inde comme celui que nous faisons présentement avec lui, les 6 autres mois étant pour les locaux de Chennai et des alentours. Pour son travail, il gagne 10 000 roupies (230 $) par mois qui servent exclusivement à payer le loyer de la maison. En plus, il reçoit une allocation de 200 roupies (4.60 $) par jour pour sa nourriture. Nous supposons donc qu’il doit en épargner le maximum car 6 autres personnes doivent vivre sur cette allocation. Incroyable! Il doit donc faire un travail impeccable afin d’avoir le maximum de pourboire de la part de ses clients. Son plus long tour a été effectué l’an passé et a duré 35 jours avec quatre français dans un minibus. Heureusement qu’il ne parle pas français car il aurait trouvé le temps long à écouter leurs jérémiades!

Son pourboire

Hier soir au souper, sans savoir combien il gagnait, nous avons estimé à 5 000 roupies (115 $) le pourboire total que nous allons lui donner à la fin du voyage soit le double par jour que nous avons donné à Sanju, notre chauffeur pour le nord, estimant que nous avons reçu un très bon service de Vidji. Considérant qu’il gagne 10 000 roupies par mois, notre 5 000 roupies de pourboire pour 13 jours de travail est par conséquent bien adéquat et lui permettra de payer à sa famille quelques petits extras en ce début d’année 2011.

Profession : chauffeur

Toujours bien mis avec sa chemise et son pantalon blanc, Vidji est le type même du chauffeur dédié et loyal. Bien avant que nous soyons levé, il a déjà lavé l’auto et nettoyé l’intérieur afin que nous puissions y prendre place. Mais la vie de chauffeur n’est pas facile car aucun hôtel n’offre d’accommodation pour ces gens de métier. Il est donc bien heureux lorsque l’hôtel est situé en dehors des villes car il peut alors stationner l’auto dans le stationnement et dormir sur le siège du passager. Il peut aussi profiter de toilettes extérieures mises à leur disposition mais pas toujours propres selon Vidji. Lorsque l’hôtel est situé en pleine ville, il doit alors stationner l’auto le long d’un trottoir et y passer la nuit dans le bruit et la cacophonie. Quant à sa nourriture, nous ne savons pas mais nous supposons qu’il va se nourrir aux nombreux petits bouibouis où il trouve à manger pour pas cher.

Comme conducteur, Vidji est super prudent, peut être un peu trop à notre goût car il manque souvent de belles occasions de dépasser des véhicules plus lents. Et lorsqu’il se décide à la faire, c’est un brusque coup de volant à droite pour dépasser, suivi d’un autre aussi sec à gauche pour revenir dans sa voie! Nos perruques risquent à chaque fois de prendre le bord! Mais il est très prudent et aguerri et par trois fois il a su éviter in extremis des collisions avec des jeunes cyclistes imprudents qui ont décidé de traverser l’autoroute sans même regarder. Nous l’avons félicité pour la rapidité de ses reflexes!

Vidji et la religion

Pendant la visite des temples en sa compagnie, nous avons découvert un Vidji très religieux et, à mon étonnement, très pratiquant. Son dieu, c’est Shiva dont il est un inconditionnel. J’ai déjà utilisé «fous de Shiva» pour décrire ces pèlerins qui vont de temple en temple, la barbe longue et habillés de noir. Il nous a avoué qu’il en faisait parti et que chaque année, dans la semaine du 14 janvier, il prenait une semaine de congé pour aller faire son pèlerinage. Le 14 janvier, habillé de noir, il quitte Chennai en autobus à 2h00 du matin pour arriver à Thiruvannamalai vers 6h00. Il fait ensuite le tour de la Montagne Sacrée à pied pour arriver enfin au temple de Shiva où se déroulera LA cérémonie de l’année soit le miracle de la lumière de Shiva apparaissant sur le faite de la montagne à 18h00 exactement et durant seulement 3 minutes. Un million de pèlerins sont alors réunis dans la ville, devant et autour du temple de Shiva. Cet événement est diffusé en direct à la télé sur la chaine Sun Tv. Il nous a fortement recommandé de ne pas le manquer! Encore faudra-t-il trouver cette chaine sur Internet!

Les fous de Shiva et Pavarti

À chaque fois que nous avons visité un temple de Shiva depuis que nous sommes dans le sud, nous avons toujours vu ces hordes de c«fous de Shiva», habillés de noir, accompagnés de leurs pendants féminins, les «folles de Pavarti», la femme de Shiva, toutes habillées de rouge et de jaune. Nous lui avons donc demandé ce que faisaient ces gens!  Il nous a alors expliqué qu’entre le 14 novembre et le 14 janvier se déroulait une grande fête pendant laquelle les disciples de Shiva et Pavarti parcouraient le sud en autobus pour aller en pèlerinage dans chacun des grands temples de Shiva. Pendant cette période, chacun d’eux fait un jeûne de 45 jours, ce jeûne consistant à ne pas manger de viande. Cette grande «fiesta» se termine par le feu sur la Montagne Sacrée le 14 janvier à 18h00 comme décrit auparavant.

La question qui tue!

La seule question que Marcel et moi n’avons pas osé demander à Vidji est la suivante : «Es-tu vraiment certain que la fameuse flamme sur le dessus de la Montagne Sacrée est un miracle ?» C’est évident que nous ne la lui poserons pas car ce serait douter de la véracité de sa foi au «Lord Shiva» comme il le nomme. Mais nous, on a déjà vu neiger et les miracles qui se produisent exactement pendant 3 minutes à 18h00 le 14 janvier de chaque année, on repassera! Je connais des Chambres de Commerce au Québec qui seraient très contentes de concocter un petit miracle comme cela afin d’avoir un million de personnes supplémentaires dans leur ville! Gros retour sur l’investissement!

Ok! Voilà pour notre chauffeur Vidji.

Demain, nous allons dans sa ville, Chennai.

Mamallapuram

28 décembre 2010 – Mamallapuram

Ascension de la Montagne sacrée

Raymonde devait se joindre à Marcel et Guylaine ce matin pour faire l’ascension de la Montagne sacrée de l’ashram Ramana à 6h30 mais elle a décidé de rester couchée, préférant laisser au passé ce qu’avait vécu sa sœur Marie-Pier à cet endroit.

L’ascension comme tel s’est effectuée en moins de 30 minutes, le sentier étant bien construit avec des marches solides et bien disposées. Arrivés à la grotte où Sri Ramana est demeuré jusqu’à sa mort, ils ont dû attendre le bon vouloir des gardiens qui leur ont signifié que l’accès en était interdit jusqu’à 8h00 afin de leur permettre d’en faire le ménage. Et même lorsqu’ils purent y pénétrer, le vacarme de la ville tout en bas et des gens qui nettoyaient ont rendu toute séance de méditation bien difficile. Bref, cette excursion n’eut pas l’effet escompté,  malheureusement.

Raymonde et les sadhus

Nous avons quitté notre resort de Tiruvannamalai en direction de Mamallapuram mais en faisant, en auto, le circuit de 12 kilomètres qui fait le tour de la Montagne Sacrée et que les pèlerins hindous font à pied. Presque sur tout le trajet, un large trottoir de 3 mètres de largeur permet aux marcheurs d’éviter la circulation. Raymonde veut arrêter à un des nombreux temples qui marquent ce parcours afin de prendre des photos des sadhus qui pullulent dans ce secteur. Vidji se fait donc un plaisir nous arrêter à l’un d’eux et voici notre belle Raymonde qui prend des photos d’une couple de sadhus. En quittant, comme elle n’a pas de monnaie, elle veut leur remettre un billet de 100 roupies pour qu’ils se le partagent car ils ont certainement acquis assez de sagesse pour le faire. Mais chacun le dispute à l’autre, aucun ne voulant pas le partager! Devant le ridicule de la situation, elle déchire le billet en deux et en remet une moitié à chacun d’eux! «Là vous allez être pris pour vous entendre!» qu’elle leur lance en regagnant l’auto!

Chariot Beach Resort

Nous atteignons notre hôtel, le Chariot Beach Resort de Mamallapuram, à 14h45. Encore une fois, nous sommes choyés car l’endroit est magnifiquement situé sur la mer avec une plage privée et une immense piscine. Les chambres sont grandes et le lit douillet. Et la toilette fonctionne très bien! Mais les prix du resto sont astronomiques! Pour une frite qui coûtait 40 roupies à l’ashram, ici, on en demande 250! Faudra s’y faire car nous couchons deux nuits ici.

Décompte des photos à date

Nous avons terminé notre journée en prenant une autre bouteille de vin dans notre chambre et en parlant des événements des derniers jours. Raymonde et Marcel sont allés partager une assiette de pâtes au resto tandis que Guylaine a préféré aller se coucher. Quant à moi, j’ai mis mon bloque à date et fait le classement de mes photos. En fait, j’ai 7 029 photos de prises depuis le début du voyage et Raymonde en ajoute 2 470 autres à ce nombre.

Voilà pour notre journée qui se termine sous une pluie fine. Espérons qu’il fera beau demain car, à compter de 10h00, nous avons une longue visite de temples à faire avec un guide que notre bon Vidji nous a déniché en précisant bien : «No money for me! I’am honest! This is my duty!».


Tiruvannamalai

27 décembre 2010 – Athiyanthai Village, Thiruvannamalai

Frustrations indiennes

Une de mes frustrations de la veille venait du fait que la toilette de notre chambre ne fonctionnait pas : pas d’eau. Problème de valve. Donc, à chaque fois que nous l’utilisions, il fallait remplir le réservoir avec le boyau du bidet, un bon cinq minutes chaque fois. Dès notre arrivée, j’en informe la réception en les avisant de réparer sinon de nous changer de chambre : «No problem! No problem!».

Comme toujours, le problème a persisté jusqu’à notre départ! Aucune réparation ne fut faite et comme aucune chambre n’était disponible, nous avons dû vivre avec le problème. Vengeance inconsciente peut-être, mais le couvercle du réservoir s’est cassé en mille morceaux lorsque je l’ai échappé dans le bain ce matin. Aucun remords !

Hier, en revenant d’Auroville, nous avons aussi beaucoup discuté avec Vidji et entre nous sur l’horaire et l’itinéraire pour aujourd’hui qui ne convenait pas à tout le monde. Après plusieurs minutes de discussions, nous sommes finalement arrivés à un consensus : départ retardé d’une heure et remise de la montée sur la montagne sacrée de l’ashram Ramana de Thiruvannamalai à demain matin si possible. De plus, nous ne ferons qu’un arrêt pour les photos à Genji Fort au lieu d’une visite complète.

Au déjeuner hier matin, il n’y avait qu’un employé qui charriait la nourriture au compte-goutte dans un petit sac. Nous étions une vingtaine de personnes à lui crier après et le pauvre gars ne savait plus où donner de la tête. Je m’en suis tiré avec un petit verre de jus et trois chocolatines que j’ai pratiquement dérobées à la cachette! Quant à la facturation, encore une fois nos deux chambres avaient été mêlées! Plus ça change, plus c’est pareil! Donc c’est avec une grande joie que nous avons quitté cet hôtel puant l’humidité (canis) et au service exécrable.

Fabrication de papier à la main

Le premier arrêt de la journée se fait à la fabrique artisanale de papier de l’ashram Aurobindo. De gros ballots de coton provenant de vêtements déchiquetés servent de matière première. On les broie sous une meule afin de les réduire en pâte. Cette pâte est ensuite étendue en une mince couche sur un tamis d’un mètre sur un mètre pour laisser écouler l’eau. Les feuilles résultantes sont empilées, chacune étant séparée par une toile, et une presse applique de la pression pour extraire toute l’eau résiduelle. Les feuilles sont ensuite mises à sécher. Raymonde a trouvé de jolies poubelles faites en carton dans la boutique de souvenirs.

Gengee Fort

L’arrêt suivant se fait à Gengee Fort, une forteresse englobant trois collines sur lesquelles ont été construits des édifices. Il est possible de gravir un long escalier menant à ces édifices mais comme notre intérêt est plutôt d’y prendre des photos, Vidji nous conduit à l’entrée de deux des trois collines d’où nous pouvons facilement prendre toutes les photos possibles. Le site est vraiment particulier avec ses grosses collines aux pentes totalement recouvertes d’énormes rochers érodés ce qui nous rappelle un peu les Météores en Grèce.

Encore les noix de coco

Comme Guylaine avait «dérobé» cinq chocolatines ce matin au déjeuner, c’est avec un grand plaisir que nous faisons une autre arrêt pour les déguster. Je découvre alors une moitié de noix de coco par terre. Elle est complètement séchée et nous pouvons voir l’intérieur avec la coquille typique et dure de la noix mais, autour d’elle, l’enveloppe de fibres qui servent à confectionner les cordes. Il n’y a plus aucune contestation possible et je fais mon mea culpa officiel : les cordes sont bel et bien faites avec les fibres de  la seule et unique noix de coco!

Hôtel Sparsa

Nous arrivons à notre hôtel Sparsa vers 14h00. Il est situé en banlieue de Thiruvannamalai dans le petit village d’Athiyanthai. Un petit chemin d’environ 300 mètres mène à ce Resort super huppé de plusieurs millions de dollars. Mais, comme vous vous en doutez bien, ce fameux petit chemin est une véritable montagne russe pour l’auto! Vidji a peine à éviter les énormes bosses et souvent le dessous de l’auto accroche. Tout cela pour illustrer encore une fois ce que j’ai écrit dans un billet hier, l’Inde c’est la persistance du temporaire. On investit 10 millions de dollars dans un Resort super de luxe et on n’a même pas le génie de prévoir une gratte pour le chemin d’accès! Chez nous, des chemins comme cela, ça mène à des «campes»  perdus dans le fond des bois. Ici…

Asram Ramana

Après nous être rafraichis et restaurés, nous sommes allés à l’ashram Ramana pour nous enquérir de la possibilité de gravir la montagne pour visiter la grotte où le guru Ramana a passé une partie de sa vie et où il est décédé. On nous donne tous les renseignements et Marcel et Guylaine pourront faire l’ascension demain matin à compter de 6h30. Raymonde doit les accompagner en souvenir de sa sœur Marie-Pier qui a séjourné à cet ashram et qui a gravi cette montagne sacrée. C’est pendant cette ascension qu’une de ses compagnes était décédée.

Pendant l’attente d’une réponse pour l’ascension, j’ai observé la «faune» qui habite cet ashram et la comparer à celle de l’ashram d’Amma où nous avons séjourné. Complètement différent! Ici c’est la diversité et la couleur qui domine. Très peu de blanc qui semblait la marque de commerce d’Amma. Beaucoup de gens sont en vêtements occidentaux, même en bermuda. Mais ce qui m’enchante le plus c’est le silence! IL FAIT SILENCE ICI! Tout le monde parle à voix basse. Chez Amma, c’était la cacophonie des chants et des prières de 5 heures le matin à 22 heures le soir! Pollution auditive !

Petite parenthèse concernant le «décès» de Ramana. Selon ses disciples qui propagent cette façon de voir les choses, à sa mort,  le guru Ramana a décidé de «quitter» sont corps volontairement! Bon, c’est possible mais mon esprit cartésien a beaucoup de problème avec cela. Ça me fait penser à cette petite histoire d’un médecin qui, appelé au chevet d’une personne décédée et en mal de trouver une explication à sa mort, dit à la famille éprouvée : «Il est mort pendant son sommeil suite à un cauchemar qu’il a fait!». Qui sommes nous pour décider ainsi si une personne a ou non «volontairement» quitté son corps si on n’est pas dans ce corps pour le savoir? Ridicule!

La journée s’est terminée par une visite guidée par Vidji du temple de Shiva. Je vais revenir éventuellement sur la religiosité de notre chauffeur qui est assez étonnante et qui mérite que l’on s’y attarde.

Comme notre resort interdit la cigarette et l’alcool, Raymonde et Marcel avaient eu un très bon pressentiment ce matin en demandant à Vidji de nous arrêter à Pondicherry pour y acheter six bouteilles de bon vin à très bon prix car ici, on peut acheter tous les alcools sans taxe. Nous avons donc remplacé notre bière quotidienne par la dégustation d’une bonne bouteille de vin à laquelle Raymonde a pu participer.

Ring! Ring! This is room 116!

Une des incongruités de l’Inde est de n’offrir sur le menu des restaurants des hôtels et des resorts que des mets indiens. Donc, si nous désirons manger autre chose que des dahls et des paneers, il faut nécessairement commander par téléphone au service aux chambres à partir d’un menu spécial disponible seulement dans les chambres.

Hier soir, Raymonde et Guylaine se retrouvent au resto et tentent de se faire faire un sandwiche. Impossible de commander ici, leur dit le garçon! Seulement par téléphone! Devant le ridicule de la situation, Raymonde décide donc de faire son «show», et on sait de quoi elle est capable. Devant le garçon du restaurant ahuri, elle fait semblant de composer le numéro de téléphone du service aux chambres : «Ring! Ring! Hello! This is room 116! I want to order a chicken sandwich and a french fries!». Le jeune homme, complètement décontenancé, réalise que Raymonde est sérieuse et prend sa commande mais en l’avertissant qu’elle devra manger ces aliments en dehors du restaurant. Guylaine est morte de rire et doit quitter la pièce craignant de faire pipi dans son pantalon!

L’Inde c’est aussi cela!

Bonne journée!

1

Pondicherry

26 décembre 2010 – Pondicherry

Imbroglio avec un guide
Je vous avais dit que nous avions partagé le guide de Clôde référé par son chauffeur Bapou pour la visite du temple de Shiva à Tanjore. À la fin de la visite, nous avons remis notre part de pourboire du guide à Clôde pour qu’elle le remette à Bapou et finalement au guide.
Mais voilà que Raymonde s’est retrouvée bien malgré elle prise dans un imbroglio causé par la mauvaise foi de Bapou qui, ayant négocié le prix du guide avec Clôde, a pris ensuite une commission personnelle, son agence a pris elle aussi sa commission de sorte que le pauvre guide s’est retrouvé avec moins du tiers de l’argent que nous lui avions donné! Hier, pendant tout le trajet vers Pondicherry, elle a été harcelée de téléphones de la part de ce guide qui voulait que nous lui payons nous-mêmes la partie manquante de son allocation! Finalement, elle a dû se fâcher et lui faire comprendre que le problème était avec Bapou, pas avec nous!

Notre pauvre Vidji, là-dedans, faisait le tampon entre le guide et Raymonde car c’est lui qui recevait les appels téléphoniques et qui tentait, lui aussi, de faire comprendre à ce guide, que le problème était avec Bapou, celui qui l’avait engagé! Vidji nous a confié qu’il trouvait les agissements de Bapou très malhonnêtes et qu’il n’était pas surpris du tout qu’il ait pu se payer sa propre voiture en cinq ans comme chauffeur alors que lui, Vidji, en est à la 13ième année comme chauffeur et ne voit pas le jour où il pourra le faire… à moins d’être aussi «crosseur» que Bapou! Semble-t-il que les relations entre les deux chauffeurs seront au plus bas maintenant. Comme dit Vidji : « You, my family! Me honest! Bapou bad! Not my friend!».

AUROVILLE
Alors que nous ne devions passer qu’une couple d’heures à Auroville, la cité utopique fondée en 1968 par Mère de l’ashram Aurobindo, nous y avons passé la journée. Ce qui fait que nous avons «squippé» la visite du temple de Ganesh auquel Vidji tenait beaucoup. Pauvre lui! S’il savait combien nous en avons soupé des temples hindous et de leur hordes de dieux! Il nous en reste encore quatre ou cinq à nous farcir d’ici la fin du voyage…

Auroville a débutée sur un terrain désertique où rien ne poussait. Aujourd’hui, c’est un immense espace vert resplendissant de santé et de beauté. Le projet derrière cette ville est d’en faire une immense communauté pouvant accueillir éventuellement 50 000 personnes de toutes nationalités et de toutes religions. Aujourd'hui ils sont environ 2 000 a y vivre. Ici, aucune religion n’est pratiquée ou préconisée. Chacun est libre de contribuer selon ses talents au bien être de la commune. Ici tout est concentré sur les techniques modernes d’autosuffisance énergétique et autres. Il sont vraiment à l’avant-garde sur ce plan. Et, comme c’est toujours le cas en Inde, ce sont des occidentaux en grande majorité qui en sont les instigateurs. (Voir mon autre billet sur l’égoïsme indien.)

Alors que je revenais de visiter le Matrimandir, une grosse boule dorée d’une cinquantaine de pieds de diamètre, dans laquelle les rayons du soleil sont concentrés sur une boule cristalline favorisant la «concentration» (un nouveau mot remplaçant «méditation»), j’ai rencontré mes amis qui eux, se dirigeaient vers un autre endroit dans le village pour aller rencontrer un musicien québécois qui y fait de la musique depuis une trentaine d'annees. Marcel Poulin et Clôde étaient avec eux. Je me suis donc joint à eux, par solidarité, pour aller rencontrer cet homme dans sa maison d’Auroville. Mes amis ont pas mal trippé sur sa musique.

Magasinage
Le reste de l’après-midi a été consacré au magasinage de ces dames qui s’est éternisé pendant de longues heures. Le plus comique là-dedans, alors que Marcel et moi attendions nos douces moitiés assis à l’ombre sous les arbres, c’était de les voir arriver, à tour de rôle, avec les bras chargées de sacs. Nous leur disons : «Bon, faudrait songer à partir!» «OK!» dit Raymonde. «Je vais aller chercher Guylaine!». Et la voilà partie à la recherche de Guylaine perdue dans une des nombreuses boutiques. Mais le pire, c’est que dès qu’elle la trouvait, elle lui parlait d’une nouvelle boutique que Guylaine n’avait pas encore visitée. Et les revoilà reparties toutes les deux pour une autre heure de magasinage! Et ce fut ainsi jusqu’à 17h00 où nous avons finalement pu rejoindre Vidji qui se morfondait à nous attendre sur le stationnement, inquiet de nous voir si long à revenir.

Pendant que mes amis allaient souper avec Clôde dans un resto sur la plage, j’ai préféré rester à l’hôtel bien tranquille à écouter TV5 à la télé et à taper mes notes. La journée a été difficile pour moi sur bien des plans et je voulais me refaire une santé mentale et physique!

Demain est un autre jour.