BIOGRAPHIES


CLAUDE BOUCHARD

Dit « Le Petit Claude »



ST-CÔME-DE-VAIR, FRANCE

Cette photo montre le centre du bourg de St-Côme-de-Vair dans le département de Sarthe. C'est dans cette commune que Claude Bouchard dit «Le petit Claude» est né vers 1626. Il est l'ancêtre d'un nombre important de Bouchard au Québec et en Amérique du Nord.

Photo © Le Soleil 2003






ENGLISH VERSION

An english version of a biography of «Le Petit Claude» is available on the BUSHORE / BOUCHARD family Web site.

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Sources de la biographie

L'auteur s'est inspiré, en partie, d'un d'article sur la famille Bouchard paru en 2003 dans le quotidien Le Soleil sous la plume de Louis-Guy Lemieux [email protected] ] et d'un article trouvé sur Internet et dont l'auteur lui est, malheureusement, inconnu.


BOUCHARD «BELLE-BOUCHE»

Au temps de Clovis, roi des Francs, un des premiers barons barbares à recevoir le baptême (« Adore ce que tu as brûlé et brûles ce que tu as adoré ») fut, dit-on, un Bouchard synonyme de « Belle-Bouche ».

Ce prénom, à l'origine, deviendra au cours des siècles un nom de famille très répandu en France et au Québec. Au moins sept Bouchard sont venus de France pour faire souche au Québec. Nous suivrons avec plus d'attention les pérégrinations de Claude Bouchard, dit le Petit Claude, qui fut probablement, des sept, l'ancêtre le plus fécond.


LE PETIT CLAUDE

Ce Petit Claude, on aurait dû le surnommer le Grand Claude en considérant le succès remarquable de son établissement au Canada. Pour Gabriel Bouchard , un homme d'affaires à la retraite et généalogiste spécialisé dans l'histoire de la famille de Claude Bouchard, le surnom «Petit Claude» ne repose sur rien. Il proviendrait d'une différenciation posthume, reprise à outrance d'un généalogiste à l'autre.

Son surnom sert à le différencier de son homonyme, le chirurgien Claude Bouchard, dit D'Orval ou Dorval, qui habitait au même moment à l'île d'Orléans, selon le généalogiste Michel Langlois. Le petit-fils de ce dernier donnera son nom à la ville de Dorval et au grand aéroport international voisin.


ST-CÔME-DE-VAIR

Notre Claude Bouchard dit «Petit Claude» est originaire de la commune du département de la Sarthe, Saint-Côme-de-Vair , évêché de Le Mans, au Maine. Le Verrais comprenait 7 paroisses dont Champaisant, où demeuraient Jacques Bouchard et Noëlle Touschard, père et mère de Claude. Quand à Claude, il se disait de la paroisse Notre-Dame-de-Vair.

Dans ce coin de France, il y avait des cultivateurs, des tisserands et des commerçants. Claude, né probablement vers 1626 selon les recensements canadiens, vivait de son métier, celui des gens délicats et artistes: tailleur d'habits. Son père, Jacques, exerçait un métier connexe: «peigneur de chanvre» ou tisserand.

Vers la Nouvelle-France

En mars 1650, à l'hôtel du Cheval-Blanc situé près du chef lieu St-Côme, route conduisant à Rouperoux, le premier seigneur colonisateur canadien Robert Giffard, chirurgien, donnait des conférences pour attirer des volontaires vers l'Amérique. Claude Bouchard et Julien Fortin, son ami, répondirent à l'invitation. Ils mirent ordre à leurs affaires et s'embarquèrent pour la Nouvelle-France.

Leur bateau accosta-t-il à Québec le 14 juillet 1650? « Le 14, arriva le petit vaisseau de M. Giffard » (Journal des Jésuites, édition 1892, p. 142). Aucune preuve irréfutable n'a encore été faite au sujet de l'année de traversée des deux copains et du nom de leur bateau.

En mettant le pied sur le sol canadien, Claude et Julien se rendirent-ils à la seigneurie de Beauport où ils trouvèrent le couvert et le gîte? Les deux compatriotes avaient des sous dans leur gousset. Claude, héritier de Jacques son père et tailleur d'habits, ne semble pas être venu au Canada comme engagé mais à ses frais, sous la protection de Giffard. Il avait la liberté d'aller voir ailleurs qu'à Beauport; ce qu'il fit.

Ste-Anne de Beaurpé

Le 26 octobre 1650, Claude était chez Olivier Letardif, agent des terres de la côte de Beaupré, pour obtenir 5 1/2 arpents de terre de front avec une profondeur de 1 1/2 lieue, à une trentaine d'arpents au nord-est de l'église actuelle de Saint-Anne de Beaupré. Le 1er octobre 1653, Claude voulut vendre ce bien à Louis Guimond. La compagnie des cents-Associés ne sanctionna pas cette vente avant le 1er octobre 1657, jour où Bouchard obtint 600 livres de Louis Guimond et de Jean Crevel.

Il est difficile de suivre Claude à la trace. Peut-être travailla-t-il au Cap Tourmente où vivait Louis Gagné, fermier du domaine St-Charles de 1647 à 1653, mais qui possédait lui aussi une terre à Sainte-Anne depuis le 20 octobre 1650.

Mariage à Louise Gagné

Le 30 octobre 1653, à la maison de Louis Gagné, où demeurent Jean Crevel et Julien Le Noble, le notaire Auber fit la lecture du contrat de mariage de Claude Bouchard et de Louise Gagné, mineure. Claude signa en présence des amis Letardif, Toupin et Lessard; Louise fit sa marque. l'acte de baptême de Louise n'est pas dans le registre de Québec. Née vers 1642, année de la fondation de Ville-Marie, elle était fille aînée de Louis Gasnier et de Marie Michel mariés vers 1638 en France. Louis Gasnier, baptisé à Igé le 13 septembre 1612, était fils de Louis et de Marie Launay. La bénédiction nuptiale de Claude et de Louise ne fut donnée que le 25 mai 1654, à la maison du beau-père Gasnier par le R.P. Paul Ragueneau, S.J. Le Couple s'établit à Sainte-Anne pour quelque temps près des ou chez les Gasnier.

Cap Tourmente

Le 30 juillet 1657, Claude Bouchard prend à bail pour 6 ans la ferme St-Charles au Cap Tourmente, où il déménage. Claude se sent démuni s'il n'est pas propriétaire. C'est alors qu'il se fait concéder par Letardif 4 arpents de front de terre près de la fripone au Cap Tourmente, le 4 décembre de la même année et Letardif lui donna une première quittance pour ses redevances 1658, 1659 et celles de 1660.

Les Iroquois

Claude aime les affaires et le changement, mais craint la bataille comme la peste. Le 18 juin 1661, les iroquois Agniers sèment la terreur dans la région. Ils font même une descente à la ferme St-Charles. A la même époque, le beau-père Louis Gasnier disparaît mystérieusement du monde des vivants. Claude et sa famille, épouvantés, quittent les lieux en vitesse. Le 6 octobre1661, Letardif reconnaît que «Le dit Bouchard a été contraint de quitter et abandonner la ferme St-Charles et se ranger au château Richer, laquelle chose il a fait suivant les ordres de monsieur d'Argenson ci devant Gouverneur...» (R. Gariépy, Les Seigneurie de Beaupré, pp. 51-52). Le texte ajoute que Claude avait donné 150 livres pour «Faire faire la dite récolte de 1661».

Pour ramener l'impulsif Claude et sa famille au Cap Tourmente, Charles Aubert de la Chenaye lui concéda, le 11 avril 1662, 3 beaux arpents de front de terre «sur le versant nord-est de l'actuel Petit Cap de Saint-Joachim». De plus, Nicolas Manière, un voisin de l'endroit, voulant retourner en France, vendit sa ferme à Claude le 23 septembre 1663 pour la somme énorme de 225 livres (Audouart). Évidemment, Bouchard n'eut ni le fric pour payer, ni le beau morceau de prairie pour domaine.

Au recensement de 1666, la famille Bouchard composée de 4 enfants en plus du père et de la mère demeure au Cap Tourmente avec comme voisin la veuve Louis Gasnier et sa famille. L'année suivante, les censeurs précisent en ajoutant que Bouchard possède 7 bête à cornes et 8 arpents en culture.

Que faut-il encore pour compléter le bonheur de Claude? De la terre! Mgr de Laval, toujours secourable, afferma à Claude Bouchard pour 7 ans la ferme du milieu, voisine de celle de Julien Fortin, le 7 novembre 1668 (Rageot).

Quelque année de silence, puis nous surprenons Claude en train de donner à Mgr de Laval sa terre inculte achetée en 1657, pour la bagatelle de 60 livres, le 16 février 1672, mais...

Petite-Rivière-St-François

Le 28 mai 1675, Claude Bouchard en avait assez des mêmes horizons et des mêmes dettes contractées comme fermier du seigneur évêque; il vendit donc sa ferme achetée en 1662 pour la jolie somme de 1500 livres; de plus, L'évêque, son ami, lui laissait son mobilier, ses animaux et instruments ainsi que la récolte à venir. Du même souffle, le jour même, Mgr de Laval concéda à Claude 12 Arpents de front à la Petite-Rivière-St-François, à prendre au premier ruisseau qui est proche de la rivière du Sot.

Une pareille concession, un duché! n'était pas encore assez pour les appétits terriens de Claude. Le 20 octobre 1676, Mgr de Laval ajouta 12 autres arpents de front près du ruisseau de la Nasse. Claude accepta aussi pour le compte de l'évêque l'exploitation du domaine de la Baie St-Paul, nommé Saint-Aubin. Mais il n'y passa pas l'hiver; il s'en retourna avec son troupeau d'animaux (7 vaches) et il alla se fixer à la Petite-Rivière, où pensons-nous, il avait déjà eu le temps de se construire une certaine habitation depuis mai 1675.

Claude Bouchard revint travailler pour le compte du Séminaire à la Baie St-Paul. En 1677, il «a été convenu que Claude Bouchard fournira soixante minots de bled pour la terre de St-Aubin que nous lui avons cédée». c'est-à-dire affermée. A l'hiver 1678 également, Claude Bouchard dirige pendant 21 jours les travaux des charpentiers et vend 35 livres de beurre aux ouvriers et à ceux qui faisaient du goudron.

Cap à Maillard

Puis, Claude semble s'être définitivement fixé au Cap à Maillard. En 1681, le recensement nous le présente âgé de 55 ans avec Louise Gagné, sa femme de 40 ans, ses enfants, possesseur de 2 fusils, de 10 bête à cornes et de 6 arpents en valeur.

Les années s'écouleront et le Petit Claude s'enlisera encore dans les rentes à payer. En 1694, le 26 juillet, Claude remet pour arrérages 6 des 12 arpents obtenus de Mgr de Laval en 1675. L'évêque, toujours bon prince lorsqu'il s'agit de Claude, s'empresse dès le 2 août suivant de céder 6 arpents de front au fils, François Bouchard.

12 enfants

Claude et Louise reçurent de la providence une douzaine d'enfants: 6 filles et 6 garçon. Jacques, 18 ans, se noya au Château-Richer en 1690. Louise décéda subitement à l'âge de 28 ans. Gilles et Claude moururent au berceau. Anne, baptisé à la chapelle du Cap Tourmentre en 1670, devint l'épouse de Louis Jobidon. Les baptêmes de Rosalie, 7 avril 1676; de Claude, 14 octobre 1678; de Louis, 20 avril 1680, à Sainte-anne de Beaupré, laissent croire que la famille Bouchard vivait à cette époque quelque part sur la côte de Beaupré... Chose certaine, Antoine, le cadet, fut baptisé à la Baie St-Paul par l'abbé Louis Soumande, le 25 octobre 1682.

Marguerite épousa René Lavoie, fils, à Sainte-Anne; Rosalie fut la première Bouchard à fonder foyer avec un Simard; Geneviève entra dans la grande Famille Tremblay. François, Louis et Antoine multiplièrent le nom Bouchard si répandu de nos jours. Un seul garçon quitta la région de Charlevoix, Louis qui vécut à Laprairie. Le benjamin Antoine mourut dans les bois de la Baie St-Paul où les habitants s'étaient réfugiés, à cause du passage des troupes de Wolfe en juin 1759.

Marie, l'aînée, naquit le 11 octobre 1659, alors que sa mère avait 17 ans révolus. Marie fut ondoyée à la maison par Guillaume Couture. À son baptême par le R.P. François Le Mercier, le 27 du même mois, Julien Fortin fut son heureux parrain. Cette fille aînée de la famille Bouchard se consacra un jour au Seigneur chez les Soeurs de la Congrégation Notre-Dame sous le nom de Sr St-Paul. Elle décéda à Montréal le 29 avril 1739, âgée de 80 ans et 9 mois. C'est cette même Marie qui à l'âge de 20 ans, du 14 juin 1679 au 13 juillet, garda le corps de l'abbé François Fillion, curé de Sainte-Anne de Beaupré, «noyé dans les caps en revenant de la Baie St-Paul». «Une fille de ces endroits du nom de Bouchard garda son corps enseveli dans un cercueil de bouleau, planta une croix auprès et enfin le transporta des caps à Sainte-Anne en le laissant flotter à la suite de son canot» (ASAB, registre VII, p.299).

Décès de Claude

Les ans s'accumulant, Claude et Louise décidèrent d'établir le bilan de leurs biens pour en faire une distribution, après avoir «pris l'avis de Monseigneur L'ancien Evesque de Québec». Le 19 octobre 1698, devant le notaire Chambalon qui s'était rendu à la Petite-Rivière pour la circonstance, ils léguèrent à François, Louis et Antoine 9 à 10 arpents de front de terre. Le Petit Claude, qui méritait le surnom de Grand, décéda l'année suivante, le 25 octobre 1699, à l'âge de 73 ans, «dans la communion de notre Mère la sainte Église» et fut inhumé le lendemain dans la terre bénite.

Louise en mars 1700, donne à ses gendres René Lavoie, Michel Tremblay et Étienne Simard un arpent de prairie à chacun. Mme Bouchard survécut plus de 22 ans à son défunt mari. Elle avait 79 ans lorsqu'elle décéda en avril 1721; elle avait passé la moitié de sa vie à Petite-Rivière. A son sujet retenons un fait assez particulier. Le 12 février 1660, dans la liste des 173 confirmés par Mgr de Laval à Câteau-Richer, nous reconnaissons Louise Gagné, 18 ans, en compagnie de son père, de sa mère, de ses 3 frères, de sa soeur et de son époux, Claude Bouchard.

Claude Bouchard semble avoir été un homme sympathique et aimé de tous. Avec son épouse, il eut ses joies et ses peines, sa fierté et ses déboires ses épreuves et ses succès. A Saint-Côme-de-Vair en 1952, hôtel du Cheval-Blanc, les Bouchard d'Amérique dévoilèrent une plaque commémorant le 300e anniversaire du départ de l'ancêtre Claude Bouchard pour la Nouvelle-France. Reste maintenant à graver dans la pierre du Québec le séjour de l'ancêtre Bouchard. spécialement au Cap Tourmente et à la Petite-Rivière en Charlevoix.

MONUMENT COMMÉMORATIF

En juin 2002, le Webmestre de Mitan a visité le magnifique village de Petite-Rivière-St-François. Un monument en hommage à l'ancêtre Claude Bouchard a été érigé devant la chapelle Maillard. Pendant la visite, une dame, voisine de la chapelle, est venu nous rencontrer. Je n'ai pu noter son nom mais elle nous a confié qu'elle est bien une Bouchard.... tout comme son mari d'ailleurs !



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