CARNET DE VOYAGE

DOLLARS DES SABLES

JOUR 11

DIMANCHE, 11 AOÛT 2002

DÉPART DE NOS AMIS

Marcel et Guylaine ont quitté très tôt ce matin pour prendre le traversier de 8h00. Hier soir, nous avons discuté du trajet de retour car ils avaient l'intention de prendre la traverse de Rivière-du-Loup demain soir. Même en faisant les calculs les plus optimistes en empruntant le raccourci de la route 108 au Nouveau-Brunswick et en déduisant l'heure de décalage horaire, ils seront à Rivière-du-Loup à 22h00 et trop tard pour le dernier bateau de 20h30. Ils devront donc passer par Québec pour revenir au Lac-St-Jean.

CHANGEMENT DE CHAMBRE

Raymonde fait part à Louise, notre hôte, de notre désir de changer de chambre car la personne au dessus de la nôtre est trop bruyante. Elle lui dit que c'est fort probable car c'est un couple de personnes âgées qui l'occupe. Elle ne voit pas de problème à ce que nous prenions la chambre de Marcel et Guylaine. C'est plus à l'étroit mais au moins nous pourrons bien dormir le matin sans nous faire éveiller par les bruits de pas dès 5 ou 6 heures.

BRUNCH À FATIMA

Ce matin, nous allons au brunch du dimanche au restaurant Au Clair de Lune à Fatima sur l'île de Cap-aux-Meules. L'intérieur est moderne et bien décoré. On nous donne une table près de la fenêtre. La salle à manger rassemble plusieurs groupes, des gens de la place en majorité.

C'est un brunch classique avec des œufs brouillés, des fèves aux lard manquant un peu de sucre, du bacon, du «vrai» jambon, des saucisses, des crêpes, des pommes de terres rôties, du «baloney» rôti et du pain doré. On offre aussi une crêpe fourrée de brocoli, de carottes et autres légumes. Délicieuse recette! Le pâté à la viande est un peu spécial : la viande, au lieu d'être finement hachée, est déchiquetée et provient d'un bœuf braisé.

C'est très bon mais le goût est assez différent du pâté à la viande auquel nous sommes habitués. Les jus sont artificiels et les desserts se limitent à des petits gâteaux, des raisins, des tranches de cantaloup et d'orange. Valérie n'a pas d'appétit et se contente d'une omelette garnie. Nous avions bien apprécié ce repas et le personnel dont l'amabilité ne fait pas défaut!

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NUITS DE RÊVES

Pendant le brunch, le sujet s'engage sur un phénomène que nous avons tous remarqué: depuis notre arrivée aux Îles, nous rêvons beaucoup et la qualité des rêves est exceptionnelle! Je raconte que, dans mon rêve de cette nuit, j'étais avec un groupe de personnes et je voyais des gens que j'étais le seul à voir. À notre grand étonnement, Raymonde raconte qu'elle aussi a fait un rêve presque identique dans lequel elle était la seule à voir des personnes décédées! Toutes nos théories y passent mais le consensus général est que la présence de personnes âgées dans la maison y est certainement pour quelque chose.

ELLES SUCCOMBENT!

Vers 11h00, nous quittons Fatima par un raccourci à travers la montagne de la Butte du Vent d'où nous avons une magnifique vue sur tous les secteurs de l'île du Cap-aux-Meules. Raymonde et Valérie me déposent à la maison et repartent immédiatement vers Havre-Aubert, victimes d'une attaque incontrôlée de «magasinage hormonal»! Encore une fois les hormones ont eu le dessus sur l'esprit féminin! Je capote!

Elles reviennent, une heure plus tard, les bras chargées de paquets de la boutique l'Océane. Valérie a acheté un petit flacon de sable des Îles qu'elle veut offrir à Gaétan. Quant à Raymonde, elle n'a pas oublié son amie Hélène et lui a acheté une lampe en sable, un souvenir typique des Îles de la Madeleine. Elle s'est aussi acheté une nappe et des napperons pour la maison.

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LES DOLLARS DES SABLES

Vers 13h00, elles quittent pour la plage du Havre-aux-Basques et reviennent, quatre heures plus tard, avec un sac rempli de dollars des sables: elles en ont plus de 90! Voyant notre engouement pour ces mollusques, Louise et Normand, nos hôtes, arrivent peu après avec un petit souvenir qu'ils ont trouvé au dépanneur : c'est un dollar des sables inséré dans une pochette de plastique et accompagné d'une note explicative:

Raymonde s'empresse donc d'apporter un de ses nombreux dollars des sables que Louise casse en deux. Elle en secoue les deux moitiés et nous voyons tomber les minuscules «colombes» blanches dans sa main! Merveilleux! Encore une découverte!

LES PERSÉIDES

Vers 21h00, nous quittons la maison pour aller voir les Perséides sur la plage de La Martinique. Nous apportons tout ce qu'il faut pour nous étendre confortablement sur le sable de la plage. En attendant la première étoile filante, nous jasons et faisons des farces. Nous avons une belle complicité.

C'est un moment magique! La première étoile filante sillonne le ciel. Comme le veut l'usage, Raymonde et moi faisons le vœu de déménager à Québec en 2003. Cependant Valérie ne veut pas nous confier le vœu qu'elle a fait! Mais alors là, pas du tout! Nous essayons tous les moyen allant du cajolage aux menaces les plus farfelues, rien n'y fait! Nous ne saurons jamais!

Les étoiles filantes se font rare mais ce n'est pas le cas des satellites et des nombreux avions de ligne qui passent à notre gauche, dans la constellation de la Grande Ourse en direction de l'Europe. Nous en comptons au moins un à la minute. Ils proviennent de New-York, Montréal, Toronto et Chicago et se dirigent vers Gander, Terre-Neuve, la dernière station de guidage du continent américain.

Vers 10h30, nous quittons la plage vers le dépanneur Esso situé à la jonction de la route de Cap-aux-Meules. Pendant que Raymonde prend des nouvelles de Vicky au téléphone, Valérie et moi l'attendons dans l'auto en nous empiffrant de croustilles et de pop-corn! Nous apprenons que Vicky s'est fait dévaliser son appartement dont une caméra-photo 35mm que je venais tout juste de lui offrir! Heureusement, ses assurances vont couvrir toutes ses pertes! Ouf! Cela nous rassure passablement!

À notre retour à la maison, nous remarquons une moto blanche de marque Harley Davidson dans le stationnement. Ah! De nouveaux co-locs! Ils sont couchés. Nous retraitons dans notre chambre en essayant de faire le moins de bruit possible.