CARNET DE VOYAGE

RÉFLEXIONS

JOUR 16

VENDREDI, 16 AOÛT 2002

QUAI DE L'ANSE

LES CHALETS À LOUER

Avant-dernière journée aux Îles. Ce matin, nous voulons déjeuner au petit resto du Quai de l'Anse, près du phare. Mais il n'ouvre pas avant 11h00! Nous voyons des chalets sur la falaise avec un bel escalier qui descend vers la plage de sable. Un couple prend le café sur la terrasse de leur chalet. Nous allons les voir.

Ils nous font visiter leur chalet qui comprend une grande cuisine, un salon avec la télé et un divan-lit ainsi que deux chambres à coucher avec lits doubles. Hum! Très intéressant! Nous passons donc voir la propriétaire, une gentille dame qui habite une roulotte. Elle nous donne ses coordonnées. Nous comparons les prix: pour 2 semaines, un chalet à une chambre nous revient au même prix que ce que nous avons payé avec, en prime, un décor extraordinaire sur la mer! La contrainte? Il faut réserver pratiquement un an d'avance!

LES CAGES À HOMARDS

Sur le chemin du retour à la maison, je fais voir des cages à homard à Raymonde. L'ingéniosité qu'il a fallu pour concevoir cet engin si simple me fascine! Il y a cependant un point qui m'intrigue et c'est la présence d'un long clou de 12 pouces installé à la verticale dans la cage. Revenus à la maison, nous posons la question à notre hôte, Louise, qui va le demander à Normand, l'ancien pêcheur. Elle revient, toute confuse, en nous disant qu'elle a bien fait rire d'elle par Normand! Elle aurait dû savoir que le clou sert à mettre la «bouette». Immédiatement, je traduit tout haut: «Ah! L'appât! Bien sur!». Et elle me reprend gentiment, en souriant: «La bouette! On appelle ça de même ici!»

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ÎLE-AUX-LOUPS

11h30. Nous sommes sur la plage de la Dune du Nord, près de l'île aux Loups. Cette plage est large et immensément longue! On y voit pas de goémon ni de méduses et les vagues sont belles. Les vents sont constants et propices au vol des cerfs-volants. Cependant les entrées et les stationnements sont très rares. Elle est très peu fréquentée et pourtant l'endroit est magnifique. On peut expliquer cette situation par son éloignement relatif des grands centres touristiques des Îles.

LA TECHNIQUE DU PARASOL

Le vent est fort. Je dois donc amarrer solidement le parasol afin qu'il ne s'envole pas. Je déniche une vieille corde de nylon parmi les débris sur la plage. Je l'attache à un bout de bois que j'enterre dans le sable: il va servir d'ancre. Je noue ensuite l'autre bout de la corde à la tige supérieur du parasol. Une fois le parasol bien orienté dans le vent, plus rien ne peut le faire bouger!

SUR LA PLAGE

Nous avons chacun notre petit rituel. Raymonde passe la majorité de la journée à faire la navette entre l'ombre du parasol, le soleil et la mer. Comme je ne pas un «adorateur» du soleil, je préfère l'ombre du parasol qui filtre les rayons du soleil. Précaution oblige, je ne me sépare que rarement de mon chapeau et de mon chandail car je déteste les crèmes solaires. Bien calé dans ma chaise de plage, je lit un bon livre tout en jetant de temps à autres des regards vers le ciel afin de détecter le passage des avions. Raymonde pourrait certainement ajouter «quand ce n'est pas pour détecter le passage des belles filles!».

Vers 13h30, nous mangeons les quiches et les galettes de morues que nous avons acheté en passant à la Boulangerie Madelon de Cap-aux-Meules. Je les avais mises à chauffer au soleil pendant une bonne heure tout en prenant soin de les mettre à l'abri des prédateurs et du sable! Délicieux!

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LE CHANT DU SABLE

Raymonde et moi allons ensuite prendre une marche sur la plage. Nous marchons dans du sable sec qui a été lissé par le vent ce qui nous permet d'entendre le chant du sable typique des plages des Îles.

Lorsqu'on traîne les talons sur le sable, on produit un son très audible ressemblant à «swish-swash». Nous avions remarqué ce phénomène en 1995 et avions hâte de le reproduire. Drôle de coïncidence, j'avais entendu un reportage à la télé, avant notre départ, sur un phénomène identique observé sur une plage de la Californie. Des scientifiques curieux ont analysé le phénomène et ont déduit que ce son est provoqué par la composition particulière des grains de sable et leur configuration géométrique tout aussi spéciale.

POURQUOI VENIR AUX ÎLES

RÉFLEXIONS

Notre voyage tire à sa fin et je profite de quelques minutes sur la plage pour vous livrer mes observations. J'ai lu dans le Radar, l'hebdomadaire de l'archipel, un éditorial qui notait que, même ici, «nul n'est prophète en son pays». On donne comme exemple les détracteurs de l'idée des traversiers «roll on - roll off» que la compagnie C.T.M.A. a mis en opération entre Souris, Montréal et les Îles et qui sont si confortables et si faciles à opérer. Il serait maintenant impensable de faire autrement.

L'auteur développe son idée en disant qu'il y a 10 ans, s'il avait fallu suivre tous les gens négatifs qui disaient qu'il n'y avait «rien à voir», les Îles ne seraient pas devenues le paradis touristique qu'elles sont maintenant. Dieu sait que la situation a changé et nous pouvons certainement en témoigner.

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LES ACTIVITÉS

On a su développer le coté artistique en faisant, entre autres, un symposium annuel de peinture figurative qui attire de nombreux artistes renommés. L'aspect culturel n'a pas été oublié avec un théâtre d'été, une fresque historique et bien d'autres spectacles et activités. Quant aux activités sportives et nautiques, nous avons ici l'embarras du choix!

LA RESTAURATION

À mon avis, le seul point négatif demeure encore la restauration car, sauf en de rares occasions, nous avons été déçus. Mais je dois avouer que nous ne sommes pas allés dans les restaurants les plus renommés qui sont aussi, malheureusement, les plus dispendieux! Mais, ce dont je suis le plus fier, c'est qu'on a su résister à la venue des Kentucky et autres McDonald «made in USA». Mais pour combien de temps encore ?

DES RAISONS POUR VENIR AUX ÎLES...

Voici donc, dans le désordre, les raisons qui justifient des vacances aux Îles de la Madeleine:

Les gens, leur amabilité et leur accent savoureux. Pour vous rincer les oreilles, assistez au spectacle d'impro à tous les mercredi Chez Gaspard, dans le bâtiment du Couvent. Les plages immenses, propres et toutes à vous! La mer, la pêche, les excursions, le kayak, la plongée, etc. Le vent, la planche à voile, les cerfs-volants. Les fromages, le hareng fumé, les pétoncles et les moules. Les nombreuses activités artistiques et culturelles.

AU SALON DE THÉ

Pour terminer agréablement la journée, nous allons au Salon de Thé du pittoresque port de pêche de l'Étang-du-Nord. Je commande un thé indien du nom de Dufflaghur mieux connu sous le surnom de Gun Powder tandis que Raymonde essaie un thé japonais appelé Fukuyu. Le goût lui déplaît. «On dirait une infusion de foin» dit-elle! Je déguste un gâteau au fromage et Raymonde un gâteau marbré et praliné tout en feuilletant un livre sur les différentes sortes de thés cultivés dans le monde. En quittant, nous faisons l'achat d'un assortiment des thés dont le Kambaa que j'avais bien apprécié lors de notre premier arrêt ici en début de vacance.