HISTOIRES
Cette seconde partie de l'Histoire de Délia voit la famille de Délia quitter
Pearl Lake, l'humble hameau de sectionnaires sur le chemin de fer du Lac-St-Jean,
pour le village de St-François-de-Sales où Délia retrouvera enfin toute sa famille Boivin.
C'est le début d'une belle époque.
Délia Boivin, mariée à Émile Bouchard de St-François-de-Sales, Québec.
est la fille du couple
Elzéar Boivin et Louise Morin.
Bonne lecture!
LES ANNÉES 1913 À 1940
La photo principale montre la maison
ancestrale de Délia Boivin et Émile Bouchard telle qu'elle apparaissait vers 1920 en tant que
Hôtel Émile Bouchard. Dans la section de gauche, le magasin de Délia qui n'en est qu'à
ses débuts.
En passant le curseur sur la photo,
une 2ième photo montre le même bâtiment après son agrandissement en 1932 pour
accommoder le magasin général des frères Raymond, Paul-Yvon et Conrad Bouchard.
Finalement, en cliquant sur les photos, vous verrez la maison en 2003. Elle est toujours
dans la famille, étant la propriété de Thérèse Riel, veuve de Conrad Bouchard.
La rue Bouchard sur laquelle cet édifice est construit a été nommée ainsi en mémoire de
cette famille.
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NOUVELLE MAISON À PEARL LAKE
Peu de temps après, Émile est promu sectionnaire à
Pearl Lake, plus haut sur la ligne
de chemin de fer. La nouvelle maison qu'ils occupèrent avait deux étages, comprenant plusieurs
chambres dont une au rez-de-chaussée adjacente à la cuisine et un autre appartement
servant de salle. Les murs étaient peints et les planchers faciles d'entretien. La lampe à
l'huile procurait l'éclairage et l'eau provenait du puits artésien, situé à proximité de la
maison. Le « foreman» avait l'avantage de posséder le téléphone. Ils vécurent quinze
ans le long de la ligne du chemin de fer.
VIE DE CHEMINOTS
L'ensemble des petites maisons qu'habitaient les cheminots surgissait tout à coup
au regard des voyageurs sur le train. Faisant corps avec la petite gare, ces maisons
semblent cachées,
un peu perdues dans la forêt dense des montagnes laurentiennes
se mirant dans un lac limpide ou dans un cours d'eau tumultueux. Heureux aussi celui
qui tendait la ligne...
Malgré l'éloignement des centres paroissiaux, les sectionnaires n'étaient pas isolés les
uns des autres. Ils devenaient vite de bons amis, des êtres serviables sur lesquels
chacun pouvait compter au moment opportun. Presque tous les mois, un prêtre de
Lac Édouard venait faire la mission. La maison de Elzéar Bouchard et
Louis Danielson avait même une pièce réservée (Photo de droite) à cette fin! Cette visite toujours bien accueillie réconfortait
ces bonnes gens dans leur labeur quotidien.
DÉCÈS DE ELZÉAR BOIVIN
Après la naissance de Anita en 1903, naquit
Ozélina (Nena) en 1904 et
Valéda en 1906.
Philomène qui travaille presque régulièrement au Sanatorium de Lac
Édouard les visite assez souvent. Puis, elle sera ménagère à St-François-de-Sales
pour le Curé Girard, premier curé de la paroisse nouvellement érigée.
Elle se mariera peu après à Joseph Thibeault de Chambord.
Le 1er juin 1907 est décédé Elzéar Boivin (à gauche), le père de Délia, à l'âge de 59 ans.
Marguerite, la dernière des filles, est née en 1909.
DÉMÉNAGEMENT À ST-FRANÇOIS-DE-SALES
Le train étant le seul moyen de transport, on faisait avec la famille de temps à autre des petites
promenades soit à Beaudet ou à Saint-François-de-Sales revoir les parents, les amis.
Puis en 1913, Émile Bouchard et sa familles quittent Pearl Lake pour venir demeurer à
Saint-François-de-Sales où il vient d'être transféré pour superviser l'entretien de la
section de Bilodeau (St-François-de-Sales).
Ils logent d'abord dans la maison de M. Ouimet puis, le paternel
achète la maison de Thédule Ménard, coté ouest de l'église, voisine de celle des Lacroix.
C'est une assez vaste maison de deux étages (Photo à droite)avec galerie
et balcon sur la façade. C'est là que se tenait alors le bureau du secrétaire municipal.
En octobre 1913 est né leur fils
Raymond, le premier garçon de la famille.
La grand-maman Boivin est alors remariée à Georges Blanchette et demeure avec sa fille
Alice mariée à Oswald Blanchette.
SECTIONNAIRE À BILODEAU
Émile Bouchard reprendra son travail sur le chemin de fer à la section de Bilodeau
et aura pour compagnon de travail Ernest Gauthier, Théophile Boivin et
plus tard son gendre
Joseph-Victor Joncas.
La famille se complétera par la naissance de
Paul-Yvon en 1919
et celle de
Conrad, le benjamin en 1923.
UNE MAISON ACCUEILLANTE
Plusieurs événements surviendront dans la famille: mariage des jeunes filles, naissance
des petits-enfants apporteront tour à tour des moments d'intense harmonie où toujours les
joies familiales proviennent de mille choses qu'il faut savoir saisir.. savoir apprécier.
La maison paternelle est un foyer heureux.. L'accueil y est chaleureux, l'hospitalité n'a
d'égale que la jovialité spontanée de papa Émile et les fines réparties de maman Délia
et sa cuisine que l'on disait excellente.
À Saint-François-de-Sales, ils avaient un lien de
parenté avec plusieurs familles: c'était surtout les Boivin, les Bernard, les Thibeault, les
Bilodeau. Que de belles promenades firent-ils aussi à Chambord, à Québec et à La Tuque !
LE MAGASIN DE DÉLIA
C'est Délia qui prit l'initiative d'ouvrir une petite épicerie (Photo à gauche) pour accommoder "les gens de la place".
Elle y vendait donc le plus utile.. le plus nécessaire aussi. Citons par exemple..
La farine Robin Hood ou Quaker en sac de 100 livres au prix de 3 dollars;
le sucre .08 sous la livre; la cassonade .09 sous; le riz .12 sous ; le poivre .79 sous ;
le sel .27 sous; la mélasse .79 sous le gallon et l'huile de charbon .45 sous le gallon.
Pour celui qui se payait le luxe de fumer les cigarettes Gloria le paquet de 20 cigarettes
coûtait .10 sous ; le tabac à cigarettes Ottoman et Odden's .25 sous chacun comprenant
le livret de papiers. Voilà.. c'est un aperçu de ce qu'il en coûtait aux consommateurs vers
1920. Il ne s'agissait certes pas d'inflation ! Mais songez que plus d'un journalier recevait
parfois moins d'un dollar pour une journée de travail.. Pour ceux qui avaient l'avantage de
travailler sur le chemin de fer.. c'était "le meilleur Job" de ce temps là..
DES PENSIONNAIRES
Pour maman Délia, concilier la gérance de ce petit commerce avec les soins que requéraient
sa famille n'était pas une sinécure. Heureusement elle fut secondée par ses jeunes
filles puis par Raymond lorsque celles-ci furent mariées. Elle s'occupa de plus de louer
des chambres et de servir des repas aux voyageurs qui s'en trouvaient
toujours fort aise.
Plusieurs institutrices demeurèrent sous leur toit de même que certains enfants
éloignés qui suivaient les cours de catéchisme ou allaient à l'école. Leur demeure avait
donc cette porte que l'on ouvre jamais en vain...
DÉCÈS DE ELZÉAR BOUCHARD
Le 14 février 1930 rappelle à la mémoire,
le décès à Québec de Elzéar Bouchard (Photo à gauche), père de Émile.
Il avait 83 ans. À cause de son état de santé, il demeurait alors chez sa fille
Mary dans la ville de Québec. Sa seconde épouse,
Caroline Dufour, lui survivait.
EXPANSION DU MAGASIN
L'électricité vint alors apporter l'item primordial au confort moderne dont ne bénéficiait pas
encore le village de St-François-de-Sales. Elle ouvre le vaste champ d'action à tous les accessoires ménagers
qui font l'envie de ces dames peu gâtées jusqu'ici. La laveuse, le fer à repasser, le grille-pain
sont les premiers bienvenus avec l'appareil de radio.
En 1932, le petit magasin est transformé,
agrandi du côté-est de la maison qui elle-même est rénovée. On construisit en arrière
une petite cuisine et on érige au-dessus du magasin un logement de quelques pièces.
Il y a pour ouvriers: Ludger Pilote, Léonce Tremblay et Ovila Bouchard, le mari de Marguerite.
Ces derniers seront les premiers locataires du logement.
L'HÔTEL
Après son travail terminé à Bilodeau, papa Émile trouve toujours à s'occuper le soir.
On le voit ramasser les copeaux qui serviront à alimenter le poêle et remplir les murs
de bran de scie en guise de coupe-froid. La façade du magasin aura de grandes vitrines,
la galerie et le balcon seront enlevés et le revêtement extérieur "Simili-Brique" de couleur
beige et rouge vin est de bon goût. Sur la porte principale, on y lit : «Hôtel Saint-François»
puisque maman Bouchard détient maintenant une licence d'hôtel.
Entrons.. Un passage, le téléphone au bas de l'escalier donnant sur les chambres.
Quelques pas, nous sommes dans la grande salle à dîner où une fournaise y distribue
une chaleur bienfaisante. À gauche, l'appareil «Marconi» diffuse les émissions du poste
régional C.B.J. puis c'est l'entrée du petit salon. On a accès au magasin par une porte à
gauche près de la fournaise et tout près c'est l'office.
Enfin si vous voulez prendre une tasse de café, entrez à la cuisine
par la porte de droite... C'est gai.. y a du soleil...
DÉCÈS DE MAMAN BOIVIN
Au printemps de 1936, Émile Bouchard et Délia furent les parrains pour la cérémonie de
la Confirmation, puisque selon l'usage, le marguillier en charge, en occurrence, Émile
Bouchard avait cet honneur. Le 25 mai de la même année est décédée chez sa fille Alice,
au rang six,
Louise Morin, grand-maman Boivin, la mère de Délia.
Elle avait 83 ans.
LES ANNÉES DE GUERRE
Puis en 1939, la guerre requiert Paul-Yvon et Conrad pour l'entraînement militaire obligatoire.
Cependant, Raymond qui est alors responsable du magasin, reçoit son exemption.
Le départ des jeunes gens qui sont appelés assombrit, dans tous les foyers, l'atmosphère
familial. On est crispé.. on s'inquiète.. on prie... aussi on espère..
C'est en avril 1942 que Conrad
obtient son exemption. Il apportera son aide à Raymond remplaçant aussi le papa
dans certaine travaux lui requérant passablement d'effort. Il y a l'eau à puiser, le bois à entrer,
les marchandises à aller chercher à la Station, la livraison à faire et le cheval à soigner
naturellement.
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L'après-guerre à aujourd'hui
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