CARNET DE VOYAGE

LA TRAVERSÉE

JOUR 2

VENDREDI, 2 AOÛT 2002

Charlottetown, I.P.E.

Nous quittons le motel à 9h40 et prenons le petit-déjeuner dans un Burger King de Charlottetown, la capitale de l'Île-du-Prince-Édouard. Nous jasons avec une acadienne qui habite la ville. Elle déplore amèrement l'absence de français dans cette province et le peu de cas que l'on fait des touristes francophones qui ne parlent pas anglais. Nous ne sommes pas surpris du tout ! Hors du Québec, point de salut!

Il nous faut moins d'une heure pour rallier le petit village de Souris à l'extrémité Est de l'île. Nous stationnons l'auto sur le quai du terminal, le point de départ pour la traversée vers les Îles de la Madeleine. À peine le moteur de l'auto arrêté que voilà notre fille Valérie et son copain de travail, Gaétan, qui arrivent dans sa Volvo grise. Nous sommes bien contents de les voir. Ils sont partis de Montréal hier matin et sont arrivés vers 23h00 hier soir dans les environs du Pont de la Confédération où ils ont pu dénicher un petit motel. Il n'y avait rien de disponible à bon prix avant cet endroit d'autant plus qu'ils sont arrivés via Moncton où «sévit» le Festival Acadien!

Le traversier

Le Madeleine, le nouveau traversier qui assure la navette entre le continent et les Îles de la Madeleine, accoste au quai à 12h40. Il est plus gros et plus spacieux que l'ancien Lucy Maud Montgomery.

Ce bateau ne m'est pas inconnu et j'ai l'impression, qu'avant la construction du pont, il faisait la navette entre le Nouveau-Brunswick et l'Île-du-Prince-Édouard.

[ J'étais dans les patates ! ]   » » » » »

Nos amis, Guylaine et Marcel, arrivent finalement à 13h00. Eux aussi ont couché un peu avant le pont. Ils sont passés par Rimouski, Bathurst et Shediac.

À 13h30 nous sommes sur le bateau. Gaétan et son auto sont laissés en attente sur le stationnement du terminal car, s'étant pris en retard, il n'a pu avoir de réservations pour ce bateau-ci. Cependant, il a de fortes chances de monter sur celui de 2h00, la nuit prochaine, étant quatrième sur la liste d'attente. Il est prêt à attendre le temps qu'il faudra! Valérie est passablement malheureuse pour lui et se sent coupable de le laisser tout fin seul sur le quai.

Comme il nous sera interdit de retourner à l'auto pendant la traversée, nous préparons un sac contenant nos livres et quelques vêtements chauds. Nous montons sur le pont des passagers pour nous installer dans des fauteuils confortables le long des hublots. Valérie s'endort et Raymonde va la couvrir de son manteau. Je vais payer le coût «aller» de cette traversée. Hum! Passablement dispendieux! Pour l'auto, nous défrayons 96 $ en plus de 38 $ pour chaque passager. Total pour cette traversée: 210 $.

Vers 17h00, nous allons souper à la cafétéria : salade et sandwich au jambon pour moi, soupe, jambon, riz et tarte au citron pour Raymonde, filet de sole pour Valérie. Des enfants turbulents et pleurnichards nous accablent de leurs cris. Nous décidons de trouver un coin plus calme et nous nous réfugions dans le lobby du bar. Le spectacle est terminé et nous avons enfin le calme et la tranquillité. Au cinéma, on présente le film Dr Doolittle.

Raymonde et Guylaine ont pris des pamphlets des Îles et on annonce un spectacle de Georges Langford, un artiste madelinot bien connu. C'est aussi le chanteur préféré de Marcel et il projette d'aller le voir. Guylaine fait la réservation directement du bateau grâce à son cellulaire.

Haut

Cap-aux-Meules

Nous accostons à à 19h00 exactement. Le soleil est radieux. Je me mêle aux passagers à l'avant du bateau et j'écoute leurs commentaires. Comme nous en 1995, ils sont d'abord agréablement surpris de trouver un archipel aussi grand car on s'attend à débarquer sur une île minuscule. Ensuite, c'est l'étonnement de voir un paysage à la fois si beau par ses falaises rouges mais si dénudé par l'absence d'arbres. Finalement, la vue des maisons multicolores éparpillées le long du rivage provoque un ravissement sans égal! Bienvenue aux Îles de la Madeleine!

Le kiosque touristique installé à la sortie du quai de Cap-aux-Meules est pris d'assaut par les touristes. Mais nous, nous sommes en pays connu et prenons immédiatement la direction de Havre-Aubert et de Bassin où nous avons réservé des chambres dans une maison privée au 632 Chemin du Bassin. C'est à proximité du camping Belle Plage où nous avions séjourné en 1995 et qui donnait sur la plage. Nous sommes un peu déçus car la maison est près de la route et non sur la plage. Les propriétaires, Normand Gallant et son épouse Louise Bourgeois, nous rassurent en nous disant que, face à la maison, de l'autre coté de la route, nous avons accès à une belle petite plage pratiquement pour nous tous seuls!

Notre gîte

Nous faisons le tour du logis que nous allons occuper pour les prochains 15 jours. Les chambres et la cuisinette sont au sous-sol de la maison tout comme la salle de bain. Les pièces sont très grandes. Tout est propre et récemment construit. La maison héberge en permanence des personnes âgées qui demeurent à l'étage.

Nous mangeons un peu tout en racontant nos péripéties des deux derniers jours. Marcel prend quelques minutes pour aller explorer les environs. Il va jusqu'à la petite plage et ce qu'il voit le satisfait amplement! Elle est située au bas des falaises rouges et on peut y accéder à pied ou en automobile. De la maison, c'est une marche de 7-8 minutes. Le sable y est fin et propre. Nous y serons très bien! À 22h00, nous gagnons nos chambres pour une bonne nuit de repos.