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28 février 2015 – Samedi

La madame va beaucoup mieux grâce à Gastrolyte et au Pro-Azithromycine.  Une journée au lit, sans nourriture, beaucoup de sommeil et me voilà repartie pour ma journée au bord de la mer!  Le soleil est au rendez-vous, alors je vais m’installer de ce pas!

La brise est douce et fraîche.  Je regarde les pêcheurs entrer un à un. Les autres restés sur terre accourent pour leur donner un coup de main afin de hisser leur bateau sur la rive.

Ces pêcheurs n’ont besoin d’aucun permis, ni pour le bateau, ni pour pêcher.  La mer de Bali est une poissonnerie à aire ouverte.  Ce n’est pas une  pêche sélective car le pêcheur ne rejette pas à la mer, les bébés poissons.  Les poissons attrapés sont en général le calmar (le plus pêché), le mahi-mahi que Valérie aime beaucoup (dorade), le petit thon blanc gros comme un avant-bras, le maquereau et le red snapper.  Ici aussi, les pays environnants viennent, sans permission, pêcher dans leurs eaux.  Pour les locaux, la pêche est une question de survie.

Les autorités disent avoir interpellé depuis le début du mois, plus de 500 étrangers en train de pêcher illégalement dans les eaux territoriales. Ces pêcheurs illégaux viennent de Malaisie et des Philippines ce qui occasionne un manque à gagner de 30 milliards canadiens. D’où la décision des autorités de renforcer les contrôles en mer.

Les enfants nus jouent et rient en se préparant pour la journée à aider leur mère ou leur père, selon les besoins de la famille.

Sur la plage, les néerlandais, les allemands, les américains arrivent, un couple à la fois.  J’ai jasé avec un couple australien, ce matin.  Ils ont une maison à Perth et une 2e autour de Margaret River où j’ai dégusté du très bon vin!

Plusieurs couples viennent ici à chaque année.  Il y a en un, que son fils est venu se marié ici à Lombok, avec la cérémonie et tout le tralala des noces, au Puri Mas Resort.  L’hôtel n’est plus le plus récent, mais il garde son côté paternaliste, conventionnel, un service 5 étoiles, des gens qui font le service très informés de l’actualité autant locale qu’internationale.  C’est un plaisir d’échanger avec eux.  Surtout Jay, ce pince sans rire, qui prend le temps de saluer les gens, à toutes les tables.  On peut dire les gens qui aiment échanger et ceux qui veulent seulement garder leur intimité.

De la mer de Bali je me souviendrai de son odeur fraîche et salée, et ce grand coup d’éventail que la marée montante dégage de chaque vague dans son élan, et dont nous avons goûté la fraîcheur le premier midi de notre arrivé.

Après avoir regardé la mer avec des yeux égarés, un peu sans voir les détails, seulement l’ensemble de cette nappe bleue et turquoise parcourue de scintillements qui ressemblent à des miroirs improvisés qui apparaissent et disparaissent selon le bon vouloir de la mer. C’est pur ravissement!

A+ xxx

Le 25 février 2015 – mercredi déjà!!!

Hier en faisant un peu le tour de mon environnement, je réalise que le Puri Mas Boutique Resort & Spa est situé dans le village de pêcheurs de la baie de Mangsit.  Notre hôtel, le Puri Mas se trouve à la limite du secteur Mangsit et Kerandangan. L’adresse postale indique Mangsit Beach.

Mon bilan de ce voyage est composé de plus et de moins :

  • Diversité culturelle enrichissante de chaque île de l’Indonésie
  • L’omni présence des rizières sur chacune d’elle, son agriculture selon la région
  • Les ourangs-outans de Sumatra, Île Samosir et le lac Toba
  • Java : ses temples et ses volcans
  • Sulawesi : les surprenantes coutumes du peuple Toraja
  • Bali : mon enchanteresse. La gentillesse des gens, ses temples, ses volcans
  • L’efficacité de notre agente de voyage Ana qui a tout fait pour satisfaire nos demandes et d’y répondre rapidement. Elle est Catalane!
  • Itinéraire bien équilibré sans temps mort ou juste ce qu’il fallait compte tenu de condition physique et de notre âge
  • Hébergement, transport, guide/chauffeur : j’ai l’impression d’avoir fait 6 voyages bien différents l’un de l’autre
  • Coup de cœur: la gentillesse des Indonésiens, douceur et harmonie du pays malgré des problèmes liés au développement (circulation congestionnée dans les grandes villes et conditions routières)

Ce fut cinq semaine de randonnée, de bateau, ferry, canot, d’avion, de minivan, de jeep pour nous faire découvrir ce paradis qu’est l’Indonésie.  Ici, tout est combiné pour utiliser ce mot de « paradis » : le soleil, la chaleur souvent accompagnée d’une petite brise, les fleurs, les jardins à profusion, la nourriture épicée délicieuse, les hébergements de qualité et du personnel attentionné.

La journée s’achève et le soleil descend donnant des couleurs au coucher de soleil qui nous fait sortir nos caméras malgré les centaines de photos déjà captées d’un coucher de soleil. Cette journée s’est écoulée entre baignades, lecture, repas et balades alentour.  Que du bonheur!

Lorsque j’admire les coucher de soleil, ici à Mangsit, je pense à Jimbaran dont on dit qu’il est le Beverly Hills balinais; alors, Mangsit serait quoi, le Miami de Lombok! J’inverserais plutôt les définitions, car la région de Senggigi, tous les grands hôtels nichent au bord de l’eau sur le détroit de Lombok.  Une odeur d’encens flotte dans l’air.  Je cherche, je cherche et je viens de trouver.  Un aromatiseur naturel diffuse une essence au jasmin et parfume notre maisonnette.  Tous mes sens (entendons-nous) sont éveillés : ouïe, odorat et le sensitif.

Étant au paradis, le sarong devient notre tenue vestimentaire pour la journée.  Nous retrouvons le plaisir de se baigner en costume d’Adam et Ève.  Nous ne sommes que tous les deux après tout.  Vicky et Valérie, sautez ce paragraphe!

Maintenant, les moins :

  • Seule tache dans ce portrait idyllique : l’Indonésie est loin d’être une championne de l’environnement. Entre poubelles allègrement balancées à la mer et pêche à la dynamite ou au cyanure (illégales) qui ravagent encore des pans entiers de corail et autant d’espèces animales, mon cœur vert voit souvent rouge comme le dit si bien Rodolphe Lasnes
  • Naturellement, l’état des routes qu’une niveleuse pourrait égaliser de temps en temps

Il est 20h00, et il fait encore chaud.  Le soleil plombait aujourd’hui. Il n’y a pas que les lézards qui sont lents : moi aussi.

Nous revenons d’aller souper dans un petit bouiboui fort sympathique.  Le serveur et le chef nous préparent mon spaghettis carbonari aux fruits de mer (morceaux de calmar caoutchouc mais bon mini cubes de poissons) et Pascal, une pizza Molly, leur spécialité chez Molly. Nous attendons une heure et demie avant d’être servis.  Nous le savons, ici, tout est préparé au fur et à mesure.  Il nous est même arrivé qu’un aide cuisinier aille acheter ce qu’il fallait pour préparer notre repas.

Un peu de Daudet et hop ! au lit !  Bonne nuit de Lombok. xxx

 

Jour 29: je tangue encore malgré les 2 pieds sur terre

17 février 2015 – mardi

Nous quittons notre petit refuge de couvent avec un peu de regret.  Je rencontre un homme originaire de Sudbury.  Lui et sa femme, c’est la 4e fois qu’ils viennent en Indonésie.  Ils aiment le côté aventure que leur procure chaque île en plus du coût peu élevé pour y vivre.  Bien d’accord.  Nous avons échangé un bon 20 minutes sur nos manières de voyager qui se ressemblent.  Il trouve que Lonely Planet n’est pas à jour, que le Routard est trop de base mais que Trip Advisor fourni des infos au jour le jour et en diversité.  Là aussi je suis bien d’accord car c’est ainsi que j’ai opté pour l’Indonésie suite à tous les blogues parus dans la dernière année et souvent, dans les derniers mois.

Nous débutons notre journée en roulant sur une route, mais qui n’en porte que le nom, pour faire connaissance avec ces petits hommes découverts dans une caverne dont la mort remonte à plus de 12 000 ans.  Dans les faits, ces petits hommes mesuraient environ 1,25 m et avait un cerveau de la grosseur de celui d’un chimpanzé. Le mot « pigmé » pourrait s’appliquer mais les scientifiques parlent d’eux en d’autres termes.  Nous en avions entendu parlés en 2003 lorsque la nouvelle est sortie mais on peu lire plusieurs sites afin de faire sa propre opinion.

Le guide parle un anglais bien compréhensible et le gardien me suit pas à pas afin de regarder les photos que je prends.  Je me détourne, il est là presque nez-à-nez! Enfin! Il semble prendre beaucoup de plaisir à regarder le résultat!

Il nous faut remonter ce chemin de chèvre en voiture pour reprendre la route à environ 25 km de Ruteng où se trouve une colline d’ou l’on peut voir les très rares rizières en étoile.  Comme les autres rizières, chaque parcelle appartient à une seule famille et est léguée aux enfants sous forme d’héritage. Ici aussi il a fallu monter une centaine de marches pour atteindre le sommet d’où les vues sont magnifiques.

On peut entendre le cri des agriculteurs et des vendeurs de poissons du petit marché qui s’étend tout en bas de cette montagne.

 

Je reviens sur l’ikat, l’artisanat principal dans les petites îles de la sonde.  Le terme désigne des étoffes aux motifs élaborés dont les fils, avant d’être tissés sont noués et teints. Riches en couleurs et en motifs, ils sont encore portés couramment dans certaines régions. Les plus connus sont les superbes Ikat de Sumba et de Florès.

 

On peut voir, le long de la route, des gros « fuseaux » de câbles style Hydro Québec posés à même le sol en attendant d’être installés sur les poteaux sans fil pour le moment.  Ma belle Lyne Hamel tu peux être fière de cette compagnie qui œuvre ici aussi pour « éclairer » les gens.

Pascal et moi discutons du genre de vie que vive les habitants de l’Île.  Ils sont à la base des besoins : ceux de se nourrir et de se loger dans des pièces qui ressemblent plus à un poulailler qu’à une maison.  C’est l’instinct de survie vécu au quotidien.  Souvent ils nous disent comment c’est difficile de voir tant de gens qui peuvent venir les visiter alors qu’eux, ils ne peuvent même pas en rêver.  Rien à ajouter!

Une pluie torrentielle tombe une bonne partie de notre traversée des montagnes et oblige Dennis à ralentir et à doubler de prudence.  Il est un excellent conducteur et les rencontres se font parfois avec un petit dérapage ressenti à quelques reprises.  Des masses d’arbres déboulent sur les pentes, des torrents se forment sur la route composés de pierres et de graviers assez grossiers qu’on peut très bien les ressentir lorsque nous roulons sur leur passage.  Cette eau s’écoule vers la vallée en de grandes trombes d’eau.

Pas une goutte d’eau n’est tombée à Luanbanjo où nous prenons le bateau pour aller la rencontre de ce fameux lézard sur l’Île de Komodo.  Une des deux raisons qui m’ont choisir Flores : ces lézards et les lacs dans le cratère du volcan Ketimutu.

Il me faut dire aujourd’hui, que malgré le fait que j’ai été traumatisé de l’Hôtel à Bajawa, je devrais nous trouver bénis Pascal et moi.  Le couple de Sudbury a couché à l’Hôtel Eldeweiss où je voulais suggérer ce choix à l’agence, mais voilà, ils ont été piqués par des punaises de lit.  Ils en avaient partout sur les bras et les jambes surtout.  J’espère que leurs valises étaient fermées! Notre chambre était bien, c’est la salle de bain qui était purement dégueulasse.  Bon!

Nous faisons connaissance avec Side, le capitaine, son fils Isra et un ami de la famille Ara, l’assistant d’Isra qui occupe les fonctions d’assistant capitaine (il prend la roue de temps en temps, lorsque son père le lui permet), cuisinier (excellent à part ça) et assistant à l’amarrage.  Notre Murilahi (nom du bateau) est quand même confortable sans aucun luxe par contre.

 

Nous avons la surprise de notre vie lorsque vers 18h15, des oiseaux par centaines volaient au-dessus de nous.  Nous avions bien entendu des cris d’oiseaux, mais pas de questionnement à ce sujet.  Isra vient nous montrer les oiseaux : bat – batman = chauffe-souris par centaines.  Leur cri résonne dans l’air en annonçant qu’ils partent pour ne revenir qu’au lever du jour demain matin.  Elles vont se nourrir de fruits sur l’île de Komodo.  Elles sont nomades.  Cette semaine elles vont sur cette île, la semaine prochaine elles peuvent changer d’idée pour aller en visiter une autre qui leur offrira leur nourriture quotidienne. Impressionnant!

 

Nous dormirons sur le pont.  Les deux jeunes hommes viennent installer notre lit.  Plus confortable que nous nous y attendions.  La brise légère rafraîchit un peu l’air humide.  Nous sommes bien.  Pascal aimerait se coucher plus tard, mais l’équipage attend qu’il se décide à se coucher afin de faire leur propre nid.

J’adore les 5 étoiles, mais se soir, comme je le disais à Pascal, ce sont des milliers d’étoiles qui brillent au-dessus de nos têtes.  Curieusement, je suis en train d’écrire au resto de notre super hôtel à Luanbanjo, La Prima, et j’ai l’impression de tanguer un peu.  Je lève la tête pour cesser ce ressenti.

Moi qui aime le plein air, je suis servie à profusion.  La voie lactée se trouve à l’horizontale de notre petit rafio. Pascal et moi vivons un moment branché sur l’infini.  Il se souvient des endroits où nous avons vécu cette communion avec les étoiles : à un chalet sur la pointe de Chambord lorsque les filles étaient encore des enfants, avec ma sœur Marie et mon amie Guylaine Niquet à North Hatley, dans le Outback en Australie, en Inde dans le désert du Rajasthan et ici, à Florès.  Quelle magie! Malgré l’inconfort du 0 étoile, quatre personnes font tout leur possible pour que nous soyons bien, heureux d’être là avec eux.  Merci gang!

Bonne nuit!

 

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Jour 16 – Marché hebdomadaire, Kete Kesu, Londa

4 février – mercredi - Hôtel Toraja Misiliana

En premier, je désire parler de notre « chez-nous » de cette semaine.  L’endroit hébergeait une rizière à l’origine.  Le propriétaire a acheté 14 hectares de terre afin de construire cet hôtel, qui malgré qu’il n’y ait pas de climatisation, est très agréable et frais.  La douche date des années ’70, mais fonctionne très bien.  Notre cottage était un ancien grenier pour le riz.

Le personnel est très accueillant mais aussi très présent.  À la réception, les gens portent le costume traditionnel.  Qu’importe où nous sommes une paire de yeux suit nos déplacements.  Parfois, c’est un peu gênant, surtout lors du petit déjeuner.  Leurs prénoms français viennent du fait qu’ils sont chrétiens.  Je me disais aussi!

Les jardins sont superbes et très bien entretenus par deux femmes qui y besognent tout la journée. Ce site est idéal pour tous nos déplacements.  On roule de 15 à 20 minutes, selon l’état des chemins, pour visiter les différents endroits offerts par l’agence.  Le WiFi est gratuit mais la connexion ne se fait qu’à la réception.  Une jolie piscine se trouve au centre de ce complexe hôtelier.  Ce matin, j’aurais bien mangé pain, beurre et confiture.  Le beurre non réfrigéré est monté en spirale et goutte plus le fromage que le beurre.  Bon!

Nous débutons notre journée au marché hebdomadaire qui a lieu le mercredi à Ratanpeo soit à environ 12 km de Lemo où nous habitons.  Une autre chance pour nous avec la présence du soleil, une journée de plus.

Ce marché est très coloré de fruits, légumes, articles ménagers, et tout le tralala d’un marché public, mais celui-ci se distingue par la présence des animaux à vendre, surtout des buffles d’eau et des cochons. Et il y a aussi les fameux combats de coq qui demande une préparation du coq qui dure des semaines et parfois des mois, à le masser, afin d’affermir ses chairs pour qu’il gagne.  De petits couteaux sont fixés aux ergots pour s’assurer de la mort du plus faible qui sera mangé sans honneur. Le coq étant très territorial se battra à mort pour évincer le coq ennemi.

Je goutte au langsat, petit fruit local rond de la grosseur d’un gros raisin rouge qui contient un noyau en son centre enveloppé d’une pulpe gélatineuse sucrée et douce.  Ça sera pour notre souper avec les autres fruits et quelques biscuits accompagnés d’un thé Lipton, gracieuseté de la maison. Ce marché dure toute la journée et une partie de la soirée pour ceux qui n’ont pas trop de route à parcourir.  Durant la semaine, seulement les bâtisses permanentes abritent des animaux qui ainsi peuvent restés à l’ombre sans avoir à parcourir la route à nouveau.  Mais aujourd’hui, des milliers de buffles d’eau, de tout âge, au nez perforé pour insérer une immense corde afin de le retenir à la main de son maître, se tiennent là pour être achetés et sans doute finir saignés durant les différentes cérémonies des Torajas.  Ils sont beaux mais combien sanguinaires.  Marcher pieds nus dans le sang des buffles, il faut le faire!

J’apprends que le bambou sert à la fabrication des articles ménagers : transporter du riz, faire des paniers de toutes sortes, des objets de décorations ou utiles dans la cuisine, alors que le rotin sert à tisser des tapis comme ceux posés sous les buffles avant d’être éventrés.  Ils sont résistants et surtout imperméables.  Le toit de notre cottage est en rotin tressé.

Nous reprenons la route pour Kete Kesu, l’un des plus anciens villages de la région où Richard nous explique la forme et la taille des maisons familiales traditionnelles Tonghonan des Torajas. Elles sont faites en forme de bateaux.  Je ne vois tellement de différence avec toutes celles photographiées depuis que nous sommes dans la région.  Selon l’opinion de celui qui la regarde, le toit peut représenter des cornes de buffles et pour l’autre, surtout s’il est marin, il dira qu’il a la forme d’un bateau.  Comme dit Richard : « Ils ont raison tous les deux ».

Ce village serait céleste car les Torajas, selon la légende, seraient descendus du ciel.  Tana Toraja veut dire « Terre des rois célestes ». Cet endroit daterait de 3 000 ans et le toit Tonghonan qui s’élance vers le ciel lui donne une apparence aérienne.  Mais les marins discutent cette version, car on dit que les Bataks et les Torajas, comme mentionné auparavant, origineraient du sud de la Chine, et ce, depuis 5 000 ans.  Naturellement, vu que l’histoire s’est transmise de bouche à oreille, de génération en génération, il est facile de conclure qu’elle a pu subir bien des variantes selon les oreilles qui les écoutaient et les bouches qui les transmettaient.

Ici, le nombre de cornes de buffle correspond aux nombres d’animaux sacrifiés lors des funérailles.  À mieux dire, au statut social du défunt, alors que chez les Bataks, les cornes correspondaient au compte générationnel de la personne décédée, que dis-je, de l’homme décédé.

Richard explique que dans ce village ancien, le chef du village, pour régler un conflit entre deux antagonistes, leur faisait apporter chacun un coq pour qu’ils se battent.  Le coq gagnant donnait raison à l’une des deux personnes, coupable ou pas.  Ainsi était la cours de justice de ces temps anciens Toraja.  Aujourd’hui, le combat de coq se fait strictement parce que c’est payant pour le gagnant.

Un jeune homme assis près de nous regarde nos allées et venues.  Je demande à Richard pourquoi il n’est pas à l’école.  Ici, primaire et secondaire sont obligatoires, donc l’enfant va à l’école jusqu’à 12 ou 13 ans, et c’est une éducation publique offerte par le gouvernement.  Si les parents n’ont pas de sous pour l’envoyer au collège, alors il cherche un emploi ou quitte son village pour aller travailler ailleurs.  C’est comme l’exode de nos jeunes vers les grandes villes.  Beaucoup de jeunes quittent pour Singapour, Hong Kong ou pour travailler sur les bateaux, car c’est très payant. Je ne parle pas de filles car ça serait trop long et ma frustration ne serait qu’augmentée à ce sujet! Devinez pour les filles???? Bon!

Les grottes de Londa où là aussi les Tau-Tau (poupée à l’effigie des morts) trônent sur un balcon à la devanture d’une grotte du village visité.

Les morts ne sont pas enterrés mais placés à l’intérieure de la grotte, enveloppés dans un tissus ou placés dans un cercueil pour être transportés au cœur de la grotte. Plusieurs tombeaux datent d’une centaine d’années, mais à l’intérieur, on peut voir des corps récents enveloppés ainsi. Ici, les gens disent de la personne décédée, qu’elle est malade jusqu’à ce que ses funérailles aient lieu : alors, ils disent, elle est décédée. Ces cercueils remplis et entassés profondément à l’intérieur donnent un peu de frissons à cotoyer ces crânes et ces ossements pêle-mêle. Des crânes à l'entrée de la grotte surveillent les nouveaux venus avec des yeux ronds et sans expression!

Il est 14h00 et nous dînons à Rantapeo.  Nous sommes fatigués.  J’avise Richard que nous terminons notre journée par ce dîner.  Nous voulons rentrés pour prendre le temps de visiter le site où nous sommes, se baigner, et ce soir, je me fais masser par la cuisinière qui trouve que mes épaules sont trop rigides.  Eh! Bien, ça va pour 19h00 et pour 15$ pour une heure, rien à perdre ma Raymonde!

Nous réalisons qu’à partir de 15h00, le ciel commence par se couvrir, ensuite les nuages s’ajoutent à un rythme continu jusqu’à 16h00 pour ensuite nous menacer de pluie.  Elle annonce sa présence par un tonnerre qui gronde et aujourd’hui, j’ai vu ma première boule de feu qui précède l’éclair.  C’est quelque chose.  Les deux dames qui travaillent dans le jardin ont criées et courues se mettent à l’abri.  Ça duré une heure : temps de repos pour mon homme et relaxation pour moi en triant mes photos de la journée.

Une vieille dame s’abrite d’un parapluie naturel : une feuille de palmier à l’envers.  Sa bouche tachée de bétel sourit à dents espacés et non à pleine dents ! Elle est amusante la madame !

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3 février 2013

Bonjour!

Francine G et Vicky: tout va bien en Orient! Vive la différence!

La journée a été très chargée malgré que le départ pour l'aventure ne commençait qu'à 09h00. Après un déjeuner de fruits et ce, malgré le buffet exhaustif, un des plus complets depuis que je voyage, je bois mon café voyage (heurk) mais que je finis au complet malgré tout. Ca fait parti de l'exotisme!

Le Grand Palais avec sa cour siamoise me laisse béate! Ici tout est doré. Tout comme Las Vegas dans sa démesure, ici c'est dans les signes du pouvoir passé et toujours présent a voir l'entretien de ces lieux.

Il faut savoir que l'héritage culturel thaï se fonde largement sur l'agriculture et le bouddhisme. La culture thaïe a toujours su évoluer et s'adapter au contexte mondial changeant, mais aussi préserver son identité nationale et son unicité. Il y a deux raisons principales à cela :

  1. La Thaïlande n'a jamais été ni occupée ni colonisée! Elle a toujours gardé son indépendance. Elle est donc très fière de son autonomie tout comme ses concitoyens.
  2. La souveraineté du pays a toujours été assurée par des rois éclairés et ouverts. Ces derniers ont permis de faire avancer le pays et de l'élever au rang actuel.

La Chine a joué un rôle prédominant. Puissant royaume très étendu, elle a développé le concept de centre du monde et est désignée comme "l'empire du Milieu". En reconnaissant une supériorité politique, elle devait aussi s'acquitter d'un tribut afin de bénéficier de relations privilégiées, notamment en termes d'échanges commerciaux et de protection militaire. Ces échanges ont largement contribué au développement du pays grâce à l'apprentissage de nouvelles techniques de production de poteries ou d'agriculture.

L'Inde a aussi fondamentalement laissé son emprunte en Thaïlande, notamment en ce qui concerne la religion bouddhiste. Des chercheurs pensent que des marchands indiens se sont rendus très tôt dans le sud-est asiatique pour fournir (en tant qu'intermédiaire) de l'or et des épices à l'Empire romain. De plus, des religieux bouddhistes sont allés en Asie du sud-est afin de diffuser les préceptes de Bouddha. Comme ces derniers ne rentraient pas en contradiction avec les croyances locales, ils ont été assimilés rapidement et massivement. Les pays d'Asie du Sud-est intégrèrent aussi des "lois" usitées en Inde ainsi que le modèle administratif reposant sur une hiérarchie sociale et un système de castes. L'imprégnation d'éléments de la culture indienne dans la culture thaïe a été plus forte que celle de la culture chinoise, du fait d'une plus grande compatibilité. Il y a eu néanmoins des ajustements au niveau local.

La nouvelle capitale, Bangkok, déjà appelée comme cela durant le royaume d'Ayutthaya fut alors érigée à l'est du fleuve Chao Phraya, contrairement à Thonburi qui était à l'ouest. Nous avons la chance de visiter ces anciennes capitales tout au long de notre périple.

À partir de cette date, une nouvelle dynastie s'installa au pouvoir, celle des Chakri. Du roi Rama I à Rama IX aujourd'hui, il s'agit de la même lignée de souverains. Chaque roi de la dynastie eut un rôle déterminant pour le royaume. C'est pour cette raison qu'ils sont si respectés de nos jours.

De Rama I le Grand (ou Bouddha Yodfa) au Rama d'aujourd'hui, cette monarchie divise le pays en deux rivaux: ceux qui veulent l'abolition de cette monarchie et ceux qui veulent un gouvernement. Selon notre guide, les deux Ramas qui ont marqué le pays sont Rama IV et Rama V. Se déroula une période de modernisation et d'expansion du pouvoir occidental en Asie du Sud-est. Rama IV changea le nom du royaume pour lui donner celui de Siam. Il signa de nombreux traités commerciaux avec les pays occidentaux. Il créa une imprimerie ainsi que des rues. Il modifia plusieurs anciennes pratiques jugées dépassées.

Assez d'histoire pour aujourd'hui! J'ai pu admirer Bouddha sous bien des formes différentes dont celle de coucher et une autre debout. Les dorures sont omniprésentes un peu partout dans les endroits visités.

Nous avons terminé la journée à la maison de Jim Thompson. Si vous avez la chance d'aller voir sur Internet, cet homme fut un phénomène dans ce milieu. Justement, nous avons visité un de ses anciens employés alors âgé de 16 ans. Aujourd'hui, c'est un petit vieux de 71 ans mais très en forme. Je lui ai acheté un foulard 100% en soie teint par lui, selon les méthodes apprises adolescent.

Nous marchons dans un quartier que je juge défavorisé ou le bonheur semble absent des visages et des corps de la plupart des gens qui y habitent. Par contre, le coté que j'ai admiré, est que les bouddhistes vivent en harmonie avec les musulmans.

Khob Khun Ka - Au revoir!


POUR LES PHOTOS DU JOUR & EN SAVOIR PLUS  :  Le Jour 3 sur le blogue de Pascal.