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Jour 5 – Circuit découvertes : llegamos pronto!

Lundi, 3 février 2014

Au réveil, la première chose que je fais, j'ouvre les rideaux et je sais que je fais face à l'océan Pacifique. De notre suite, la capitale du Panama nous offre au premier coup d'oeil un paysage de gratte-ciel le long de sa célèbre baie. La vue de ces multiples tours nous fait un peu penser à Hong Kong tellement elles sont semblables. Mais, la nuit tombée, la magie est disparue car, comme me l'a fait remarquer Pascal, toutes ces tours d'habitation semblent complètement vides et à peine 5 ou 6 lumières scintillent parmi les 50 étages et plus de ces gratte-ciels résidentiels! Très étonnant. Archi, notre guide des derniers jours, lui avait expliqué que la majorité des édifices du centre-ville de Panama avaient été construit pour blanchir de l'argent sale provenant des finances et du trafic de la drogue très populaire du temps de l'ex-président Noriega et que peu de Panaméens ont des revenus suffisants pour se payer ces appartements.

Très étendue, Panama City ne se cantonne pas à cette moderne carte postale, en constante évolution tant les projets immobiliers sont légion. La capitale, au fil des balades, dévoile, comme j'ai pu le faire dans les derniers jours, de nombreux visages très contrastés. C'est pourquoi, ce matin, nous allons utiliser notre réservation sur SightSeeingCityTour pour visiter la ville en autobus à deux étages avec le toit ouvert mais protégé par un auvent.

Le point de départ est devant l'entrée principale du Multicentro et à 9h00 nous sommes là pour entreprendre notre tour de ville. Nous avons une passe de 24 heures et nous pouvons descendre à plusieurs endroits pour visiter et reprendre le bus à son prochain passage. Très pratique.

Nous avons décidé de faire d'abord le tour complet, sans descendre, afin de savoir où nous pourrons avantageusement descendre et remonter. J'ai acheté ce forfait par Internet avant de partir du Québec: 32$ canadien alors qu'ici, le  prix aurait été plus cher en américain.

En montant au deuxième étage du bus je me dis combien j'ai bien fait de choisir le Panama, cette destination de choix qui devient, pour nous voyageurs d'hiver qui cherchent à fuir le froid, la glace et la slush pour le soleil, la mer et la chaleur, une destination de plaisir et de connaissances. J'ajouterais que les richesses de ce pays ne se retrouvent pas seulement dans ses jungles tropicales et dans ses plages de sable, mais aussi au coeur de ses sites historiques. Ce que nous découvrirons aujourd'hui.

Fondée au 17e siècle, la vieille ville coloniale de Panama était à l'origine de la culture et de la civilisation panaméenne. Juxtant le Golfe de Panama sur le Pacifique, ce secteur était l'endroit choisi pour se défendre des pirates. En face, aujourd'hui, un long chemin uni la vieille ville de Casco à la nouvelle où ont poussé comme des champignons, les gratte-ciel du secteur des affaires.

La ville de Panama se divise en trois: le vieux Panama où se trouve les ruines datant du 16e siècle (je ne pense pas y aller), le Panama colonial ou Casco Antiguo, et la ville moderne avec ses gratte-ciel. Naturellement, il y a aussi le secteur "canal de Panama".

Nous voici donc dans le bus. L'air chaud joue dans nos cheveux, le soleil plombe déjà
dans un 30°C et le commentateur électronique nous informe des arrêts et des points d'intérêts tout le long de notre route. Le circuit compte 10 stations où nous pouvons descendre pour visiter. Le tour complet, sans descendre, dure une heure et quart.

À partir du Multicentro, des tours ont une architecture élaborée qui attire le regard, comme le Trump Ocean Club ou l'hélicoïdale Revolution Tower. Notre hôtel Radisson regarde la Baie, dans le secteur des Affaires où se trouvent la majorité des gratte-ciel.

L'autobus emprunte des avenues déjà parcourues lors des tours précédents mais nous mène cependant dans des endroits plus particulier comme l'immense centre d'achat Albrook... où nous ne descendons pas!. Il file ensuite vers les écluses de Miraflores: c'est la troisième fois que nous venons ici ! Un couple descend mais nous restons à bord. Nous revenons vers la ville et empruntons la jetée Amador, pour la troisième fois aussi ! Pas de Duty Free non plus pour nous aujourd'hui.

Le bus arrive enfin à la vieille ville que nous voulons visiter aujourd'hui. Nous descendons  au parc V Centerario pour débuter notre promenade. Nous y sommes déjà venus lors de notre premier tour de ville le 31 janvier mais n'avions pris que des photos de la nouvelle ville.  D'ici, ce paysage offre une vue magnifique sur la ville et ses gratte-ciel d'un côté et de l'autre, c'est la vieille ville où flotte un drapeau panaméen indiquant le Palais Présidentiel du Panama.

Pour se rassurer, Pascal ouvre la carte qui nous a été donné et va voir le jeune policier en charge de la protection du parc. Avec son aide, il peut donc nous situer et nous entamons notre marche.  Nous empruntons donc l'allée fleurie qui monte vers  la vieille partie de la ville.

Voilà que nos vessies demandent à être vidées rapidement. Après une première tentative infructueuse à un resto où on nous a refusé l'entrée du «bano» sous prétexte qu'il n'ouvrait que deux heures plus tard,  Pascal s'adresse en espagnol à un monsieur gentil occupé à laver des voitures dans la rue. Il lui montre l'entrée d'un genre de buanderie où une demoiselle nous ouvre les portes des toilettes. Nous pouvons enfin nous soulager. Ouf!

J'ai lu que je pouvais prendre des photos du Palais Présidentielle en montrant mon passeport aux policiers. Rien à faire! Les rues qui mènent au Palais sont protégées par des policiers qui nous indiquent de faire le détour, madame, trois rues plus loin. Bon!

Ce qui se nomme "casco antiguo" est un mélange de magnifiques bâtiments rénovés en des couleurs des Iles-de-la-Madeleine où le jaune, le bleu et le vert pâle se cotoient harmonieusement. L'architecture me rappele par contre la Nouvelle-Orléans avec ses balcons en fer forgé. Cette pointe historique se trouve en front de mer et Pascal me sert de guide. Après tout, ce sont les hommes qui possèdent le sens de la direction. Allons-y mon chum!

À l'opposé du centre moderne abritant la plus grande concentration de banques au monde après la Suisse, le quartier du « Casco Antiguo », longtemps abandonné et laissé aux pauvres, est en voie de réhabilitation depuis quelques années grâce à son inscription au patrimoine mondial de l'humanité et aux touristes vivement intéressés par le passé espagnol de la ville coloniale. Aujourd'hui, nos promenades s'improvisent au détour des petites rues et des charmantes places pour admirer les remarquables façades aux architectures éclectiques et aux couleurs pastel. Surannée et poétique, l'atmosphère y est unique.

Ce quartier de « Panama Viejo » préserve les superbes ruines de la première installation des Espagnols en 1519. Les pilleurs des trésors volés au Pérou transitaient par ici. Panama devint la cible du pirate anglais Henry Morgan qui a détruit la ville en 1671. Une nouvelle ville fut construite, 8km plus loin, qui est devenu le quartier que nous visitons aujourd'hui. L'ancienne ville demeurée en ruine est devenue Patrimoine de l'UNESCO.

Il est assez facile de s'orienter, car les pâtés de maisons sont rectangulaires et on a la mer comme point de référence. Nous débouchons à la Place Bolivar. Anciennement nommée Plaza de San Francisco, elle fut renommée en 1883 en l'honneur de Simon Bolivar, hautement considéré en Amérique Latine comme le héro de l'indépendance panaméenne de l'Espagne. Un monument commémoratif lui est dédié faisant face à l'Église Saint-François-d'Assise. Cette place vibrante, colorée, est en pleine chirurgie esthétique de restauration. Des hôtels et restaurants renovés côtoient des bâtiments en ruine demandant à être restaurés aussi.

Alors que nous prenons un moment d'arrêt assis à l'ombre, un guide indigène nous salue en français  et fait remarquer au groupe qu'il accompagne que nous sommes au Radisson à cause de nos bracelets vert. C'est dit avec une pointe de quelque chose qui le désole. Bon!

Ce qui me fait remarquer que la population de Panama est plutôt cosmopolite, les niveaux de richesses sont eux aussi, très différents. Du paradis fiscal au bidonville, on passe en quelques pas du quartier très aisé aux immeubles déconfits et surpeuplés.

L'église Saint-Francois-d'Assise et son couvent font face au monument de Bolivar. Juste à côté, se trouve le grand Palacio Bolivar, devenu les bureaux du Ministère des Affaires Étrangères. En passant devant la porte, je salue l'homme qui se tient devant une immense porte. En récompense, il nous offre d'entrée gratuitement visiter la cour intérieure et le monument de Simon Bolivar qui tourne le dos à la mer. Ce bâtiment fut construit par les frères Franciscains en tant que monastère qui fut affligés par plusieurs incendies. Dans la grande et belle cour intérieur, on a conservé les ruines des premières fondations  C'est ici que Simon Bolivar tint le fameux Congrès pour discuter de l'unification de la Colombie, du Mexique et de l'Amérique Centrale. Ce qui amena l'UNESCO de déclarer Casco Viejo un site historique. Nous avons pu admirer la cour intérieure, son architecture, ses escaliers en bois et le travail des tuiles couvrant le plancher.

Lorsque nous resortons à l'extérieur, la chaleur nous surprend. Il n'est que 10h00 et déjà il fait 30oC. Nous avons passé devant l'une des premières églises construites dans le quartier (1684-1688), l'église San Felipe de Neri. Elle a aussi vécu plusieurs incendies, elle est en restauration intense. Elle est ouverte au public, deux fois par année, et ce n'est pas aujourd'hui!

Nous reprenons notre route. Quelle déception! On ne peut prendre le palais présidentiel en photo. Nous sommes derrière et la vue est affreuse. Le gardien nous a demandé de faire le grand tour afin de se ramasser ici. Bon! En direction de la Place de l'Indépendance, nous continuons à admirer l'architecture très espagnol et parfois francaise qui défile sous nos yeux. Une brise venant de la mer nous rafraîchit. Je m'informe du prix pour un chapeau de panama: 25$. C'est pas un vrai mais il est quand même très beau ainsi que le jeune indien embera qui s'empresse à me répondre.

C'est le lieu où l'indépendance du Panama a été déclarée le 3 novembre 1903. La place est le centre névralgique et physique du quartier. Des travailleurs prennent leur dîner devant la majestueuse Cathédrale de la Métropole facilement reconnaissable par le constraste de ses deux tours blanches de style néoclassique et la partie centrale brune. Sa construction s'est échelonnée sur 100 ans.

On se repose un peu à la fraîche dans un gazebo en face de l'église comme ceux qu'on retrouve dans nos grandes villes québécoises. De jeunes travailleurs de la construction sont avec nous. Ils nous sourient. Pascal me confie qu'il a un problème avec son talon gauche: le tendon d'Achille lui fait mal lorsqu'il tend le pied. Un genre de tendinite qui débute. Il a une bosse douloureuse à la base du tendon, au talon. Il me rassure en disant que c'est acceptable et qu'en allant plus lentement il pourra compenser

Depuis notre arrivée, nous avons jasé avec quelques québécois à notre hôtel, d'autres sur notre chemin, et d'autres lors des excursions. Mais la surprise, aujourd'hui, au détour d'un coin de rue, a été de se retrouver face à face avec Archi, notre guide des derniers jours. Drôle de coïncidence. Il est avec 3-4 personnes qu'il amène dans une bijouterie. Il est vraiment polylvalent cet Archi! Il nous dit en anglais: «Now you're walking !». C'est une boutade en référence à notre arrêt ici lors de notre tour de ville avec lui alors que personne n'avait voulu descendre du bus pour marcher dans la vieille partie! Cela l'avait probablement insulté mais à notre décharge, aucun des passagers du bus n'avait alors la moindre idée de ce que cette marche aurait pu nous faire voir... probablement une partie de ce que nous avons visité depuis ce matin. Il aurait dû expliquer d'avantage. Voilà, c'est dit!

 Je désire me rendre à l'Église San José. Pascal l'a trouvé l'endroit sur la carte. Je demande quand même à un panaméen si nous sommes bien dans la bonne direction. Son espagnol est facile à comprendre. Nous y arrivons rapidement. Elle a été construite entre 1671 et 1677; sa structure coloniale est une débauche de détails baroques avec une forte influence indigène ou d’art colonial. Au dessus de l’Altar de Oro (Autel d’Or), il y a une lucarne qui permet à celui-ci d’être éclairé par la lumière du jour. L’autel est en réalité fait de bois d’acajou recouvert de feuille d’or, de style baroque, il date du XVIIIe siècle. L’église en tant que telle, est un joyau de l’histoire, elle a 3 nefs. Dans la nef gauche, se trouvent 4 vitraux confectionnés à Florence en Italie qui furent placés en 1963, et qui représentent Sainte Rita de Casia, Saint Agustin, La Vierge de la Consolation, et Saint Joseph.

Quand il a été décidé de reconstruire la ville sur la zone actuelle du Casco Antiguo, les moines de l’ordres des Augustins des Récollets décidèrent de déménager leur église dans la ville nouvelle, et en 1675, ils inaugurèrent le couvent et l’église, ainsi que l’on peut le lire sur la partie supérieure de la porte d’entrée.

Continuant notre visite, nous arrêtons nous asseoir sur un banc de la Petite Place Carlos V, située dans les labyrinthes du quartier. Pascal continue à nous guider avec exactitude.
Le dernier endroit que je désire visiter est la place de la France qui se trouve sur le Paseo de las Bovedas qui une belle promenade au bord de la mer. Mais nous avons faim et arrêtons dans un resto près de la place de France dont le gérant ou propriétaire est un français de la Lorraine, qui, comme il dit, va et vient entre les deux pays. Probablement qu'il retourne en France lors des mois d'hiver quand le tourisme est absent. Il nous parle politique et déteste le président Holland qu'il considère comme le plus incompétent de tous les Français! Il n'a pas une haute opinion de l'Europe qui court, selon lui, au désastre à cause de l'immigration et des extrémistes musulmans. Il craint une guerre ! Je prend un moïto et Pascal un bière Balboa. Comme dîner, je commande un spaghetti à la sauce tomate infecte et Pascal un rissoto qu'il aime bien. La facture est inversement proportionnel à la qualité de mon spaghetti et assez salée: 45$ avec le pourboire.

Notre prochain et dernier point d'intérêt est la Place de France située sur une pointe. D'ici, on jouit d'une vue sur une partie des vieux quartiers et sur les énormes bateaux qui attendent leur tour pour accéder au canal de Panama et sur le pont America. Anciennement la Place des Armes, on y trouve aussi INAC, l'Institut National de la Culture, lequel comprend une galerie d'art et l'Ambassade Française. Au centre de la place,  un grand obélisque surmonté d'un coq bien français, est dédié à la mémoire des 22 000 travailleurs français morts sur le chantier du canal, ainsi que beaucoup de martiniquais et de guadeloupéens majoritairement décédés de la fièvre jaune ou de la malaria. L'obélisque est entouré d'un coté d'un escalier monumental et d'une vaste promenade construite au dessus d'un ensemble de voûtes, las bovedas, qui furent à l'origine un donjon espagnol, et plus tard, ont servi de prison, d'entrepôt et de bureaux pour les officiers.

Et en redescendant sur l'autre versant, la place circulaire tourne vers l'enchanteresse Paseo Esteban Huertas partiellement recouverte de bougainvillés de différentes couleurs estivales.
Des indiens des tribus Kunas et Embera tiennent des kiosques le long de cette promenade. Ils vendent leurs produits artisanaux fabriqués à la main. On peut y acheter des souvenirs à des prix les plus compétitifs de la ville. Je n'ai rien acheté car demain nous allons visiter une tribu Embera.

Nous jasons jusqu'à notre retour à l'arrêt d'autobus où nous retrouvons le jeune agent de police qui nous a donné l'information ce matin. Il nous reconnait et nous sourit. Nous nous assoyons sur un banc à l'ombre. Lui aussi est à l'ombre.  Il fait chaud!!!  En attendant l'autobus pour notre retour à l'hôtel, nous regardons les édifices de la nouvelle ville qui sont  en général plus hauts que dans les autres villes coloniales, dus à ce que Panama était une ville plus importante, grâce au trafic commercial qui entrait et sortait par le canal, raccourcissant les voyages de tour du monde pour livrer les marchandises.

À notre arrivée, nous prenons un verre au bar et  jasons un peu avec Jack «Bernard» Lavoie, diplomate du temps de sa jeunesse. il déteste les Flamands mais adore les Wallons qu'il a connu du temps du Congo Belge.

De retour à notre suite, je masse les pieds de chum. Il a mal à un talon, genre tendinite. Son pied est légèrement enflé. Nous dormons une heure avant de nous préparer, prendre notre douche, et aller souper parmi les sourires accueillants du personnel de l'hôtel.

Buenas noches!

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